Confidences de femmes sénégalaises. « Polygamie moko Yor » !
Entre les jeunes et la polygamie, c'est une toute nouvelle histoire d'amour qui est en train de s'établir progressivement. Considéré comme dépassé et source de conflit, il y a de cela quelques années, le phénomène de la polygamie est en train de gagner le coeur des jeunes. Pourquoi les jeunes hommes et filles optent de plus en plus pour le ménage à trois, voire à quatre ? Votre magazine « Icône » s'est intéressé à la question.
Confidences de femmes sénégalaises. « Polygamie moko Yor » !« Par ces temps qui courent, si on trouve quelqu'un qui peut s'occuper de nous, on n'hésitera pas. Qu'importe le régime matrimonial qu'il aura choisi, pourvu qu'il soit musulman », ou « Les mariages se raréfient, les célibataires hésitent beaucoup avant de faire passer la corde au cou des demoiselles, alors que les hommes mariés sont plus attirés par le mariage ».Ce sont là les réponses qui fusent chez la plupart de ces jeunes filles en quête de partenaires pour la vie. Les modes de vie et vielles habitudes ancestrales, c'est à dire, accepter d'être la seconde, la troisième voire la quatrième épouse, reviennent au galop. Pour la petite histoire, ces bonnes vielles femmes acceptaient sans rechigner de partager leur mari avec une autre et n'y trouvaient aucun inconvénient. Aujourd'hui, tout laisse à croire que le fait de partager un mari ou de convoler en secondes noces pour les hommes est à la mode. Ceci à la lueur de la réaction de certaines jeunes filles qui ne posent plus de conditions pour être la seconde ou troisième douce moitié d'un homme déjà marié. « Rang bi moo érré » se contentent – elles de répondre. D'après des études menées sur la population, le nombre de femmes est de loin supérieur à celui des hommes. Comme pour dire que les maris constituent « une espèce recherchée ou une denrée rare ». Ce qui fait qu'ils sont activement adulés par la gent féminine. « Présentement, je n'ai plus le choix. Ça ne me dérange même pas d'être quatrième femme. Au contraire, «
da fay dallal sama xel » affirme N. C. Fall, une jeune nymphe à peine âgée de 26 ans. Selon ses propos, elle est stressée du fait de n'avoir pas encore trouvé un mari et de préférence un polygame. «
C'est sûr qu'avec quatre épouses, le bonhomme n'aura plus le temps d'aller voir ailleurs, car chacune de nous essaiera de le retenir par des astuces. Plus de temps pour le « [b]dokhane » pendant mon « aayé ». C'est un gage de sécurité non ? [/b]». Le Coran a une fois de plus justifié le passage qui autorise un homme à prendre une, deux, trois et même quatre épouses selon ses moyens et à la condition de les mettre toutes sur le même pied d'égalité. Les prévoyances sont vraisemblablement justes, un homme ne peut pas garder une seule femme, sinon il en resterait beaucoup qui vont vieillir sans conjoint à leurs côtés au crépuscule de leur vie. Ce qui est terrible et insupportable chez une femme. En revanche, d'autres l'appréhendent comme un fait naturel qui doit arriver évidemment si la femme n'assume pas normalement son rôle d'épouse. A. B fait partie de ceux qui pensent comme cela.
De confession chrétienne, sa religion ne lui permettant pas de se remarier avec une autre femme, il est obligé de se rabattre sur une maîtresse, en général une mère -célibataire aisée qui se prend déjà en charge. «
Je ne voulais pas aller ailleurs, mais c'est ma femme qui m'y oblige. Avec les normes de fidélité absolue établies par notre religion, mon épouse pense que je suis sa propriété au point de transformer le foyer conjugal à un champ de bataille. Alors, avec ce besoin de paix qui m'habite, je trouverais en n'importe quelle femme l'âme sœur. «
Moi, je l'ai fait pour le feeling, mes deux copains ont, tous les deux, convolé en secondes noces et ils s‘en sortent tant bien que mal, alors j'ai tenté moi aussi. J'ai les moyens de prendre en charge une femme en plus, alors ? Ce n'est pas que je ne suis plus amoureux de ma aawo, mais j'avais envie de le faire et je l'ai fait » nous confie Madiaw, 34 ans révolus, commerçant au marché Ngélaw de Dakar, remarié avec S. Sy depuis 4 mois. «
Maintenant, toutes les deux font degros efforts pour me faire plaisir, surtout la première qui semble se racheter. C'est chouette non ? », nous confie t-il dans un gros éclat de rire. Et pour les questions de jalousie dont il est souvent question dans les ménages à trois, monsieur semble ne pas y voir d'inconvénient. Notre bonhomme dit ne pas être là à gérer les humeurs de ses épouses« Moi je veux juste augmenter la race du prophète (PSL) « walla » ?. Alors qu'elles n'essaient pas de me fatiguer. Talouma ay histoires, tal na leen doundal ak yoor bou rafet.(rires) ».
M.S est une jeune femme de 29 ans, mariée puis divorcée après deux années de mariage avec un monogame. Aujourd'hui, elle compte refaire sa vie, mais à une seule condition : se remarier avec un conjoint polygame, qu'importe le nombre de femmes. Ses raisons ? D'après elle, les jeunes hommes qui prennent l'initiative d'avoir plusieurs épouses sont plus mûrs et plus sensibles. «
Sey da fa méti. Je parle en connaissance de cause et je pense finalement que la polygamie est un avantage pour nous les femmes. Si on considère que le mariage est programmé normalement pour toute la vie, c'est long bien sûr, mais si ton mari à d'autres femmes, tu auras suffisamment le temps de faire autre chose et mieux, prendre de l'élan avant qu'il ne revienne pour le « aayé » de la semaine. Par exemple, s'il a trois autres femmes et qu'il passe deux jours chez chacune, voilà six jours qui peuvent servir par exemple à éduquer les enfants en toute quiétude sans pression. Ce qui est dangereux, c'est le fait de faire habiter toutes ces femmes dans une seule maison et ça, c'est à cause des problèmes de maraboutage qui nous empoisonnent la vie ». Comme pour dire qu'un vrai polygame doit être plein aux as et disposer de plusieurs maisons pour abriter ses épouses ? «
Non pas tout à fait cela, mais que cet homme soit conscient qu'il a des familles différentes, donc des habitudes et des façons de pensées qui sont différentes. La cohabitation ne peut pas se faire dans ses conditions là », renchérit –elle encore. La preuve,celui qui tente d'en épouser une autre sans moyens se heurtera aux médisances des gens qui n'hésiteront pas à lui lancer « yooro, weerooo, sa aay néélaw doyoul nga beugue niarel, xaamoo sa boop ».
Source: Icone Magazine http://xibar.net/index.php?action=article&numero=8879