* Le mariage
Chez les Soninké
Le mariage dans un milieu comme celui-ci est traditionnellement plus une alliance entre familles qu' une union entre individus. Toutefois il peut sembler que les sentiments individuels sont de plus en plus pris en compte. L'âge du mariage est généralement différent pour les garçons et pour les filles. Lorsqu'il s'agit d'un premier mariage, l'époux a entre 25 et 30 ans. Pour la jeune fille, c'est très souvent entre 15 et 17 ans qu'elle se marie. Pour un second, troisième ou quatrième mariage, la différence d'âge est en général encore plus élevée.Cependant, il semblerait que de nos jours l'âge de se marier diminue.
* La dot
Chez les Soninké:
Il s'agit d'un ensemble de dons dont l'importance peut varier considérablement selon les cas, faits par le marié (aidé de sa famille) à son beau-père et à sa famille. Il s'agit donc du système autrefois en vigueur en France (la dot était payée par le père de la mariée à son gendre et/ou à sa famille). (source:"Parlons soninké", GIRIER Christian, ed.L'harmattan, 1996, p.204).
"Futté"
On distingue en droit deux sortes de dons : le futte (dot véritable) qui correspond à une prescription religieuse, dont le montant est en principe codifié, mais qu'il est bien vu de dépasser et qui doit théoriquement revenir en fin à la fiancée elle-même. Cependant, versé à son père, il reste souvent sa propriété, celui-ci pouvant justifier que cela ne compense que partiellement les frais occasionnés par le "trousseau" de la mariée. Des cadeaux destinés aux parents de la fille : père, mère et jusqu'à ce jour : grands-parents, frères du père...Beaucoup moins codifiées, ces prestations dont le montant a pu être discuté lors des multiples va-et-vient de l'intermédiaire (le faaré) peuvent consitituer une dépense considérable : pièces de tissu, têtes de bétail, or et monnaie...De l'avis général, cette catégorie de dépenses s'est particulièrement accrue dans les dernières décennies.
* Le deuil
Lorsqu'un homme meurt, sa femme est tenue à un délai de veuvage de 4 mois et 10 jours pendant lequel elle doit porter des vêtements sombres, ne pas sortir et, bien entendu, ne pas se remarier. Ce délai permet en particulier de constater si elle était enceinte lors du décès de son mari et de lui en attribuer sans ambiguïté la parternité. Ce délai passé, elle peut se remarier et, cette fois, en tant que "grande femme", elle aura à accepter ou refuser elle-même l'offre d'éventuels prétendants".
Chez les Soninké :
Il est de coutume que la famille du défunt mari lui propose d'épouser un de ses frères. Cette solution a l'avantage de ne pas rouvrir le dossier de la dot qui, si la femme refuse et rentre chez son père en attendant une nouvelle demande, devra être remboursée. De fait, tout le monde s'unit pour faire pression sur la femme. Tous les arguments son employés : respect de la tradition, avantage financier de son père, simplicité de la formule, difficulté supposée pour une "grande femme" à trouver un prétendant (surtout si elle parait se brouiller avec première belle famille)...et ils doivent être convaincants puisque c'est généralement dans ce sens que la situation se dénoue. C'est certainement une cause importante de l'augmentation de la polygamie chez les hommes de plus de 45 ans constatée par ailleurs. Un veuf peut se remarier après un délai de décence que lui peut apprécier, mais qui ne lui est pas imposé
* Le divorce
En milieu Soninké
Il n'en est pas de même pour la procédure du divorce qui consiste à rompre le lien conjugal en invoquant une raison socialement admise de la rompre. Les représentants des deux familles vont présenter leurs griefs devant un arbitre (chef du village, mange, ou naxamala, selon la caste des plaignants). Si les torts du mari sont reconnus, il abandonnera la dot. Si les torts reviennent à la femme, sa famille devra rembourser son mari. La procédure de divorce est forcément une longue attente. Cet espace de temps laisse la place à toutes sortes d'interventions de conciliation. Néanmoins, les divorces sont relativement fréquents, qu'ils aient été reclamés par l'homme ou par la femme. Dans tous les cas de répudiation, le mari signale par sa démarche qu'il renonce à récupérer les dépenses qu'il a engagées pour le mariage. La dot et la valeur des cadeaux faits à la belle-famille leur restent acquis. Le beau-père est même en droit, s'il juge la procédure vraiment abusive, de demander une deuxième dot (compensation du préjudice moral causé à sa fille).
je pense avoir fait un petit récapitulatif de tous