Dakar, parmi les 50 villes les plus chères au monde

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Dakar, parmi les 50 villes les plus chères au monde

Messagepar Modou Mbacke » Lun Juil 02, 2007 1:22 am

Dakar, parmi les 50 villes les plus chères au monde
Selon un classement mondial établit par Mercer Human Resource Consulting, la ville de Dakar fait partie des 50 villes les plus chères au monde. Notre capitale occupe la 33ème place dans ce classement et devance même des villes comme Los Angeles, Munich, Bruxelles ou Istanbul. Autre enseignement de ce classement, la ville de Dakar est la seconde ville la plus chère du continent africain. Elle vient après la ville de Douala au Cameroun. Voici dans les détails, le classement des 50 villes les plus chères du monde en 2007, établi d'après l'enquête mondiale réalisée par Mercer Human Resource Consulting qui prend en compte plusieurs paramètres dont le coût du logement, celui des transports, de la nourriture, de l'habillement, des biens de consommation courante et des loisirs:

Dakar, parmi les 50 villes les plus chères au monde

1. Moscou

2. Londres

3. Séoul, Corée du Sud

4. Tokyo

5. Hong Kong

6. Copenhague, Danemark

7. Genève

8. Osaka, Japon

9. Zurich, Suisse

10. Oslo, Norvège

11. Milan, Italie

12. St. Petersbourg, Russie

13. Paris

14. Singapour

15. New York

16. Dublin, Irlande

17. Tel Aviv, Israël

18. Rome

19. Vienne, Austriche

20. Pékin

21. Sydney, Australie

22. Helsinki, Finlande

23. Stockholm, Suède

24. Douala, Cameroun

25. Amsterdam, Pays-Bas

26. Madrid, Espagne et Shanghaï, Chine

28. Kiev, Ukraine

29. Athènes, Grèce

30. Almaty, Kazakhstan

31. Barcelone, Espagne et Bratislava, Slovaquie

33. Dakar, Sénégal

34. Dubaï, Emirats arabes unis

35. Abidjan, Côte d'Ivoire

36. Glasgow, Royaume-Uni

37. Lagos, Nigeria

38. Istanbul, Turquie

39. Munich, Allemagne

40. Frankfort, Allemagne

41. Birmingham, Royaume-Uni

42. Los Angeles

43. Luxembourg

44. Bruxelle, Belgique

45. Abou Dhabi, Emirats arabes unis; Berlin; et Düsseldorf, Allemagne

48. Taipeï, Taïwan

49. Prague, République tchèque

50. Alger, Algérie


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Source: Mercer Human Resource Consulting
http://www.rewmi.com/Dakar,-parmi-les-5 ... a2093.html
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Messagepar Super Diamono » Mar Juil 03, 2007 2:43 am

Immobilier mo guen cher.

Dakar est très petit et n'a quasiment plus de reserve foncière et comme tout sénégalais de l'intérieur et de l'extérieur veut un terrain à Dakar, le marché immobilier ne s'adresse plus aux revenus du salarié moyen/supérieur, mais à une catégorie infime de salariés locaux et aux emmigrés et immigrés européens (phénomène marqué sur la petite côte)

- santé : cher car nécessité de passer par les consultations privées (17.000 pour certains spécialistes surtout pour les enfants)
- scolarité : les bonnes écoles sont privées, coûtent cher et sont difficiles d'accès.
- produits pétroliers et gaz butane : montée des prix
- bouffe : itou surtout depuis le "gorgui dolignou"
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Messagepar Moye » Jeu Juil 05, 2007 5:35 pm

Lisez cette chronique de Souleymane Jules Diop. vous saurez pourquoi tout flambe au sénégal. Surtout l'immobilier. à force, il y aura que des SDF à Dakar. les gens ne pourront plus payer les loyers de plus en chers. Un appart 3 pieces ou 2 pièces à la Médina se loue à entre 150 000 FCFA et 200 000 FCFA.
[hr]

A mon seigneur et ami
Souleymane Jules Diop Jeudi 5 Jui 2007


Monsieur le président,

[align=right]
« Le mensonge et la crédulité s’accouplent,
et engendrent l’opinion »
Paul VALERY
[/align]


Il est arrivé rarement, ces 7 dernières années, qu’une mesure rende pareil bonheur à vos sujets. Vous avez « décidé » de baisser le prix du riz de « 10% ». J’ai, dois-je avouer, cédé au lyrisme ambiant qui l’a accompagné. Je me suis dit que pour une fois, le souverain remplit sa fonction, son cœur bat au même rythme que celui de son peuple. Un grand moment d’exaltation, alors qu’une grogne sourde et une vague de scepticisme s’emparent du pays, portées par les professionnels du dénigrement. Je ne vous aurais pas dérangé de votre sommeil, croyez-moi, si ce n’était pour vous féliciter de cette opération de secours en Sénégal land. Vous avez, encore une fois, avec le génie qui vous est propre, enlevé un discours de campagne à votre opposition malveillante. L’opération Restore Hope menée par votre camaïeu Aguibou Soumaré a tourné 48 heures après au désastre. Vous avez largué la baisse en parachute, avant de lâcher la grosse bombe sur nos têtes : une augmentation du prix de l’huile, contre laquelle, si j’ai bien compris, vous ne pouvez rien. Ce sont les marchés internationaux votre nouvelle ligne de défense. Ce sont eux qui font que nous vendons en moyenne 50% plus cher que l’ensemble de la sous-région l’essentiel de nos produits de consommation courante.
J’ai su, par la suite, que vous avez approché les responsables du groupe Sunu or, pour leur demander de financer votre campagne agricole, à hauteur de 11 milliards, parce qu’il n’y a pas de cash dans les caisses. Face à votre insistance, ils ont dit oui, à la condition d’augmenter le prix de l’huile. Et vous avez donné votre feu vert. Je me suis dit ah mais quel culot ! Vous ouvrez votre cœur le jeudi, et vous le refermez le lundi, comme un mollusque. Socialiste un jour, libéral le lendemain comme s’il ne s’agissait pas de vous.
Ne vous en faites pas, je ne vais pas vous accabler pour ça. Je ne veux pas être plus royaliste que le roi. Le peuple, votre peuple, a accueilli avec une bienveillance unanime ce nouveau coup de couteau. Il a mis en accusation le marché mondial, après vous, libéral apostasié. Vous devez avoir avec ce peuple et son intelligentsia des affinités morales très profondes, pour vous entendre si bien. Il vous aime, monsieur le président. Il s’est déjà mis à aimer le prince héritier, et à s’attrister que la princesse Karine, invisible à l’œil nu, mère de deux jouvencelles, ne portât pas en son sein un futur souverain.

