Forums Soninkara: Forums de discussions Soninké

[lampe]

En cette fin de mandat de l’équipe de l’Alternance pilotée par Maître Abdoulaye WADE et le Parti Démocratique Sénégalais, une vraie crise de leader apparaît dans le paysage politique de notre pays. Des dizaines de partis politiques sans véritables programmes, projets de société viables sur lesquels peuvent s’identifier nos concitoyens. Des opposants qui, faute de respecter les lignes idéologiques qu’ils se sont librement fixés – leurs idéologies réelles -, sont devenus des bonnets blancs et blancs bonnets que la majorité des sénégalais a désavoués. Nous avons envie de savoir comment peut-on prétendre accéder au pouvoir si on ne propose pas un programme clair et fondé sur une idéologie bien définie, un programme sur lequel peuvent adhérer nos concitoyens pour espérer un lendemain meilleur. Nous nous demandons que vient-on faire au pouvoir si on n’a pas de projet sur lequel les citoyens de ce pays, hommes et femmes, de toutes les races, de toutes les ethnies, de toutes les religions et toutes les régions, se retrouvent grâce à sa pertinence et à son réalisme. Parce qu’il est clair qu’on ne vient pas au pouvoir pour improviser, pour changer de ministre toutes les trois semaines – ce n’est pas le ministre qui définit les grandes orientations de sa politique -, pour s’entourer des medias à chaque visite de la ville sainte de Touba en guise de propagande électoraliste – même quant on est mouride, moi aussi je le suis, le vrai mouride se définit par la valeur de son travail et non par le nombre de fois qu’il fasse un festival devant notre khalife général -, pour monopoliser l’unique télévision du pays à l’heure du journal télévisé – nourrissant ainsi le culte de la personnalité pendant qu’on refuse d’ouvrir le paysage audiovisuel -, ou pour passer la majorité de son temps à voyager, à être dans l’air, à rêver, à prophétiser des projets d’autoroutes à péages, d’aéroport, d’universités plus ou moins virtuelles, que peut-être même on est sûr de pas offrir aux populations.
On ne vient au pouvoir ni pour laisser ses enfants s’accaparer le pays comme un joyau familial, ni pour placer ses hommes à la tête des sociétés du pays alors qu’il y a d’autres compatriotes qui sont plus compétents qu’eux dans leurs domaines, sinon on cautionne les dérives et les faillites programmées, et on devient directement responsable.
Quand bien même on est élu pour l’unique raison que ses concitoyens en avaient marre avec les socialistes et il fallait que ceux-ci partent coûte que coûte après quarante ans de régression et de dévaluation, on vient au pouvoir pour concrétiser ses idées en appliquant son programme. Et c’est sur la base de l’exécution de son programme dans respect de l’éthique républicaine qu’on sera jugé en fin de mandat. Sur ce, nous nous demandons ce qu’a fait l’équipe de l’Alternance !

L’Alternance était censée changer le destin du pays. Tout le monde voyait en Maître WADE un sauveur, celui qui allait guider le peuple vers « un Sénégal qui gagne », un Sénégal qui travaille et qui progresse à grand pas. Seulement la réalité est plus cruelle qu’on ne s’y attendait, et l’espoir s’est vite estompé. En fait, le leader de l’Alternance, arrivé au pouvoir au bout de vingt six (26) ans d’une opposition marquée par des entrées et des sorties dans des gouvernements socialistes, est de la même école que ces prédécesseurs.
La crise casamançaise que Maître WADE et ses alliés avaient promis de régler en cent (100) jours, reste encore ouverte avec l’aile de Salif SADIO, qui n’est toujours pas convaincue par le dialogue. La suppression du sénat dans le but d’alléger le trait
de vie de l’Etat a laissé place à un Conseil de la République auquel s’ajoute un gouvernement pléthorique où tout fidèle du président a sa place. L’éthique républicaine est trahie d’une part, par la prolifération du clientélisme et de la corruption, ce qui se traduit dans le domaine des entreprises par une faillite abusive de sociétés et un écroulement de piliers comme les ICS9 ou la SONACOS10 ; et d’autre part par la violence politique qui s’est invitée au pays. Le refus catégorique de l’ouverture de télévisions privées, par des nationaux qui ont la volonté et les moyens de la faire afin de contribuer au progrès de notre pays, prouve la mauvaise foi de l’équipe de l’Alternance dont la vision sur la démocratie11 reste à désirer. Sans parler ni de l’argent du contribuable que le président et ses alliés ont jeté à la poubelle en finançant des audits sans lendemain, ni des scandales dans « WADE, un opposant au pouvoir. L’alternance piégée », ni de l’armistice sur l’assassinat de Maître SEYE qui sème le doute sur les accusations contenues dans « l’Affaire Maître Sèye : Meurtre sur commande » ni du gouffre financier des chantiers de Thiès, un black out de plusieurs dizaines de milliards, sur lequel les inculpés sont relaxés alors que les citoyens n’ont pas encore la lumière, prouvant qu’il n’y a pas une séparation nette des trois pouvoirs - l’exécutif, le législatif et le judiciaire - dans notre pays.

