Le royaume du Ghana est apparu au VIIIe siècle avec l’exportation d’or et de sel (important pour la conservation des aliments). Il a existé de650 environ à 1240. Premier des grands empires d’Afrique Noire, le royaume du Ghana s’étend du moyen Sénégal à la région de l’actuelle Tombouctou.
Pour ses habitants il s’agissait de l’Empire Wagadou (prononcer Wa-ga-doo). Il se fit connaitre en Europe et en Arabie comme Empire du Ghana, d’après le nom que se donnaient ses maîtres, (le Ghana signifiant « roi guerrier »), et le nom est resté. Le mot dou est un terme de la langue Mande qui signifie « ville » et que l’on retrouve dans nombre de lieux d’Afrique de l’Ouest (ainsi la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou). Le mot waga signifie approximativement « troupeau ». Wagadou signifie donc « ville des troupeaux ».
La dynastie berbère
D’après le « Tarikh es Soudan », le Ghana aurait été fondé au IVe siècle par les Berbères qui établirent une domination sur le peuple noir de cultivateurs des Soninkés (ancêtres des Sarakolés ou Soninké actuels).
L’origine et l’existence de ces premiers souverains n’a pu être déterminée avec certitude. Les auteurs arabes pensent que cette dynastie, d’origine berbère, aurait subit l’influence du christianisme et du judaïsme, assez répandus à cette époque dans les oasis du Sahara. Les chroniqueurs arabes estiment que vingt ou trente rois se sont succédés à la tête de ce royaume jusqu’au début de l’ère musulmane (Mahmoud Kati).
Au VIIe siècle, l’astronome arabe Al Farazi cite le premier le « Ghâna, pays de l’or ».
En 734, les premiers Arabes pénètrent au Ghana, où les souverains berbères sont encore au pouvoir. L’occupation du Maghreb par les Arabes favorise le trafic de l’or et des esclaves entre le Ghana et le Sidjilmâsa, et du même coup, son expansion et sa richesse.
La dynastie des Cissé Tounkara
Mais à la fin du VIIIe siècle un soninké légendaire, le roi du Ouagadou Kaya Magan Sissé (« le maître de l’or ») renversa la dynastie berbère. Au début du règne du premier souverain des Cissé Tounkara, son royaume ne s’étend que sur le Ouagadou et sur l’Aouker, mais quelques années plus tard, il réalise l’unité de tous les Soninké.
Ghâna est le nom que porte le souverain. Ce terme signifierait chef de guerre (nwana). Il est aussi appelé Kaya-Maghan (ou Kaya-Magan), qui signifie « roi de l’or » ou « maître de l’or ». En effet, dans cette région, les pépites sont considérées comme maléfiques et seul le roi a le pouvoir d’en conjurer le sort.
L’or est étroitement lié à la naissance et à l’importance du Ghana. La généralisation de l’utilisation du dromadaire à partir de la fin du IIe siècle facilite les liaisons avec l’Afrique du Nord. Le « pays de l’or » correspond à la région aurifère du Bambouk, sur laquelle s’étend l’autorité des souverains du Ghana, dont la capitale à été localisée à Koumbi Saleh, au sud de l’actuelle Mauritanie.
A la fin du IXe siècle, les souverains de Ghana étendent leur autorité à l’ouest sur la région aurifère du Galam et sur le Tekrour, à proximité de Djenné et de Tombouctou, et au nord sur certaines tribus berbères du Sahara.
Au Xe siècle, les Berbères d’Aoudaghost se révoltent contre l’autorité du tounka (roi) de Ghana, qui est mis à mort par le chef des insurgés. Vers 990, un successeur du roi de Ghana assassiné s’empare du royaume d’Aoudaghost, qui est placé sous l’autorité d’un fonctionnaire noir.
L’apogée du Ghana se situe au XIe siècle, il est richissime. La fédération de royaumes s’était peu à peu centralisée autour du roi, détenteur de tous les pouvoirs religieux, militaires et judiciaires. La capitale du royaume, Koumbi, peuplée de 20 000 habitants, était partagée entre les musulmans et les Soninkés, animistes.
Le Royaume du Ghana se trouva affaibli par la poussée des Sahariens Almoravides (XIe siècle) et la destruction partielle de Koumbi Saleh (1076) mais c’est surtout la sécheresse liée à une exploitation intensive des ressources forestières qui conduisit à la dispersion des Soninkés. Le royaume du Ghana déclina progressivement jusqu’à sa conquête par le royaume de Sosso de Sumaoro Kante (XIIe/XIIIe siècle), puis perdit définitivement son indépendance après son intégration dans l’Empire du Mali de Sundjata Keïta après 1240.
Préhistoire
Les premières traces de peuplement humain remontent au Ve millénaire av. J.-C.. Au IIIe millénaire av. J.-C. les modifications climatiques entraînent un fort afflux de populations en provenance du Sahara.
Un commentaire
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