Non, ne vous en faites pas, je ne vais pas vous rappeler notre misérable condition. Vous ne vivez pas les misères du moment, votre famille mange à sa faim, et votre conscience, monsieur le président, n’en serait que peu affectée.
J’ai découvert, monsieur le président, que vous êtes, vous Abdoulaye Wade, avec Ousmane Diop et Abdoulaye Diop, les trois actionnaires de la société Prestige, partenaire stratégique de l’Etat, dans le cadre de la construction du nouvel aéroport de Diass. Je me suis toujours demandé pourquoi l’Etat assurait à des privés plusieurs milliards de bénéfices, sur plusieurs dizaines d’années, pour un capital de 100 millions qu’il était quand même capable de trouver. Excusez mon ignorance, mais je rappelle quand même que cet aéroport est financé par des redevances aéroportuaires logées dans un compte équestre. Vous allez déposséder l’aéroport de Yoff de ses fonds, pour en construire un autre à Diass, et assurer les finances familiales sur plusieurs générations. Bientôt, des paysans seront déguerpis, pour laisser votre empire s’agrandir, au nom de l’intérêt public, la seule chose qui vous motive.
Vous avez, sous ce prétexte, saucissonné tout Dakar et mis en sandwich le pays. Mais quel appétit aveuglant, monsieur le président.
Il m’est venu à l’esprit que vous avez, dans votre déclaration de patrimoine, annoncé un terrain aux Almadies, qui vous aurait été attribué en 2001 en « compensation » d’un terrain que l’Etat vous aurait pris en… 1977. Vous vous êtes donc fait justice, sans autre forme de procès. Le propriétaire de l’espace qui vous sépare de la mer, Cheikh Amar, a subi les assauts de votre conseiller foncier, Madické Niang. Vous avez coupé son terrain en deux, et vous vous préparez à l’exproprier, pour « intérêt public ». Vous ne voulez personne entre vous et la mer!
Monsieur le président, il y a quelques mois, le ministère des Transports a voulu implanter à Tp Som, un grand site écologique, d’un coût d’un milliard, sur financement de l’Union européenne. Eh bien, les autorités du ministère ont appris que le terrain, sitôt abandonné, a été attribué à votre épouse, Viviane, et à votre ancien architecte-conseiller.
Le brigandage immobilier et foncier auquel vous vous livrez n’épargne aucun coin de Dakar. Vous avancez toujours, le casque au ras des sourcils, à la recherche d’un « trou ». Vous avez même installé à la présidence de la République, une commission chargée de trouver les « trous ». Je me suis rappelé d’un rongeur que Senghor vous a collé comme un sobriquet ravageur, et qui vous suit toujours. Vous vous apprêtez à brader l’hôtel Méridien Président, cadeau du roi d’Arabie Saoudite au peuple Sénégalais. Votre ministre des Finances vous a bien dit, malgré l’insistance de votre fils, que cet hôtel ne peut être vendu qu’avec l’aval du trône d’Arabie, donateur de ce cadeau. Mais vous avez décidé de passer outre, vous allez le céder à un milliardaire arabe, comme vous allez bientôt brader l’hôpital le Dantec.
Ce brigandage est indigne de vous, et n’honore en rien votre fonction, monsieur le président.
C’est encore plus grave, quand votre désinvolture seigneuriale vous pousse directement à ces manigances subalternes. Il y a quelques mois, vous avez exproprié Yacine Diouf, une des filles de l’ancien président de la République. Abdou Diouf n’a certes pas été en tout exemplaire. Mais exproprier sa fille pour vous accaparer de son terrain est proprement honteux. Sur le nouvel enregistrement de ce terrain réattribué à l’Etat, il y a votre nom, monsieur le président. Il y a « Abdoulaye Wade », pour une expropriation d’intérêt public. Je me suis demandé ce qu’à votre âge, à moins de vous prendre pour un immortel, vous pouvez bien faire avec un terrain pris de force. Tous vos proches collaborateurs s’y sont mis d’ailleurs, quand vous avez indiqué le chemin. Tous ont trouvé « un trou » aux Almadies ou à Ngaparou. Un de vos petits fils garde du corps a provoqué une pénurie de marbre dans Dakar, rien que pour construire son château de Sendou, qu’il voulait « les pieds dans l’eau ».
Monsieur le président, nul ne vous demande de vous repentir. Mais changer, est-ce au dessus de vos moyens ? Nous avons vécu avec cet espoir que l’éloignement des soucis matériels vous ménagerait une hauteur intellectuelle, mais c’était mal vous connaitre. Changer est une épreuve hors de votre portée. 24 ans d’opposition et 7 années de pouvoir auraient pu vous permettre de vous tailler une réputation moins déplorable. Vous êtes finalement incapable de surprendre, monsieur le président. Trois années après votre arrivée au pouvoir, le 18 février 2003, alors que vous vantiez partout votre « business orientation », une étude du ministère des Finances, publiée dans votre journal Le Soleil, indiquait déjà la voie. On pouvait y lire, dans une étude commanditée par celui qui est devenu votre Premier ministre, Aguibou Soumaré, que « la productivité des sénégalais est revenue au niveau où elle était en 1960 ». L’étude poursuit qu’à ce rythme, il nous faudrait 471 ans, pour avoir le niveau de productivité actuel des Usa. Et que cette durée se réduirait à 102 ans, « si nous réalisions des taux de croissance de 10% par année ». Après trois années d’une croissance passée de 6 à 2%, de faillite industrielle et de crise énergétique, on s’imagine ce que cette productivité est devenue. Vous êtes décidément incapable de vous élever au-dessus de vous-même. Mais je sais, monsieur le président, qu’il y aura encore de courageux thuriféraires, pour défendre votre bilan catastrophique à la tête de ce pays. Vous vous croyez déjà au Mordor, avec sa sainteté. J’en ai eu un avant-goût, lors de votre passage à l’université de Saint-Louis. Vous y avez réclamé, vous qui proclamiez l’autosuffisance alimentaire par le manioc il y a quatre ans, l’implantation de la Fao et de la Banque mondiale au Sénégal. Sans doute pour mieux nous endetter, et agir plus vite en cas de famine. Encore une fois, vous n’accordez au Sénégal aucune place dans vos inondations verbales. Le prix de la viande monte en flèche, et les boulangers vont suivre. Vous avez laissé monter le prix de l’eau, du diesel, de la farine, de l’électricité, et, comble de la fumisterie, bloqué celui du pain. C’est rageusement impossible !
Je connais votre industrieux esprit, je sais qu’il ne chôme jamais. Quand cet édifice national que nous avons bâti à bout de bras partira en fumée, vous allez continuer la fête quand même. Vous serez dans la cave, en petite bande, avec le rouge et la fumette, divertis par le colonel Alfred. La mauvaise conscience ne vous habite jamais, monsieur le président. Elle s’est enfuie.

