APA Dakar (Sénégal) Le gouvernement sénégalais a restauré un visa d’entrée dans le territoire pour les ressortissants de l’Union européenne (UE), a appris APA jeudi de source concordante à Dakar. Celui-ci avait suspendu en 1996, par l’ancien régime, à la demande du patronat du secteur touristique pour attirer le plus grand nombre de touristes dans le pays.
La décision du gouvernement sénégalais, entre dans le cadre de l’harmonisation de la TVA (taxe à valeur ajoutée) de 18% à laquelle le Sénégal a souscrits au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Selon les professionnels du tourisme, elle a été prise par décret présidentiel, et publié au Journal officiel, il y a quelques semaines, mais n’est pas encore appliquée.
Le Mouvement législatif sénégalais (Mls), a salué la décision des autorités sénégalaises, de réintroduire le visa pour les voyageurs de l’espace UE entrant au Sénégal.
Pour sa part, la Coordination du patronat du tourisme sénégalais, réunie au sein d’une ’’unité d’action’’, a récemment fait part de son ’’inquiétude’’ relative à l’application de ce décret visant à instaurer des visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants européens, en particulier ceux de l’Union européenne.
Cette disposition, comme d’ailleurs l’harmonisation de la TVA à 18 pour cent, fait partie des engagements communautaires que le Sénégal a souscrits au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Les professionnels du secteur ont dénoncé la mesure, indiquant qu’elle a été prise de façon « unilatérale ».
Selon Malick Kane, secrétaire général de l’Académie d’hôtellerie et de tourisme (AHT), « l’Etat à fait un coup de force en prenant cette décision ». Le Sénégal, a-t-il rappelé, est un pays de « destination touristique qui a des concurrents et des réalités ».
Pour sa part, le président du Syndicat des agences de voyages et du tourisme du Sénégal (SAVT), Mamadou Sow, a jugé « inopportune, inappropriée » la mesure, qui sera un « goulot d’étranglement » pour le secteur touristique.
En revanche, le Mouvement législatif sénégalais (Mls), inconnu jusqu’ici, a salué la décision des autorités sénégalaises, de réintroduire le visa pour les voyageurs de l’espace UE entrant au Sénégal.
Dans un communiqué, il a estimé qu’elle permettra de « protéger les frontières contre les malfaiteurs » qui abusent de l’hospitalité sénégalaise.
Instauration de visas pour les Européens : le Mouvement législatif sénégalais s’en félicite
Dakar, 3 jan (APS) - Le Mouvement législatif sénégalais se ’’félicite’’ de la décision du gouvernement d’instaurer des visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants européens et estime que cette mesure traduit le souci ’’de protéger nos frontières contre les malfaiteurs qui utilisent la téranga sénégalaise pour commettre leurs forfaits’’.
Un décret publié récemment au Journal officiel mais non encore entré en application, stipule l’instauration de visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants de l’Union européenne.
La mesure se veut conformes aux engagements communautaires du Sénégal au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Ainsi, le MLS ’’félicite le gouvernement sénégalais’’ pour ’’sa volonté renouvelée d’enclencher un processus de développement social fécond et durable. La dernière en date demeure l’application du décret instaurant des visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants européens’’, indique le communiqué remis mercredi à l’APS.
’’Ce visa, ajoute-t-il, permettra de protéger nos frontières contre les malfaiteurs qui utilisent la téranga sénégalaise pour commettre leurs forfaits’’.
Le MLS demande par ailleurs au gouvernement de ’’redoubler d’efforts afin de mieux tamiser nos frontières contre cette submersion étrangère le plus souvent proxénète’’ et composée de ’’blanchisseurs d’argent et (de) pédophiles’’.
’’Un regard doit être aussi être fait sur l’économie afin de permettre aux commerçants et industriels’’ sénégalais ’’de sortir la tête de l’eau concurrentielle étrangère implantée’’ qui occupe, selon le MLS, ’’tout l’espace vital économique sénégalais’’.
Pour sa part, la Coordination du patronat du tourisme sénégalais, réunie au sein d’une ’’unité d’action’’, a récemment fait part de son ’’inquiétude’’ relative à l’application de ce décret visant à instaurer des visas d’entrée au Sénégal pour les ressortissants européens, en particulier ceux de l’Union européenne.
Cette disposition, comme d’ailleurs l’harmonisation de la TVA à 18 pour cent, fait partie des engagements communautaires que le Sénégal a souscrits au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Une telle mesure est ’’inopportune, inappropriée et va constituer un goulot d’étranglement pour le développement du tourisme au Sénégal’’ avait déclaré à la presse Mamadou Sow, président du Syndicat des agences de voyages et du tourisme du Sénégal (SAVT).
L’application de cette loi viendrait, selon lui, ’’effacer l’ensemble des efforts qui ont été faits’’ par les professionnels du Sénégal pour rendre la destination Sénégal davantage attractive.
Pendant des années, les professionnels du secteur se sont battus ’’pour faciliter l’entrée de touristes au Sénégal’’, avait-il dit, rappelant qu’une décision ministérielle avait été prise dans ce sens en août 1993, qui conditionnait l’entrée de touristes de la défunte Communauté économique européenne (CEE), du Danemark et de la Grèce ’’sur la simple présentation de la carte d’identité en cours de validité’’.
Le ministère du Tourisme, alors dirigé par Tidjane Sylla, renonçait ’’à exiger un passeport aux vacanciers nationaux des pays concernés’’. A partir de ce moment, les entrées de touristes ont fait un bond de 50 pour cent, a assuré le président du SAVT.
Comme l’harmonisation à 18 pour cent de la TVA au sein de l’UEMOA, cette seconde mesure communautaire va ’’véritablement pénaliser’’ le tourisme sénégalais, avait soutenu de son côté Mamadou Racine Sy, président du Syndicat patronal de l’industrie hôtelière du Sénégal (SPIHS).
En faisant remarquer que les pays concurrents du Sénégal, le Maroc et la Tunisie par exemple, sont à un taux de TVA de 7 pour cent, M. Sy avait indiqué que les autres pays membres de l’UEMOA ’’n’ont pas de vocation touristique comme le Sénégal’’.
Cela explique pourquoi la mesure communautaire aura ’’un préjudice certain’’, avait-il ajouté, non sans préciser que le patronat de l’industrie du tourisme n’est pas ’’dans une logique de confrontation avec qui que ce soit’’.
Il s’agit pour lui d’informer et de sensibiliser le plus grand nombre de citoyens sur les conséquences de cette mesure. ’’Nous voulons seulement tirer la sonnette d’alarme’’ de sorte que ’’personne ne puisse dire demain : + je ne savais pas+’’, a-t-il indiqué.
Selon un rapport de la Banque mondiale de 2004, le secteur du tourisme est la seconde source de revenus pour l’économie sénégalaise, après celui de la pêche, et avant l’arachide et les phosphates.
En 2000, le tourisme a rapporté 129 millions de dollars (63,8 milliards de francs CFA) au pays, a créé 12 000 emplois directs et 18 000 emplois indirects, et a contribué pour 2,5% au PNB (produit intérieur brut).
http://www.seneweb.com/news/article/7693.php