Cette situation désespérée et révoltante de notre pays, qu’on fait culbuter de mal en pire, ne doit et ne va plus continuer. Depuis la fin officielle de la colonisation, les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays ne se sont jamais donnés ni la vocation, ni les moyens de nous tracer le droit chemin devant nous permettre de forger un destin digne de nos attentes. Les leaders des différentes formations politiques, la classe politique actuelle, ont concouru tous, les uns à un moindre degré que les autres, à faire chavirer notre Sénégal dans les eaux troubles de la corruption, du clientélisme, du laxisme de la médiocrité et de la pauvreté généralisée.

L’échec de l’équipe de l’Alternance et le désespoir généralisé de la jeunesse et des intellectuels, qui avaient porté Maître WADE au pouvoir, sont là pour dire que le salut de la république ne viendra que d’une nouvelle génération de dirigeants, des patriotes animés par l'unique goût de servir notre peuple, avec une orientation nouvelle, des idées nouvelles, des stratégies nouvelles, et des moyens nouveaux pour redorer le blason de notre pays que ces dinosaures, vestiges du colonialisme, ont fait perdre son prestige. Et il est temps que Dakar sonne la fin de l’arbitraire et du clientélisme , que Thiès ait une université digne d’une grande ville carrefour, que la Casamance referme la parenthèse de la frustration responsable de la violence, pour que nous regardions les perspectives d’avenir main dans la main, que le Fouta gagne son combat contre l’avancée du désert par une ceinture verte, que les paysans du bassin arachidier aient de nouveaux moyens techniques d’agricoles et une autre culture économiquement rentable pour remplacer l’arachide. Il est temps que chaque jeune sénégalais, quelque soit son niveau d’étude, trouve du travail au lieu de risquer sa vie dans la tentation d’un périple atlantique vers l’illusion d’un eldorado européen, et que les jeunes du monde rural éprouvent le désir de rester auprès de leurs familles au lieu d’être contraints de faire l’exode rural à la fait de chaque saison des pluies. Il est temps que l’éducation soit généralisée à tous nos enfants, et que nos diplômés aient des structures pour les accueillir. Il est temps que des structures sanitaires crédibles existent dans chaque région de notre pays, et que nos élites mettent fin à leur frénésie des hôpitaux occidentaux en misant sur un équipement à la dimension de la technologie dans toutes nos structures sanitaires. Il est temps que de Saint-louis à Kédougou, de Kidira à Dakar, et de Cap Skirring à Matam, chaque contrée du Sénégal résonne au rythme des progrès de la Technologie, pour qu’enfin notre pays se réveille. Le Sénégal a besoin de redevenir lui-même, un pays qui fait la fierté de ses enfants, un Etat africain qui partout dans le monde fera la fierté de chaque africain.

Alors devons-nous continuer à nous ranger derrière une classe politique impertinente ou devons-nous nous lever et prendre le taureau par les cornes ? Devons-nous rester les bras croisés et répéter notre éternel « Yalla leen fi tekk » comme au temps des socialistes avant que nous ne décidions de prendre notre destin en main ? Devons-nous…Nous sommes de ceux qui appellent à un sursaut national contre toute la classe politique de notre pays. Nous estimons qu’il y a une faillite de deux générations de dirigeants, et que maintenant l’heure est venue pour que nous fermions la parenthèse des casses qui ébranlent notre pays, en recollant les brèches. Le temps est venu pour que l’élite actuelle passe le témoin à une nouvelle génération, celle de l’après indépendance. Une génération qui ne croie qu’à elle-même et qui n’aura de compte à rendre qu’au peuple sénégalais du moment où c’est de notre destin qu’il s’agit. La jeunesse de notre pays, notre génération, par ses aspirations, ses capacités humaines et ses compétences techniques, veut assumer son destin en édifiant un Sénégal des lumières afin que les futures générations soient fiers d’être sénégalais et d’être africains.

Nous disons que le temps du spectateurisme cautionnant est fini. L’heure de la rupture avec le fatalisme est arrivée, parce que le Sénégal dans sa conscience collective exige que nous prenions nos responsabilités en proposant une alternative au destin tragique de notre pays qui se profile à l’horizon. Notre avenir, nous n’allons pas la laisser sombrer dans les mains d’une élite vestige du colonialisme en déphasage avec nos aspirations. Le Sénégal d’aujourd’hui veut aller de l’avant ! Le Sénégal d’aujourd’hui n’est le pré carré d’aucun autre Etat, et compte avant tout sur les compétences de ses enfants. Le Sénégal d’aujourd’hui se veut acteur sur la scène internationale. Le Sénégal d’aujourd’hui est africain et c’est dans son originalité qu’il puisera l’essence de son développement.