http://www.seneweb.com/news/chronique.php?artid=11097

Auteur: Souleymane Jules Diop

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Messagepar Super Diamono » Mar Juil 31, 2007 2:31 am

mais as tu lu le nouveau livre de Abdou Latif Coulubaly sur le pillage de la lonase

http://www.lequotidien.sn/articles/arti ... e_id=45913

BONNES FEUILLES - Lonase - Chronique d’un pillage organisé, de Abdou Latif Coulibaly : Une si longue lettre de révélations

Un nouvel ouvrage pour le journaliste-écrivain, Abdou Latif Coulibaly. Dans le domaine qu’il adore le plus, le journalisme d’investigation, le grand reporter du journal Sud Quotidien, par ailleurs directeur de l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic), s’est penché cette fois-ci sur une société nationale : la Loterie nationale sénégalaise (Lonase). Avec minutie, il passe au crible la gestion de cette boîte depuis le retour à la tête de la direction de Baïla Alioune Wane. Avec forces arguments et documents à l’appui, Abdou Latif Coulibaly dénonce des faits de corruptions graves et avérés. De quoi être scandalisé dans un pays où on est prêt à emboucher la trompette d’autoglorification de la bonne gouvernance. Fait cocasse, c’est sous une forme épistolaire adressée au président de la Commission nationale de lutte contre la corruption que cet ouvrage a été rédigé. Une structure qui ne peut s’autosaisir, mais qui vient de l’être publiquement par un citoyen. Le livre qui sera disponible à partir d’aujourd’hui en France a été l’objet d’une co-édition. Il y a d’une part L’Harmattan et d’autre part Les Sentinelles. Sans doute pour pouvoir échapper à cette censure non écrite qui a frappée ses ouvrages précedents et mettre à la disposition des Sénégalais les 140 pages de cette missive.

La manière de faire me paraissait assez inédite et franchement insolite, pour ne pas attirer mon attention. Après avoir limogé l’ancien Directeur général de la Lonase, Baïla Alioune Wane, en lui faisant grief d’avoir maquillé les comptes de sa société et d’avoir conduit la Lonase à la ruine, le Chef de l’Etat a décidé, contre toute attente, de le faire revenir à la tête de la même société d’Etat, un peu moins de deux ans après son départ. Aussi, dès l’annonce de ce retour par les média, me suis-je intéressé, de plus près, à la gestion de la Lonase, en décidant de suivre les pas du (re) nouveau Dg, afin de savoir si les accusations portées alors contre lui lors de son congédiement étaient justes et fondées. Pour ma part, j’étais convaincu que si le Dg révoqué et rappelé avait commis les faits qui lui étaient reprochés, il récidiverait nécessairement. Dans la mesure du possible, et selon les moyens d’investigation disponibles, j’ai inlassablement suivi les pas du Dg et ausculté à la loupe ses actes quotidiens de gestion de la société d’Etat. J’ai alors compris, en découvrant beaucoup de choses non orthodoxes, que le Chef de l’Etat n’avait pas tort de s’en prendre à lui au moment de son congédiement. J’ai pris la décision de partager les résultats de mes investigations. La procédure de partage choisie vous paraîtra, j’en conviens, assez insolite. J’ai en effet décidé de transmettre, à travers une longue lettre, les résultats de ces investigations à Monsieur le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption. Monsieur le président, je peux d’ores et déjà vous exprimer toute mon émotion et la fierté qui m’habite en m’adressant à vous. J’en conviens, ma démarche vous paraîtra bizarre ou à tout le moins insolite. J’ai décidé de m’adresser à vous, pour savoir si vous accepteriez que je vous confie la garde de documents précieux qui pourraient vous servir dans la conduite de votre noble et exaltante tâche de lutte contre ce fléau des temps modernes : la corruption. Celle-ci menace dangereusement les efforts de développement entrepris depuis l‘Indépendance de ce pays. Et c’est qui justifie l’existence légale de votre commission, au plan théorique du moins. Croyez-moi, monsieur le président, ces documents précieux qui sont en ma possession depuis des semaines, m’ont été confiés par des écoliers qui les ont ramassés dans une poubelle au centre ville, juste à quelques pas de l’immeuble des locaux de la Lonase. Quand j’ai voulu savoir qui, pensaient-ils, avait laissé là ces documents, les mômes m’ont, le plus sérieusement du monde, répondu que c’est un djinné qui l’avait déposé dans les tas d’ordures et avait ordonné à l’un de leurs camarades, qui l’a vu dans un rêve, d’aller les chercher dès son réveil. J’ai accepté leur explication. Quoiqu’elle soit irrationnelle. Irrationnel ? Tout l’est finalement dans cette affaire de la Lonase. (…) J’ai décidé de m’adresser à vous après avoir longtemps hésité entre trois choix possibles, tout en étant persuadé que chacun d’eux comportait des avantages pour le bénéfice de l’action entreprise, mais également des risques certains pour elle. Il fallait tout de même agir… J’ai finalement tranché. (…) Je vous ai choisi, vous, la Commission nationale de lutte contre la corruption. Vous qui n’êtes pas encore au centre des controverses et des combines qui nous éloignent des préoccupations des citoyens, dans le combat pour la bonne gouvernance. Même si je sais que, pour l’instant, vous n’avez rien fait pour justifier votre existence et les espoirs placés en vous. (…) Monsieur le président, venons-en au but de cette lettre. «Une si longue lettre», pour reprendre le titre mythique de la romancière, l’une de mes préférées de ces dernières années. Cette «Longue lettre» est belle. Elle est surtout pleine de sensualité, à cause de la poésie éblouissante qui la traverse. Cette poésie, qui est parfois insidieusement érotique, est la marque même du style romanesque de l’auteur. Cette lettre-ci, la mienne, n’a aucune prétention. Elle se veut un cri de colère vigoureux. Elle se veut surtout l’expression d’une indignation qui est à la hauteur des forfaits dénoncés.

