par Salimata » Mar Jan 29, 2008 7:08 pm
EL HADJI DIOUF, CAPITAINE DES « LIONS » : « On avait une équipe, les Sénégalais l’ont cassée »
Après le revers subi par les « Lions de la Téranga » face aux « Palancas Negras » d’Angola à la 26e Coupe d’Afrique des nations (1-3), El Hadji Ousseynou Diouf, capitaine de l’équipe du Sénégal, dit regarder devant. Il évoque déjà les éliminatoires de la Coupe du monde 2010 et appelle à l’union des cœurs. L’enfant terrible du football sénégalais, invité de la Radio futures médias (Rfm), crache ses vérités.
L’aventure ghanéenne semble mal finir…
Si on pense à ce qui s’était passé en Egypte, on s’était qualifiés. Maintenant, on va faire face et gagner le dernier match et puis on verra. Je dis qu’un match de football n’est jamais gagné d’avance. On gagnera si on joue bien, si on ne prend pas de but, parce qu’on a une équipe qui marque des buts. Dans cette compétition-là, on a pris beaucoup de buts, ce qui n’arrivait jamais ou très rarement au Sénégal. Mais chaque fois qu’on a pris beaucoup de buts, ça nous a coûté l’élimination. On est une équipe, je suis dedans et je suis responsable aussi, parce que je ne lâcherai jamais mes coéquipiers et mes amis. C’est comme ça, c’est le football. Comme on le dit, il y a des moments ça marche, il y a des moments ça marche pas. On est des professionnels, on doit réagir et on va bien réagir.
Vous attendiez-vous à ce scénario un peu compliqué ?
Du tout. On ne s’attend jamais à ça. On ne s’attend jamais à des scénarios pareils, on est des compétiteurs, on veut gagner tous les matches. Maintenant, il y a un bon Dieu quelque part, qui décide pour tout le monde. Il a décidé pour nous et on va faire avec.
Où les choses bloquent-elles souvent, concernant l’équipe nationale ?
Je dirais sur la concentration. On menait 1 à 0, les autres sont revenus. La dernière fois on menait 2 à 1, ils sont revenus. Donc, c’est question de concentration, mais, comme je dis, je me mets dedans, on est tous fautifs. Il appartient aux Sénégalais et aux joueurs de rester très forts. On sait que c’est dur, c’est dur pour nous aussi. Mais il ne faut pas qu’on fasse n’importe quoi, parce qu’il y a les éliminatoires de la Coupe du monde qui arrivent bientôt. Moi, que je sois sélectionné, que je ne sois pas sélectionné, que les cadres ici soient sélectionnés ou ne le soient pas, aujourd’hui, il faut positiver et se dire une chose : on a perdu quelque chose, mais demain on sera peut-être à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Et il faut davantage préparer cela. Que je sois là ou pas, il faut préparer la Coupe du monde en Afrique du Sud et pour cela, il ne faut pas faire n’importe quoi.
Qu’est-ce que cela vous fait de voir des Rigobert Song continuer à jouer en équipe nationale ?
Voyez l’équipe qu’on avait. D’un seul coup, les Sénégalais ont commencé à dire que cette équipe-là elle est vieille, que Fadiga ne joue pas, Salif Diao ne joue pas dans son club, qu’Aliou Cissé ceci et cela, il est vieux, Ferdinand Coly est vieux. Or, une équipe, c’est quelque chose de précieux, c’est quelque chose qu’on forme, c’est un groupe qui vit. On l’avait, cette équipe-là. Moi, je ne parle pas du présent, je parle d’avant, cette équipe-là, on l’avait et les Sénégalais ont tout fait pour la casser. Aujourd’hui, ils l’ont cassée, il faut former un groupe. Et ce groupe-là, cela ne fait pas longtemps qu’il est là. Donc il faut se dire une chose : on avait un groupe, les Sénégalais nous ont séparés, maintenant on forme un autre groupe, ça ne marche pas. Donc il faut voir où est le problème. Il faut laisser l’entraîneur qui est là travailler tranquillement avec sa tête, lui donner les moyens de travailler et le laisser faire. Je crois que si on fait cela, le bon Dieu pourra nous aider.
Voulez-vous dire que les entraîneurs subissent des pressions ?
Bien sûr. Beaucoup d’entraîneurs on subi des pressions ici, beaucoup d’entraîneurs. Si je prends le cas de Bruno Metsu, quand il partait, il ne voulait pas partir. Je suis très bien avec Bruno, jusqu’à présent on s’appelle au téléphone. Bruno, son rêve, c’était de rester avec le Sénégal, faire pas mal de choses avec le Sénégal. On l’a poussé à la porte. Il faut qu’on se regarde, nous les Sénégalais, en face et se dire la vérité. Comme on le dit, quand on est dans nos clubs, nous tous on pète la forme, mais quand on vient en équipe nationale, il y a des choses qui calent. Il y a bien quelque chose.
C’est quoi ça ?
J’essaie de trouver aussi. Je me dis : c’est quoi ? Donc, il faudra laisser les entraîneurs qui sont là, cesser de mettre la pression à certains joueurs ou bien essayer de parler pour ne rien dire. Aujourd’hui, si on veut faire quelque chose dans l’avenir, parce que la Coupe du monde cela va aller très vite, peut-être que cette Coupe d’Afrique-là est finie, si c’est le cas, il ne faut pas faire n’importe quoi. Moi que je reste dans l’équipe ou bien que je ne reste pas, aujourd’hui, j’ai une vie et le Sénégal fait partie de ma vie. Je suis un homme de défi et j’aime mon pays et je défendrai toujours les couleurs de mon pays tant qu’ils feront appel à moi.
Tout homme monogame est un polygame refoulé...