Le commencement de la fin a débuté avec Maadou fils de Djaméré Soukhouna. En effet Wagadou comptait 99 villages et un de ces derniers possédait le puits dans lequel résidait le Serpent totem de Wagadou : le Biida.
D’après la légende, le Biida apportait l’abondance à l’empire et y faisait pleuvoir des pépites d’or. Et en récompense, on lui donnait en offrande une jeune fille.
Chaque année après les récoltes, les notables de Wagadou disent aux griots de parcourir l’empire à la recherche de la fille la plus belle, la plus gracieuse et la plus propre afin de l’offrir au Biida. Quand on parle de propreté, on ne parle point de la toilette du corps. A Soninkara une personne propre est une personne qui est le fils de son père.
C’est ainsi qu’une année, le sort a choisi Siya Yatabéré et c’est aussi l’année où elle devait se marier. Elle était la fille la plus belle de l’empire et elle était propre. Mais elle était aussi la fiancée de Maadi. Maadi, orphelin était enfant unique et avait un caractère vraiment trempé et il ne disait jamais deux paroles. C’est le caractère principal d’un Wagué.
Siya habitait à quelques villages de celui de Maadi. Son père avait un serviteur qui interpella Siya à l’annonce de la nouvelle :
– N’est-ce pas cet année que tu dois te marier ?
– Oui, répondit Siya
– Tu es promise à Maadi et on veut de donner au Biida, demanda le Serviteur.
– C’est mon destin et Maadi s’en remettra répliqua Siya.
– Je ne sais pas ce qui se passera mais je mettrai Maadi au courant de la situation, dit le Serviteur.
Le lendemain très tôt, le Serviteur prit le chemin du village de Maadi. Quand le soleil atteignait le zénith, le Serviteur atteignit son but. Après les politesses d’usage, il dit :
– Maadi ?
– Oui, répondit ce dernier.
– Quelle est la nature de l’amitié entre le l’homme et le singe, demanda le Serviteur ?
– Si l’homme jette son bâton sur le baobab et qu’il reste niché dans les branches, le singe le lui rend, répondit Maadi.
– Et si le singe ne le lui rend pas, demanda le Serviteur ?
– Alors l’amitié sera rompue, répondit Maadi.
– Je viens t’avertir que les notables de Wagadou ont décidé de donner ta fiancée en offrande au Biida, lui révéla le Serviteur.
– Quand aura lieu la cérémonie, demanda Maadi ?
– Comme d’habitude, elle aura lieu au septième jour du septième mois après la dernière pluie, dit le Serviteur.
– Je te remercie, retourne dire à Siya que le destin scellé mais elle ne finira pas dans le puits de Wagadou.
Quelques jours après, Maadi scella son cheval et s’apprête à sortir. Sa mère Djaméré Sokhouna lui demanda où il allait. Il lui répondit qu’il vient faire un tour. Il chevaucha en direction du village de Siya Yatabéré. Arrivé à destination, il s’arrêta devant la muraille et demanda qu’on lui appelle sa fiancée. Lorsqu’elle arriva, il lui demanda :
– J’ai entendu dire que les notables de Wagadou t’ont désignée en offrande au Biida.
– Oui, répondit Siya.
– Je ne sais pas ce qui adviendra de l’empire mais ma fiancée ne finira pas dans le puits de Wagadou, asséna Maadi.
– S’il te plaît ne fais pas ça car les gens penseront que je ne suis pas pure. Chaque personne a ses détracteurs. Et si tu tues le Serpent, Wagadou ne recevra plus de pluie, supplia Siya.
– Adieu, je retourne à mon village, dit Maadi.