HISTOIRE D’UNE NATIONALISATION

La Lonase, parlons-en, Monsieur le président. Laissez-moi alors un moment vous conter un peu l’histoire de la nationalisation de la Loterie nationale. Celle-ci résume, à elle seule, une partie de l’histoire de notre économie Nationale, en particulier celle dont les pages ont été écrites au début des années 70. Nous sommes en août 1973. Un jeune ministre de l’Economie et des Finances, fringant et brillant, est désigné depuis seulement deux ans à la tête de cet important département ministériel. Il a la confiance totale du Chef de l’Etat. Son idée est simple : le Sénégal indépendant, depuis un peu plus d’une décennie, a besoin de prendre les leviers de commande essentiels de son économie qui sont encore restés entre les mains des hauts dignitaires des comptoirs bordelais qui ont survécu au départ du colon. Le ministre engage une vague de Nationalisation. La Loterie sénégalaise, qui est la propriété d’un ressortissant français, est également visée. Babacar Bâ, c’est de lui qu’il s’agit, s’est entouré de jeunes technocrates sénégalais bon teint qui ont pris la relève des assistants techniques français qui ont tous quitté le ministère moins d’un an après son arrivée. Son équipe dresse la liste des entreprises privées qui doivent passer dans le patrimoine public.

Feu Pierre Babacar Kama, ancien Directeur général des Industries chimiques du Sénégal (Ics), Bécaye Sène, ancien Directeur général de la Banque de l’Habitat du Sénégal (Bhs), Abdoulaye Diop, ancien Directeur général de la Société Nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), Momar Talla Cissé, ancien ministre du Tourisme, Mady Ndao, ancien ambassadeur, constituent, entre autres, la garde rapprochée du ministre. (…) C’est en octobre 1973, vu l’importance des bénéfices réalisés dans son affaire par Jean Luc Defait, que l‘Intrépide et avisé ministre de l’Economie et des finances de l’époque pousse l’opérateur français à la sortie en lui rachetant pour le compte de l’Etat 80 % de ses parts, conformément au scénario écrit dans son bureau avec le fraudeur. La Loterie nationale est dès lors devenue une société d’économie mixte avec un capital social de cinquante millions (50 000 000) de francs Cfa. C’est un autre tournant qui est engagé en 1981, quand ce capital social est passé à cent dix millions (110 000 000) avec le rachat, par l’Etat, de l’intégralité des parts sociales encore détenues par des privés.

UN DG VEINARD

Dites, Monsieur le président de la Commission, vous êtes comme nous tous surpris de voir de nouveau Baïla Alioune Wane aux commandes. Le veinard, diriez-vous. Oui, Monsieur le président, vous avez raison, cet homme est, sans aucun doute, né sous une bonne étoile. Il est devenu le (re) nouveau Directeur général de la Lonase. Il avait été renvoyé de cette société, il y a à peine trois ans, il y revient quelques mois après son départ, pour reprendre son poste de Directeur général. Qui l’eut cru ! Personne, sauf peut-être lui. Qui pouvait imaginer après avoir entendu le Chef de l’Etat justifier le congédiement de l’homme qu’il lui confierait à nouveau la direction de la Lonase ? Le président de la République avait expliqué à la Nation que Baïla Alioune Wane avait été congédié pour avoir maquillé le bilan de l’entreprise, caché à sa tutelle l’ampleur du déficit de la société et participé à la ruine de celle-ci. Le Président ajoutait que la Lonase est la seule société de jeu déficitaire sur l’ensemble de la planète terre. Il avait raison de le dire. Comme il avait aussi raison d’ordonner le congédiement de Baïla Alioune Wane après tout ce qu’il avait dit de lui. Il a, aujourd’hui, donc tort le congédiement de Baïla Alioune Wane après tout ce qu’il avait dit de lui. Il a aujourd’hui donc tort de le faire revenir. (…) Avant d’être congédié de la Lonase, Baïla Alioune Wane y était entré avec un contrat d’embauche à durée indéterminée. Il a été nommé à son recrutement dans les fonctions de Secrétaire général de l’entreprise d’Etat. Un poste d’attente, pour ainsi dire, car il va remplacer le Directeur général de l’époque, Abdoulaye Daouda Diallo, quelques mois seulement après son arrivée. Baïla Alioune Wane s’installe dans le fauteuil pour onze mois (avril 2003 – mars 2004). Il est congédié de ses fonctions de Directeur général, mais il est encore maintenu dans la position de haut cadre de l’entreprise payé à ne rien faire. Il ne s’y sent plus à l’aise. Il négocie alors son départ avec la nouvelle direction.

