La 2éme édition de la Fête de l’Excellence a récompensé hier, à Dakar, 55 élèves des classes des
Cours Moyen 2e année (CM2), choisis parmi les cinq meilleurs de chacune des onze régions du Sénégal. Le chef de l’Etat, qui présidait la cérémonie au Théâtre national Daniel Sorano, a mis l’accent sur la nécessité d’un retour à l’agriculture pour freiner efficacement l’émigration.
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a appelé la jeunesse sénégalaise à retourner à la terre à travers le plan Retour vers l’agriculture (REVA), seule solution, à son avis, pour « une émigration clandestine zéro ». S’exprimant lors de la deuxième édition de la Fête de l’Excellence qu’il présidait, Me Wade a dit la pertinence du thème de cet événement portant sur l’Agriculture durable, « au moment où des milliers de jeunes Sénégalais et Africains ont fait l’option de tourner le dos à leur continent pour aller ailleurs chercher la clé de leur avenir ». Il regrette que, malheureusement, ce soit au moment où l’Afrique a le pus besoin de ses ressources humaines que le problème de l’émigration clandestine a pris des proportions démesurées. A son avis, ce phénomène n’est ni essentiellement sénégalais, ni exclusivement africain, il est mondial et historique.
Il a indiqué que c’est même un phénomène planétaire que les économistes, les politiques et démographes avaient prévu depuis longtemps comme étant une résultante du commerce inégal, de la détérioration des termes de l’échange, du développement et du sous développement. « Ce mouvement s’arrêtera lorsque l’Afrique entrera pleinement en développement, créera de la richesse bien répartie et en même temps des emplois pour tous ». Face à ce phénomène, « constaté déjà depuis longtemps et qui s’est tout simplement aggravé », Me wade propose une solution à deux niveaux : d’une part, en partenariat avec les pays d’Afrique, l’option d’une immigration concertée, d’autre part la mise en œuvre d’un plan REVA (Retour vers l’agriculture). Pour lui, le Plan REVA n’a pas pour autre ambition que de susciter le développement de retours massifs des jeunes vers une terre qui ne demande qu’à être valorisée. Se déclarant « profondément » convaincu que le développement d’un pays comme le Sénégal passera nécessairement par l’agriculture, il soutient que les jeunes doivent comprendre qu’ils peuvent gagner leur vie au Sénégal, mieux qu’en Europe, dans le respect de leur dignité.
Le président de la République a rappelé qu’il ne s’agit pas de faire des jeunes des paysans pour continuer le travail de leurs pères, mais des agriculteurs, des fermiers modestes. « Vos parents paysans ce sont sacrifiés pour vous amener à l’école, mais c’est parce qu’ils veulent que vous soyez mieux que ce qu’ils sont. Il serait absurde aujourd’hui de vous demander de retourner pour vivre les mêmes conditions que vos parents paysans. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit simplement de passer à une étape supérieure, du paysan à l’agriculteur et vers le fermier »,
Toutefois, Me Wade a rendu hommage aux paysans sénégalais qui, a-t-il souligné, avec la houe, la daba et la charrue, sont arrivés à gagner toute cette richesse qui a fait du Sénégal ce qu’il est aujourd’hui. Le chef de l’Etat a affirmé que les dispositions en faveur de l’agriculture sénégalaise existent déjà, « notamment les possibilités offertes par l’Union Européenne et plus particulièrement par l’Agoa qui nous offrent d’excellentes opportunités pour répondre à la forte demande exprimée dans notre pays par nos partenaires ». C’est ainsi qu’il a déclaré qu’il y a bonnes possibilités pour l’agriculture au Sénégal. « J’ajouterais d’ailleurs, les perspectives de développement des plantes qui vont nous permettre de produire des biocarburants dont les pays développés sont aujourd’hui demandeurs. Nous avons la terre, les hommes et l’eau dont nous avons la volonté de maîtriser avec les bassins de rétention, entre autres ».
En définitive, Me Abdoulaye Wade a assuré que les objectifs du plan REVA sont très simples, parfaitement réalisables et « le ministre Farba Senghor s’y emploie bien ». Il promet que si ces objectifs sont atteints, tout cela viendra renforcer « notre option commune : émigration clandestine zéro ». A l’endroit de Mme Vivane Wade, présidente de l’association éducation santé, le chef de l’Etat a expliqué qu’en prenant pour point de mire le plan REVA, elle vient d’illustrer de façon éloquente son option pour un enseignement correct qui fasse agir l’enfant positivement sur l’environnement. Il s’en est félicité, indiquant que la Première dame et son organisme sont bien en phase avec la politique éducative du gouvernement telle que définie dans le cadre du PDEF.
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