Organisation sociale Soninké: la caste des Niakamala

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II- 2- Les

Dans le système des castes en milieu , les Niahamalo sont considérés comme les clients des Tunkalemu du fait de leur dépendance de cette classe dirigeante. Ils se repartissent en plusieurs sous- groupes. Dans l’ordre de leur succession, par la tradition, nous les classons ainsi :

II- 2- 1- Les ( sing gesere gusséré, griot)

Dans toute société Ouest africaine, les Geseru guésséré, qui changent d’appellation d’une ethnie à une autre, occupent une place non- négligeable. En milieu soninké, les Geseru étaient le sac à parole des Tunka, ainsi que la mémoire vivante de toute la communauté. Ils étaient chargés de réciter les généalogies des principales familles nobles ou royales du royaume en s’accompagnant de leur gambare (sorte de guitare traditionnelle). On les voyait (et ceci jusqu’à nos jours) dans les cérémonies familiales ou villageoises : baptême, mariage, décès, entre autre.

Ils vivaient de ce qu’ils gagnaient dans ces manifestations. A l’époque de l’empire soninké du Wagadou, les geseru jouaient aussi une autre fonction tout aussi intéressante : ils accompagnaient, en temps de guerre, les rois aux champs de bataille où ils chantaient leurs louanges .Ils étaient les compagnons inséparables des rois.

II- 2- 2- Les (sing. Tage, , forgeron)

Nous les trouvons presque dans tous les villages soninkés où ils jouent un rôle non- négligeable. Les Tago sont artisans de différents métaux. Le travail du fer leur est confié. Ils sont chargés de la fabrication des outils agricoles comme la houe, la daba, la hache, entre autres. Les Tago se subdivisent en deux petites fractions. Il y a ceux qui s’occupent du fer et ceux qui se chargent des bijoux, ces derniers sont appelés les orfèvres. Les Tago qui s’occupent du fer, en plus de leur intelligence en matière de fabrication d’outils, sont censés posséder, du moins selon l’imaginaire populaire, un pouvoir occulte sur le fer et on leur confiait, le plus souvent, la tâche de la circoncision des murunto (incirconcis).

Cependant, avec la modernisation de la société soninké, par l’introduction de la médecine moderne, les Tago se voient désormais privés d’une telle activité. Personne, à l’heure actuelle, n’envisagerait d’amener son fils chez un Tage pour le circoncire alors que les hôpitaux jouent, avec des moyens modernes sophistiqués, la même tâche. Les Tago, de nos jours, se désintéressent d’ailleurs eux- mêmes d’une telle fonction qui ne leur apporte plus rien. Ils préfèrent aller dans les capitales (Nouakchott, Dakar, …), afin de chercher à aller en France ou chercher un travail que de rester dans le Debe (village) assis dans leurs forges.

II- 2- 3- Les (sing. Sake, bûcheron)

En milieu soninké, les Sako sont, le plus souvent, d’origine haalpular. Ils sont des personnes qui viennent s’installer dans les villages soninkés pour exercer leur travail au moyen duquel ils gagnent leur vie. Les Sako sont chargés de la confection des instruments ménagers et, en contrepartie, ils sont payés en espèce ou en nature par les soninkés. Les outils qu’ils fabriquent sont le plus souvent les pilons, les mortiers, les tabourets, les écuelles, entre autres. Tout comme les Tago, ils sont considérés comme des individus censés posséder des connaissances occultes qui leur permettent, avant de s’attaquer à un arbre, de conjurer le mauvais génie.

Dans certains villages soninkés (et ceci jusqu’à une époque récente), ils sont chargés d’élaguer les arbres dans les maisons moyennant quelques sommes d’argent. De nos jours, les Sako commencent à perdre la fonction qu’ils jouaient à cause de la modernisation des outils de travail. Les Soninkés ont maintenant tendance à préférer les instruments fabriqués dans les usines que ceux confectionnés par les Sako et, de surcroît, en bois. Cependant, contrairement aux Tago, on les rencontre très rarement dans les capitales à la recherche d’un autre type de travail, ils préfèrent rester toujours au village.

II- 2- 4- Les (sing. Garanke, cordonnier)
Ils jouent divers rôles dans la société soninké. Ils sont généralement chargés du travail de cuir (tannage de la peau, fabrication de chaussures et autres petits objets en rapport avec le cuir). Dans certains milieux soninkés, les garanko peuvent être amenés à jouer le rôle de «porte voix» du (chef de village) ou d’un quelconque notable à l’occasion des assemblées villageoises. Cependant, cette fonction est en voie de disparition à cause de l’introduction des moyens modernes de communication comme le microphone dans les villages soninkés.

Par ailleurs, leur rôle de fabrication de chaussures a, actuellement, beaucoup de mal à se mettre de plain pied avec la fabrication moderne de chaussure telle qu’elle se pratique dans les usines. Les garankalemu, c’est à dire les fils des garanko, ont eux aussi leur rôle à jouer dans leur groupe d’âge. A l’approche de chaque fête religieuse, les jeunes des villages soninkés sont partagés en classes d’âge et cotisent pour s’acheter du sucre, du lait, entre autres ; tandis que les garankelemu sont dispensés de toute participation à la cotisation. Cependant, ils sont chargés de faire le thé, d’aller chercher le feu à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit pour les besoins du groupe auquel ils appartiennent. En milieu soninké, les garankelemu sont surnommés les Hannekunku, c’est-à-dire littéralement, ceux qui sont à la charge du groupe.

Par ailleurs, dans la société soninké, les garanko sont d’excellents connaisseurs de chevaux. Comme les Sako et les Tago, ils sont censés posséder des connaissances mystérieuses sur ces animaux. Et ils sont très doués en matière de télékinésie, autrement dit ils peuvent, de loin, faire tomber un cavalier de son cheval au cas où celui- ci ne respecterait pas les règles d’entrée dans le village, c’est-à-dire le ralentissement de la vitesse de l’animal.

II- 2-5 Les Subalu (Sing. Subale)

Les Subalu Soubalou sont des véritables « ingénieurs de l’eau » dans la communauté soninké traditionnelle. Ils s’occupent de la pêche et du ravitaillement des villages en poissons. D’après les croyances populaires des Soninké, les Subalu disposent des connaissances occultes sur l’eau et ses habitants. Par exemple, au moment des pêches collectives villageoises, ils seraient capables de « neutraliser » les animaux dangereux comme le crocodile.

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