Les prétentions qu’il affiche pour ses indemnités de départ semblent énormes. Il demande en fait 120 millions de francs Cfa. Trop, rétorque la Direction générale ! Les négociations sont rompues. Qu’à cela ne tienne ! L’homme s’impatiente. Il est un vieux militant du Pds. C’est vrai qu’il avait un moment rompu les amarres avec le parti quand lui et d’autres ont créé le Parti libéral sénégalais (Pls), sous la conduite de Ousmane Ngom. Ils sont tous les deux revenus aujourd’hui dans la maison du père, après l’avoir quittée avec fracas, l’injure à la bouche. Baïla Alioune Wane remue ciel et terre. Il remue surtout toute la République pour que les outrecuidants qui bloquent à la Lonase le paiement des indemnités réclamées s’exécutent dans les meilleurs délais. Las d’attendre, il intente un procès à l’entreprise. Il le gagne. C’est le jackpot. Le juge lui alloue 80 millions de francs Cfa d’indemnités de départ.

Le nouveau Directeur général de l’époque, Modiène Ndiaye, ne se presse guère pour payer. Baïla Alioune a un ami qui s’appelle Macky Sall. Il ne se prive pas de solliciter son appui. Il fait convoquer toute la direction de la Lonase en réunion à la Primature. Celle-ci a eu lieu, le Premier ministre décide de mettre fin aux tergiversations des responsables de la Lonase. Un arrangement est trouvé. Le Directeur général et ses principaux collaborateurs s’exécutent. UNE ENTREPRISE LIQUIDE, LE FESTIN PEUT ALORS COMMENCER…

Nous sommes le 14 juillet 2006. Baïla Alioune Wane dispose de son décret de nomination comme (re), nouveau Dg de la Lonase. L’acte est signé de la propre main du le Chef de l’Etat. Il s’installe le 16 juillet dans ses nouvelles fonctions. La société qu’il avait quittée, deux ans auparavant, avec une situation de trésorerie catastrophique, a repris de belles couleurs au plan financier. Un état de trésorerie daté du 19 juillet 2006 dresse l’état des comptes, trois jours après son arrivée. Les dépôts dans les banques (tous comptes confondus) : le montant des avoirs disponibles dans les comptes ouverts par le Siège cumulé avec les crédits figurant dans les comptes des agences régionales sont arrêtés au début de la matinée de travail à 3 674 663 840 francs Cfa. A ce jour, les chèques en circulation en début de journée sont de l’ordre de 832 873 606 globalement. Les encaissements du jour sont de l’ordre de 45 051 000. A la fermeture des bureaux de l’entreprise dans cette même journée du 19 juillet, à dix huit heures précisément, les chèques en circulation constituent un montant global de 897 547 183. Au regard de l’ensemble des opérations réalisées dans la journée en débit et en crédit, la situation de trésorerie de l’entreprise affiche une situation réelle est de 2 736 937 367. Vu l’ensemble de ces chiffres, on ne peut pas dire que la trésorerie de la société ne se portait pas bien à l’arrivée de son (re) nouveau Dg. Pour une entreprise qui était en situation de quasi cessation de paiement au moment où il avait été congédié, il y a de quoi se rassurer. L’argent coule à flots. Tous les comptes sont créditeurs. Le festin peut commencer. (…) Rappelons que le (re) nouveau Dg de la Lonase s’est installé le 16 juillet 2006. Dès le 21 août, il adresse une demande de virement à monsieur le Directeur général de la Banque islamique du Sénégal. La demande est traitée dans la journée du 22 août 2006. On peut lire dans la demande en question : «En vue de l’ouverture de compte à l’International commercial bank Sénégal Sa et conformément à nos accords, je vous prie de bien vouloir, par le débit de notre compte (n° 1 767 504 0111) procéder au virement de la somme de 250 millions de francs Cfa au profit du compte : International commercial bank Sa. Code banque K0 140, code guichet 01001 n° compte 0102 000 222 401 clé RIB 03.» Le nouveau Directeur général demande que la banque effectue un virement dans un compte non encore ouvert, donc nécessairement inconnu des services comptables de la Lonase. Cette opération n’est pas orthodoxe. Elle cache sûrement des intentions inavouables. Tous les financiers rompus à l’art du métier qualifient ces virements de détournement de fonds. Ils constituent, au mieux et à tout le moins, un détournement de procédures.

21 septembre 2006. Un mois après la première opération, Baïla Alioune Wane récidive, avec l’aplomb d’un homme sûr de son impunité. Il écrit dans sa nouvelle demande : «Je vous prie de bien vouloir débiter notre compte n° DAT 1 763 504 0111, procéder au virement de la somme de 250 millions de francs Cfa au profit du compte ainsi référencié : International commercial bank Sa. Code banque K0 140, code guichet 01001 n° compte 0102 000 222 401 clé RIB 03.» C’est dans ce même compte que le premier virement demandé a été effectué. Au total donc, 500 millions de francs Cfa de la Lonase ont quitté ses comptes pour atterrir dans un autre compte inconnu des services comptables. Le Directeur financier et comptable, qui n’était pas manifestement au courant de telles opérations, réagit et adresse un courrier à son patron dans la journée du 22 septembre 2006. Un courrier d’une fermeté extrême. (…) Monsieur le président, je vous apprends que le Conseil d’administration qui s’est tenu ce jeudi 24 mai s’est déroulé en deux parties. Cette manière inédite de procéder a été imposée par le Directeur général. Ce dernier a expliqué aux administrateurs de la société que le huis clos était nécessaire, eu égard à la nature des sujets qui devaient être discutés dans la deuxième séance du Conseil. Ces sujets, avait-il laissé entendre, présentaient une sensibilité telle qu’il ne pouvait pas en être autrement. Ainsi donc, l’ensemble des données comptables examinées donne un cumul de déficit de trésorerie dans la journée du lundi 25 juin 2007 de l’ordre de (- 88 924 999). Rappelons qu’à l’arrivée de Baïla Alioune Wane les comptes de la Lonase étaient créditeurs sur l’ensemble de ses banques à un montant de 2 000 000 000 francs Cfa.

