Un symbole de l’Universel
La traite des Noirs, l’esclavage et son abolition ont désormais leur journée. Il aura fallu plus d’une année pour que les membres de ce Comité, nommés sur décret ministériel depuis le 15 janvier 2004 pour cinq ans, achève leur débat. « Le 10 mai 2001, l’esclavage était reconnu « Crime contre l’Humanité » par l’Assemblée nationale. Cette date est un symbole de l’Universel », insiste Maryse Condé.
Une mémoire partagée
Dans la continuité du combat initié par des centaines d’associations et de Christiane Taubira, à l’origine de la loi du 10 mai 2001, le comité préconise la mise en place d’une « mémoire partagée », commune, dans les territoires d’Outre-mer comme dans l’Hexagone. « Il faut également favoriser la recherche savante et la vulgarisation de cette mémoire », précise Françoise Vergès, vice-présidente du comité.
La culture des esclaves
Dans son rapport, le comité propose en effet d’insérer une place significative de tous les aspects de l’esclavage dans les manuels scolaires et dans les programmes de recrutement des professeurs d’Histoire-Géographie. Il évoque aussi la création d’évènements culturels dans les collèges et lycées et des semaines de sensibilisation en direction des élèves. Autant d’initiatives également destinées à revaloriser la culture des esclaves et de leurs descendants.
Favoriser la recherche
Le Comité entend encore favoriser la recherche sur ces thèmes en partenariat avec les ministères de l’Education Nationale et de la Culture. Gilles Gauvin, membre du comité et professeur des collèges, plaide pour une « approche raisonnable et raisonnée » de la commémoration de l’esclavage.
Un accès pour tous à cette période douloureuse qui pourrait aboutir à la création d’un Centre National d’Histoire et de Mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, d’un laboratoire inter-universitaire de recherche et d’un prix annuel dédié à une thèse sur l’esclavage ou ses abolitions.
Bien que l’ensemble de ces propositions concerne toutes les traites négrières, le rôle de l’Europe dans la traite transatlantique sera privilégié dans les programmes scolaires compte tenu de ses spécificités et des zones géographiques qu’elle couvre.
La commémoration
Pour l’heure, le Premier ministre, après connaissance du rapport, rendra sa décision au mois de juin 2005. Selon toute vraisemblance, il ne devrait pas infirmer les conclusions du comité. Le 10 mai prochain risque donc de ne pas être officiellement célébré bien que Maryse Condé préconise une commémoration « forte mais sobre ».
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