Ségolène Royal au Sénégal: l'accord d'immigration "ne va pas loin pour l'aide au développement"
DAKAR (AFP) - mardi 26 septembre 2006 - 9h06 - Ségolène Royal a estimé lundi, en route pour le Sénégal, qu'il y avait "des choses pas mal" dans l'accord signé samedi à Dakar par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy et les autorités sénégalaises, mais qu'il "ne va pas très loin en termes d'aide au développement".
M. Sarkozy, trois jours avant le voyage de Mme Royal, prévu de longue date, est venu samedi à Dakar signer un accord sur la "gestion concertée des flux migratoires".
Devant les journalistes, Mme Royal a fait valoir, dans l'avion qui l'emmenait à Dakar pour une visite de deux jours, que le ministre avait "repris" plusieurs idées qu'elle défend, notamment sur le "co-développement", la "coopération décentralisée" ou les visas à entrées multiples, tous éléments qui figurent d'ailleurs dans le projet socialiste pour 2007.
"Ma venue a permis de rectifier un certain nombre de choses dans le bon sens, d'accélérer les choses", a dit encore Mme Royal.
Le député socialiste Jean-Louis Bianco, qui l'accompagne dans ce voyage, a jugé l'accord "un peu bâclé" même s'il comporte "des points positifs".
Il a noté lui aussi qu'il était "très faible" sur le co-développement, avec seulement 2,5 millions d'euros prévus, "alors que l'Espagne en met 20 millions", et qu'il ne prévoyait pas de visas saisonniers pour les "travailleurs non-qualifiés". Il a regretté aussi qu'il ait été négocié "sans savoir ce qu'en pensent les autres partenaires européens".
Centré initialement sur la seule coopération décentralisée, une expérience menée notamment en Poitou-Charentes, le voyage de Mme Royal dans son pays natal s'est élargi au co-développement et aux politiques d'immigration, déjà discutées lors de ses voyages en Italie et en Espagne.
Ce voyage au Sénégal "est un voyage auquel je pense depuis longtemps, peut-être qu'inconsciemment il y a un retour aux sources", a confié Mme Royal à son arrivée à Dakar. Née dans la banlieue de la capitale, où son père, militaire, était affecté, Ségolène Royal y a vécu deux ans.
"Je viens là me ressourcer", "me rapprocher de mes origines", a-t-elle encore déclaré.
Elle a insisté encore sur la nécessité de "rebâtir l'aide au développement", de faire "du développement respectueux des gens", plutôt que de "penser à la place des gens dans une logique néo-colonialiste".
"Si je suis en responsabilité, je redéfinirai la politique de coopération de la France", a-t-elle assuré, se disant soucieuse, au cours de ce voyage, d'"écouter les gens" et de se "nourrir" de ce qu'ils disent.
"Le co-développement est lié à la politique des flux migratoires", a-t-elle dit, tout en se refusant à "définir de but en blanc une politique d'immigration".
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