CONTRATS DE COMPLAISANCE


Ainsi, la Lonase a, en partie financé la campagne des libéraux. Baïla Alioune Wane n’a pas cependant, tant s’en faut, oublié ses amis dans son «œuvre» de partage des ressources de sa société. Il signe, à tour de bras, des contrats de complaisance pour le compte d’amis et parents qui s’enrichissent sans cause. Des conventions signées par la Lonase pour le bénéfice de certaines personnes défient le bon sens et heurtent profondément la morale et foulent au pied les règles élémentaires de la bonne gouvernance d’entreprise. Tout passe dans ces contrats. La magouille est limpide, elle ne se pare même pas de forme pour masquer la volonté des fraudeurs. Le Commissaire aux comptes ne perd pas de vue ce jeu de duperie honteuse. Il écrit dans sa note déposée à la séance du 24 mai du Conseil d’administration : «Les comptes des charges de l’entreprise comprennent des honoraires dont les rapports de mission devant justifier les paiements n’ont pas été communiqués aux Commissaires aux comptes». En vérité, les contreparties des paiements opérés n’ont jamais existé dans la réalité.

UN PREDATEUR VENU DE L’ETRANGER

Paul Benichou est, pourrait-on dire, un prédateur venu de l’étranger. En complicité avec les entreprises contractantes avec la Lonase par l’entremise de la société H.T.A, les travaux et marchés de la Lonase, donnent lieu à des paiements d’énormes commissions provenant des surfacturations. Paul Benichou ne s’est pas privé de telles opportunités. Un important marché de renouvellement des kiosques installés dans les différents points de vente des produits de la Lonase qui est en cours d’exécution, en fournit un malheureux exemple. Avant la signature de cette fameuse Convention de maîtrise d’ouvrage avec Paul Benichou, les services compétents de la société d’Etat avaient déjà attribué ce marché de renouvellement des kiosques de la Lonase. Ces services avaient obtenu un prix unitaire de huit cent mille (800 000) francs Cfa, pour une commande globale de mille unités. Ce qui donne un total global de 800 000 000 F Cfa. Le marché déjà attribué a été rouvert, toutes les procédures d’attribution ont ainsi été reprises sur la base de la Convention de Paul Benichou et des conditions qu’elle définit. Les prix ont subi une très forte progression sans qu’on ne sache comment et pourquoi. L’unité est désormais facturée à un million deux cents mille (1 200 000 F Cfa). Soit une «plus-value» par unité commandée de 400 mille francs Cfa. Ce qui donne une plus-value» globale de 400 millions sur les mille unités commandées. Cet argent enrichira directement les différents opérateurs qui ont rendu possible le chamboulement de ce marché. On n’en a pas encore fini avec Paul Benichou. Un autre contrat dont il est bénéficiaire par l’entremise d’une autre société, dont il est le Directeur général et l’actionnaire majoritaire, NSX, lui permet de fournir du matériel informatique et des accessoires à la Lonase, pour lui assurer des connexions Internet. Ce contrat signé le 31 avril 2007, rétribue l’ensemble des prestations de Paul Benichou à 162 millions francs Cfa, hors taxes et hors Tva. Le problème avec ce contrat de prestation, c’est que la Lonase avait déjà signé d’autres Conventions avec d’autres prestataires pour fournir le même service. Le Commissaire aux comptes relève d’ailleurs dans sa note faite au Conseil d’administration : «Les comptes de charges comprennent des honoraires versés à des prestations dont les rapports de mission devant justifier les paiements n’ont pas été communiqués.»

Au total donc, Paul Benichou a droit, chaque semestre, à un remboursement total de 25 millions de F Cfa Ht, payé par la Lonase. Autrement dit, Paul Benichou perçoit une prestation moyenne mensuelle de la part de la Lonase de l’ordre d’un peu plus de 2 millions de F Cfa, au titre de son contrat signé le 1er août 2006. Pourquoi cela devrait-il étonner ? Cela paraît même «normal» dans la mesure où toutes les règles édictées en matière de passation des marchés publics sont systématiquement contournées, la politique du gré à gré fait loi. Monsieur le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, permettez-moi de récapituler avec vous, pour donner les montants exacts payés par la Lonase à Monsieur Paul Benichou pendant la seule année 2006. On remarquera que celle-ci a décaissé pour le seul bénéfice de Paul Benichou et au profit de ses deux sociétés, des montants avoisinant presque 500 millions de francs Cfa.

DES NATIONAUX SONT INVITES AU FESTIN

Monsieur le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, vous aurez l’amabilité, du moins nous l’espérons pour le bénéfice de cette Nation, de conduire des enquêtes sérieuses auprès de cette société d’Etat. Celles-ci vous permettront, le cas échéant, j’en suis convaincu, de documenter davantage le prochain rapport que vous présenterez au Chef de l’Etat. Heureusement, Monsieur le président, la générosité suspecte du Dg de la Lonase n’est pas exclusivement réservée aux ressortissants de pays étrangers et de sociétés étrangères. Certains de nos compatriotes en bénéficient également. C’est le cas de cet expert financier, Mary Balla Niang à qui Baïla Alioune Wane avait demandé de lui produire une étude sur la situation financière de son entreprise.

Accrochez-vous bien, Monsieur le Président, en lisant les développements concernant le rapport de cet expert financier. Vous en avez besoin. L’histoire de ce rapport est renversante. Monsieur le président, croyez-moi bien, nous n’exagérons rien. Tout est authentique. Des pièces étayent toutes nos allégations. Le rapport en question tient sur trois pages (papiers A4). Il a coûté à la Lonase la bagatelle de trente huit millions de francs Cfa, ainsi qu’en dispose l’article 6 du contrat de prestation de service liant l’expert financier Mary Balla Niang à la société d’Etat.

