8 H. La maison de Boubacar Bomou, sise au quartier Garage Cothiary à Tambacounda grouille de monde. Devant la porte, les enfants, accroupis à côté de leurs parents se demandent sans doute la raison de leur présence matinale devant une maison inconnue.
A l’intérieur de la maison, une vaste cour. Une dame fait des va-et-vient incessants. C’est elle la griotte qui chante les louanges des enfants après que ceux-ci ont été circoncis par Boubacar Bomou.
A tour de rôle, les enfants entrent dans une chambre de la maison qui fait office de salle de consultations. Ils en sortent avec leurs nouveaux habits de circoncis et marchent en écartant les jambes. Dans la salle, chaque enfant à circoncire ne passe pas plus de trois minutes. Boubacar Bomou, âgé de 39 ans, d’une noirceur d’ébène, a commencé à faire ce travail depuis l’âge de 12 ans. « Cet art, je l’ai hérité de mon père Arouna Bomou, avant d’aller faire mon service militaire. J’ai profité de mon service militaire pour approfondir mes connaissances en matière de santé. C’est pourquoi, je m’entoure de toutes les garanties dans le cadre de ce travail », explique-t-il.
L’année dernière, 1.600 enfants ont été circoncis par Boubacar Bomou. « Cette année, ce nombre va progresser parce que j’ai déjà fait deux opérations en pays Soninké et Diakhanké où je me suis trouvé devant respectivement 150 et 80 enfants », explique M. Bomou qui fait un gain de 4.000 FCfa par enfant circoncis.
« Au-delà de cet aspect, je dois faire face à un combat mystique qui est toujours de mise, lequel se manifeste par la disparition du sexe de l’enfant ; et surtout les enfants de créature douteuse qui s’infiltrent dans la masse des futurs circoncis », ajoute encore notre interlocuteur.
PAPE DEMBA SIDIBE
Source: Le Soleil