L’organisation militaire de l’Empire du Ghana

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La puissance du Ghana ne provenait pas seulement de l’efficacité de l’administration, mais aussi de la possession d’une armée forte et hautement organisée. L’armée était efficace dans le maintien de la paix, en supprimant les révoltes internes, et par l’acquisition de territoires au travers de conquêtes. El-Bakri rapportait dans son livre  » Kitab al Masulik Wa’l Mamalik  » que le roi de l’ancien Ghana pouvait appeler et mettre dans un champs 200000 soldats et plus de 40000 archers sur un simple avis. L’armée avait également une branche de la cavalerie qui utilisait des chevaux importés d’Afrique du Nord.
L’armée gigantesque mettait à contribution des soldats des provinces dès que le besoin se créait. L’ancien n’avait jamais une armée constituée, mais pouvait la rassembler à n’importe quel moment. L’armée possédait un avantage sur ses ennemis car elle combattait avec des armes en fer comme des lances, des flèches et des épées qui n’étaient pas utilisées par les ennemis.
Les frontières de l’ancien Ghana étaient efficacement gardées, si bien qu’aucun agresseur ou étranger ne pénétraient ses frontières. El-Masudi rapportait  » le royaume du Ghana est l’un des plus importants…, un grand nombre de gens du * vivaient là bas. Ils avaient tracé une frontière que nul ne pouvait franchir « .
*Soudan était un terme arabe qui signifiait  » Terre de noirs  » et était utilisé pour décrire l’Afrique de l’Ouest.

La chute de L’Empire du Ghana

La puissance et l’extension de l’ancien empire du Ghana avaient contribué grandement à menacer l’indépendance des voisins. L’état de l’ancien Ghana attirait également les pays voisins et les nations distantes qui enviaient et conspiraient pour contrôler les mines d’or et le commerce international trans-saharien.

Au 9è siècle après J.C., le leader de tribus berbères nommé Tilutane avait unifié des tribus berbères dans une confédération avec l’objectif de prendre le contrôle de l’ancien empire du Ghana. Ils avaient échoué dans leur objectif, mais avaient néanmoins annexé l’importante ville commerciale de Audaghost en 990 après J.C. Leur victoire fut de courte durée avant que Audaghost ne fasse à nouveau partie de l’empire. Les berbères s’étaient à nouveau réunis sous le règne de Tarsina et avaient lancé une fructueuse attaque contre l’empre. Tarsina avait perdu sa vie et son frère lui succéda. avait choisi un homme religieux nommé Ibn Yasin parmi les berbères qui introduira plus tard le mouvement « Almoravide « .
Le terme « Almoravide » était dérivé du mot arabe «   » qui signifiait : « peuple dans le monastère ». Il était utilisé pour se référer aux musulmans fanatiques qui venaient du nord ouest soudan au 11è siècle. Ils avaient été refoulés lorsqu’ils avaient commencé à prêcher aux berbères de Sanhaja de retourner au mode de vie islamique radicale. Ils avaient été forcés de s’exiler dans une île sur le fleuve Sénégal où ils recrutèrent de nouveaux membres et augmentèrent leur pouvoir.

En 1042 après J.C., Ibn Yasin lançait une attaque militaire sur les berbères afin de les ramener au mode de vie islamique radicale et convertir les tribus païennes à l’islam. En 1054 après J.C. des Almoravides avaient attaqué et capturé Audaghost et annexé Kumbi Saleh, la capitale de l’ancien empire du Ghana. En 1087 après J.C., Le Ghana retrouvait son indépendance quand le leader des berbères, Abubakar décédait en 1087. L’historien arabe Ibn Khaldun racontait l’invasion des Almoravides dans ces mots  » la domination du peuple du Ghana s’affaiblit et leur pouvoir déclina, tandis que les hommes des terres berbères (les Almoravides ) arrivaient par le nord. Ils envahirent la population du Ghana, conquirent leur territoire, imposèrent leur tribu, leurs taxes, et forcèrent beaucoup d’entre eux à se convertir à l’islam « .

Tandis que l’ancien empire du Ghana était plongé dans le chaos, de nombreux états vassaux déclaraient leur indépendance. Le Silla, Tekrur, et Anbara parmi d’autres se déclaraient indépendants du Ghana et attaquaient Kumbi Saleh. Ce qui forçait les marchands arabes à fuir vers une nouvelle place appelée Walata en 1224 et d’établir une nouvelle cité commerciale. Cela mit fin au commerce trans-saharien de l’ancien empire du Ghana et appauvrit les citoyens et le gouvernement dépendant du royaume du Ghana. L’armée échouait pour supprimer l’agresseur et les attaques des Almoravides.

La chute finale et totale de l’ancien empire du Ghana eut lieu en 1240 après J.C. quand il fut annexé par le roi Sundiata, du Mali. Sundiata avait réduit le fameux grand empire du Ghana, vieux de près de mille ans, en une simple cité: Kumbi Saleh. Ibn Khaldun racontait  » le pouvoir du Ghana déclinait et l’autorité des régnants disparaissait. Les peuples voisins Susu les conquirent et annexèrent leur territoire. A côté, le peuple du Mali, dont la croissance de la population augmentait, était devenu dominant dans la région. Ils conquirent le Susu et prirent possession de leurs territoires originaux et du Ghana s’étendant jusqu’à la mer à l’ouest « . C’est ainsi que l’ancien empire du Ghana disparaissait et que la nation forte du Soudan était née.

Bibliographie

Références bibliographiques

  • BATHILY Abdoulaye, Notices socio-historiques sur l’ancien royaume du Gadyaga, B.I.F.A.N., Dakar, 1969.

 

  • BATHILY ABDOULAYE, Guerriers tributaires et marchands : le Gajaaga (ou Galam) le pays de l’or : le développement et la régression d’une formation économique et sociale sénégalaise (18è-19è siècle). Thèse de doctorat d’état en histoire. Faculté des Lettres, Université de Dakar, 1985.

 

  • BATHILY ABDOULAYE, Les portes de l’or; le royaume de Galam de l’ère musulmane au temps des négriers, 8è-18è siècle, éd. L’Harmattan, Paris.

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