ON LICENCIE D’UN COTE ET EMBAUCHE DE L’AUTRE

On le savait déjà, la Lonase a été toujours considérée par les hommes politiques, qui ont dirigé depuis sa naissance ce pays, comme un instrument au service du parti au pouvoir, pour satisfaire surtout les demandes d’emploi de la clientèle politique sans qualification professionnelle. Cette entreprise a toujours eu plus de mains qu’il ne lui en fallait. La politique des ressources humaines de l’entreprise n’a jamais été cohérente ni rationnelle. Celle qui est en cours actuellement défie toute logique de gestion de telles ressources. D’une part, le Directeur général recrute par-ci et par-là à tour de bras, et encourage, d’autre part, les départs volontaires. Personne n’y comprend rien du tout, sauf lui-même. (…)

La société incite fortement le personnel à s’inscrire sur les listes des départs. Elle a même décidé d’une rallonge substantielle des montants offerts, pour motiver davantage les employés qui hésitent encore. Paradoxe suprême : c’est le moment choisi par le Dg, Baïla Alioune Wane, pour recruter entre juillet 2006 et juin 2007, un nombre total de 149 personnes. Celles-ci bénéficient chacune d’un contrat dit spécial. L’ensemble de ces embauches, organisées de façon sauvage, a augmenté la masse salariale mensuelle de 30 millions de francs Cfa. Ce type de contrat est exceptionnellement offert, depuis l’existence de la Lonase, à des personnes spécifiques recommandées par les plus hautes autorités de l’Etat. Seulement, entre le 1er août 1999 et le 15 mai 2006, un nombre total de 21 contrats de ce type ont été signés par les différents Directeurs généraux qui se sont succédé dans la même période à la tête de la société d’Etat. Vingt et un contrats signés en l’espace de six ans. Baïla Alioune Wane en a lui signé, en un an, un nombre record de 149 contrats. Il en a, gracieusement, offert à de nombreux militants du Parti démocratique sénégalais ou à leurs enfants et protégés. Il en a surtout fait bénéficier des ressortissants de la région de Fatick, le fief politique de l’ancien Premier ministre. Une façon de venir en aide à un ami. Il n’a pas oublié que ce dernier l’avait aidé à se faire payer très rapidement ses frais d’indemnités de départ à la Lonase, lors de son congédiement.

Le montant des rémunérations prévues dans les contrats spéciaux varie entre 75 000 et 450 000 francs Cfa. Nous avons relevé la liste actualisée au 15 juin 2007. Les noms de certaines personnes qui exercent à la présidence de la République y figurent. Toutes ont bénéficié d’un contrat de 425 000 francs Cfa. Parmi eux, on note le nom d’un confrère et celui d’un beau-fils d’un important président de Conseil régional, membre influent du Pds.

Dans la réalité, ce sont des emplois fictifs qui sont ainsi rémunérés, car aucun bénéficiaire de ce type de contrat ne travaille effectivement à la Lonase. Un ancien soutien actif de la Cap 21, aujourd’hui rappelé à Dieu, figure encore sur les listes des bénéficiaires des contrats. Il a été engagé en qualité d’informaticien. Certaines personnes qui l’ont connu sont formelles pour dire que le fameux informaticien était incapable de mettre en marche un ordinateur. (...)

Depuis plus d’un an, le Directeur général règne en maître absolu. Il a réussi à dresser une équipe de cadres dociles et acceptant de satisfaire tous ses caprices de gestionnaire incompétent et cupide. Il les a tous «dans sa poche». Ses méthodes sont efficaces et redoutables. Il a nommé une armée de dix directeurs centraux et désigné deux conseillers spéciaux, donc douze personnes qui lui sont totalement dévouées. Il a attribué, ou plutôt donné, à chacune d’elle une Toyota Prado GX.

Ces véhicules ont coûté 25 millions de francs Cfa l’unité à la société. Celle-ci les a rétrocédés aux deux conseillers spéciaux du Dg et aux dix directeurs, pour le modique prix de 2,5 millions de francs Cfa. Le Dg a aussitôt décidé d’allouer une indemnité substantielle d’un montant de 250 000 de francs Cfa que les dix directeurs et les deux conseillers spéciaux du Dg en question, ont commencé à percevoir depuis la fin du mois de mai 2007. Ces indemnités sont destinées à assurer aux heureux élus les frais d’entretien et de réparation de leur véhicule. Les voitures sont payables en 60 mensualités (cinq ans), chaque directeur et chaque conseiller spécial paie la somme de 41 231 francs Cfa, directement prélevés sur l’enveloppe affectée aux frais d’entretien et de réparation du véhicule. C’est la raison pour laquelle, nous disions tantôt que les véhicules ont été donnés à leurs propriétaires.
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Messagepar fatou » Mer Aoû 01, 2007 12:06 am

Et que dis tu de ça ?
L'état gaspille des centaines de millions pour les croisières de la famille Wade et le diola a péri pour moins que ça.

http://www.seneweb.com/news/elections20 ... rtid=11522
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MAL GOUVERNANCE / SCANDALE - La vedette présidentielle rénovée à près de 600 millions de francs Cfa : La Signare n’est pas le Joola !

Après les travaux de rénovation de la Pointe de Sangomar, et le tollé qui a suivi la divulgation du scandale financier qui le sous-tend, le président de la République, Abdoulaye Wade, vient frapper un nouveau coup avec les travaux de réhabilitation de sa vedette, La Signare. Entreprise à l’entreprise française des constructions navales Blamengin, qui s’est occupée de sa remise à neuf avant son retour effectif depuis le 15 juin dernier, les travaux du petit navire ont coûté au contribuable sénégalais beaucoup plus qu’il n’en fallait pour l’acquisition des deux moteurs du bateau pour le Joola. En plus clair, l’Etat a décaissé plus d’un demi-milliard pour la beauté de La Signare.