Le projet de société dénommé « Le Sénégal de la Renaissance (voir : http://www.sursaut-senegal.org/senegalr.pdf ) » que nous proposons pour redresser notre pays afin de redonner la confiance à chaque concitoyen, puise dans notre foi en nous-mêmes et dans notre détermination à donner le meilleur de nous-mêmes pour l’épanouissement de notre peuple, parce que nous sommes conscients que la jeunesse sénégalaise, la génération d’après indépendance, par ses compétences, par ses capacités et ses aspirations les plus légitimes, veut accéder à la lumière, et elle est prête à en dénouer avec quiconque tentera de l’empêcher de prendre son destin en main.

Le Sénégal de la Renaissance, reposant idéologiquement sur la Renaissance Africaine qui appelle à la nécessité d’une rupture, passe nécessairement par de véritables changements. L’heure appellera à l’union de toutes les forces vives de notre nation pour qu’ensemble, nous nous mettrions dans les chantiers des réformes indispensables pour défendre notre honneur et notre dignité en oeuvrant pour une réelle prospérité du Sénégal. Tous les secteurs de la vie de notre Etat, que ce soit la politique, l’éducation, l’économie, la santé, la culture, le social, la justice et la défense seront rénovés ; et les sciences et techniques seront généralisées pour un développement global et un digne retour de notre pays sur le banc des nations.

[doudou]

salut,
J'ai lu avec grand interêt le contenu de votre fichier PDF et comme je l'ai souligné dans un autre sujet: le diagnostic est sans appel. Nous sommes tous d'accords sur les maux de l'Afrique: ses intellos

Les intellos ont fait beaucoup de mal à l'Afrique et aux africains. Ils ont semé le désespoir partout en Afrique. Le diagnostic que tu mets en exergue peut s'appliquer à beaucoup de pays en afrique, en changeant juste les noms des états et des protagonistes, respectivement.

Je suis sénégalais et je ne suis pas fier de tout ce qui s'est passé au Sénégal et de ce qui s'y passe actuellement. Certains payx comme le Mali ou récemment la Mauritanie ont fait d'énormes effort et sont sur la voie royale du développement, contrairement au Sénégal malgré tout le discours qu'on nous assène.

Hélas, le remède n'est pas facile à trouver surtout dans le cas du Sénégal où tbeaucoup les politiciens ont été élevés dans la corruption. Récemment Idrissa Seck a avoué que sa fortune vient des fonds politiques de l'état que Wade a mis à sa disposition.

En ce qui concerne le Sénégal, le dilemme et le désespoir de beaucoups dont je fais partie, c'est le manque de perspective et de relève crédible face aux dinosaures qui ont saccagé le Sénéga.

Je propose de sélectionner quelques passages généraux de ton fichier PDF et de le mettre dans la rubrique: Contribution du site.

[coolmiss]

doudou citation:Les intellos ont fait beaucoup de mal à l'Afrique et aux africains. Ils ont semé le désespoir partout en Afrique. Le diagnostic que tu mets en exergue peut s'appliquer à beaucoup de pays en afrique, en changeant juste les noms des états et des protagonistes, respectivement.

Es tu sûr que ce sont des intellos ? pour moi, un intello, c'est celui qui apporte quelques choses de bien au pays et non, quelqu'un qui cherche à s'enrichir au détriment de son pays.[/b]

[hadamarémé]

Salam! Lampe
Le tableau que tu peins là sur le champs politique Sénégalais est très sombre. On dirait que l'espoir n'est plus permis, nous qui rêvions d'un Sénégal prospère,tout est devenu qu'illusion.
Je n'ai plus confiance en nos aînés.

[coolmiss]

Si il faut continuer à rêver parce que l'espoir, c'est la vie.
si on ne croit plus en rien la vie deviendra dure à vivre. vous avez vu le jeu de mot. (vie, vivre)

[doudou]

@ coolmiss,
Oui vu sous cet angle, je leur retire l'attribut intellectuel. Cra leurs études ne leur ont servi à rien de bon...

@ Hadamarémé,
Oui le tableau est sombre et on le sait tous. Ce qui est valable pour le Sénégal est valable pour beaucoup de pays en Afrique.
Personnellement, je ne vois aucune perspective, dans le moyen terme. On n'a pas encore acquis la mentalité de winner... Et tout dans la vie est une question de mentalité.