A travers l’important pactole financier consacré aux travaux de rénovation de la vedette présidentielle, dénommée La Signare, les autorités du Sénégal viennent de poser un nouvel acte, de nature à navrer tout sens de la bonne gouvernance économique. Ce petit bijou, réservé aux quelques rares déplacements maritimes du chef de l’Etat, a été réceptionné dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 juin dernier (23 heures précises), après plusieurs mois de révision aux ateliers de Blamengin, une entreprise française de constructions navales, basée à Boulogne-sur-Mer. Au Port autonome de Dakar, où toutes les tractations ont été menées sous la direction de la capitainerie en vue de l’acheminement, puis de la réception du navire, les langues se délient pour relever la maladresse des autorités sur cette opération qui a englouti la rondelette somme de 579 millions 390 mille francs Cfa. Des autorités portuaires dégoûtées par ce gâchis, font le rapport avec l’impératif de 500 millions qui n’a jamais pu être satisfait par l’Etat quand il s’est agi d’acquérir deux moteurs pour le bateau Le Joola dont le naufrage a fait plus de 2 000 victimes. Elles s’étaient contentées à l’époque, de décaisser 250 millions de francs Cfa, couvrant à peine une moitié des dépenses nécessaires.

C’est dans la plus grande discrétion que les formalités ont été faites, sous la direction de hautes autorités portuaires, histoire d’éviter toute piste menant au palais présidentiel. Ce sera sans compter avec la ténacité de certains cadres qui s’indignent et expliquent les raisons d’une telle attitude : «Après le scandale de l’avion présidentiel, les autorités ont tenu à ce que les choses se fassent dans la plus grande discrétion. Il faut signaler de même que les travaux de rénovation de cette petite vedette présidentielle ont englouti plus d’argent qu’il n’en fallait pour l’acquisition des deux moteurs pour Le Joola. Ce dossier est très sensible et il n’était pas question qu’il y ait une fuite d’informations». La carte de la discrétion a été jouée à fond dans cette affaire puisque, dans tous les documents officiels qui ont été faits, le Port autonome de Dakar (Pad) est cité à la fois comme importateur, maître-d’œuvre et même bénéficiaire des travaux de réhabilitation. Mais des documents officiels, et même officieux pour certains, révèlent au détail près les différentes dépenses qui ont été faites, et les canaux trouvés pour brouiller toutes les pistes. Djibo Leyti Kâ, placé alors au cœur de l’affaire, en vertu de son statut de ministre de l’Economie maritime, était en toute complicité avec son collègue Hadjibou Soumaré, ex-ministre délégué chargé du Budget. C’était avant que ce dernier ne migre à la station primatorale comme Premier ministre.

DJIBO KA ET HADJIBOU SOUMARE, AU CŒUR DE L’AFFAIRE

Après que la vedette Signare a été soumise à l’étude du spécialiste français des réparations navales, c’est une facture très salée qui a été présentée à Djibo Kâ, alors ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime et des Transports maritimes internationaux. Le devis pour la réhabilitation de La Signare reste sans appel. Entre autres rubriques, il englobe les travaux de la mécanique, taxée à 166 millions 500 mille francs Cfa, les moteurs et réducteurs pour 29 millions 480 mille francs Cfa ; la climatisation du salon principal et l’insonorisation auront respectivement coûté au contribuable 19 millions 100 mille francs Cfa et 21 millions 100 mille francs Cfa. D’autres grosses dépenses, comme la réparation de la machine principale, ont valu la rondelette somme de 18 millions 760 mille francs Cfa. De même, les arbres porte-hélices et hélices se voient réparés à hauteur de 15 millions de francs Cfa. Au total, avec plus de vingt-deux autres rubriques restantes, la facture de Blamengin s’élèvera finalement à 883 274,36 euros hors taxes (soit 579 millions 390 mille francs Cfa). Transport aller et retour Dakar-Bologne y compris, la facture proforma datée du 07 juillet 2006 est doublée d’une demande d’admission en franchise de droits et taxes, et atterrit au bureau de Cheikh Hadjibou Soumaré, qui occupait le portefeuille de ministre délégué chargé du Budget, auprès du ministre de l’Economie et des Finances. Par correspondance datée du 18 juillet 2006, Djibo Kâ s’adresse à son collègue auprès de qui il fait état du pactole financier que devraient engloutir ces travaux, et requiert de lui une certaine diligence dans la gestion du dossier. La réponse ne se fera pas attendre, puisque par une lettre datée du 25 juillet 2006, l’actuel Premier ministre réagissait favorablement : «Par votre lettre citée en référence, vous sollicitez une admission en franchise des droits et taxes sur le navire La Signare qui doit être expédié en France pour des travaux (…) Pour le montant des travaux qui est assujetti à des droits et taxes, j’autorise l’exonération de ces droits et taxes. Vous voudriez bien demander à vos services de se rapprocher de l’administration des Douanes pour l’accomplissement des formalités requises».

L’actuel ministre en charge de l’Environnement garde encore quelques réminiscences de cette affaire qu’il étale avec finesse. En effet, Djibo Kâ interroge sa mémoire pour dire : «La correspondance pour l’exonération des taxes sur La Signare ? C’est possible que j’en sois signataire car, j’étais à la tutelle. Et je pense d’ailleurs que c’est une correspondance que j’ai adressée au ministre des Finances. C’est bien possible, même si je ne m’en rappelle plus avec exactitude!»

Auteur: Aliou SANE
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Messagepar Mame Diaara » Lun Fév 25, 2008 5:22 am

le symbole de la cherté à Dakar est l'immobilier. il s'est créé depuis plusieurs années une sorte de bulle inflationniste. le mètre carré est de plus en plus cher et les loyers ne m'en parlent meme pas. les gens se ruent de plus en plus vers Rufisque ou mbao à 20 ou 30 km de dakar pour trouver un endroit à leur bourse.
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Re: Dakar, parmi les 50 villes les plus chères au monde

Messagepar Modou Mbacke » Jeu Juin 12, 2008 2:36 am

Et parmi les plus polluées et les plus sales.
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Re: Dakar, parmi les 50 villes les plus chères au monde

Messagepar doudou » Mar Juin 17, 2008 12:25 am

Modou Mbacke a écrit:Et parmi les plus polluées et les plus sales.

...et parmi les plus corrompues :D
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