SENELEC - Clause léonine dans son contrat : Limogé, Samuel Sarr gagne 400 millions
Samuel Sarr emporte 400 millions de francs en partant. C’est un peu comme le dernier délestage qu’il a réalisé avant de partir. Alors que la société a des difficultés pour se payer du combustible, l’ancien directeur Samuel Sarr a trouvé le moyen d’emporter 400 millions d’indemnités de licenciement.
Plus heureux que Samuel Sarr qui, après avoir plongé tout le Sénégal dans le noir pendant deux ans, s’en tire avec 400 millions de francs Cfa de bonus, il ne doit pas y en avoir beaucoup. L’ancien directeur-général de la Société national d’électricité (Senelec), avait en effet, à son arrivée, «bétonné» son contrat, de façon à assurer ses arrières pour les jours sombres. Ce qui fait qu’il est parti, après avoir été ejecté de la tête de la société, en emportant son confortable matelas de millions.
Des sources proches du Conseil d’administration (Ca) de l’entreprise affirment en effet que le contrat de Samuel Sarr comportait une clause selon laquelle, en cas de licenciement ou de limogeage, l’intéressé allait percevoir l’équivalent de 5 ans de salaire. Or, le salaire de M. Sarr à la Senelec atteignait les 9 millions de francs Cfa par mois. Ce qui se décomposait, de manière lapidaire, par un salaire de base de 4 millions de francs, augmenté d’indemités de divers ordres, allant du logement à la maladie, en passant par le transport et bien d’autres, pour constituer la cagnotte de 9 millions de francs Cfa de salaire net à payer. Il se dit que les membres du Ca ont affirmé qu’au moment où le contrat leur avait été présenté, ils n’avaient pas réalisé l’importance du montant que la société aurait à payer dans cette hypothèse.
Cependant, dans les couloirs du ministère, des grognes s’élèvent pour dénoncer ce contrat que beaucoup considèrent sans effet. Des fonctionnaires haut placés affirment que ce contrat de Samuel Sarr avait prévu cette hypoyhèse de «stock-options à la sénégalaise», pour un cas de démission. «Or, M. Samuel Sarr a souhaité faire croire à l’opinion publique, que la décision de partir venait de lui, et qu’il avait donc démisionné. Ce qui rend impossible le paiment d’une quelconque indemnité», indiquent ces personnes. Et elles ajoutent qu’à ce jour, Samuel Sarr n’aurait reçu de son ancienne boîte, qu’un chèque de 22 millions de francs Cfa.
Cette dernière affirmation est pourtant battue en brèche par des informations obtenues de sources financières. Des banquiers affirment que Samuel Sarr a déjà obtenu le chèque de 400 millions de francs, correspondant à ses indemnités de départ, comme stipulé dans son contrat. Ce qui fait que, pour environ deux ans passés à la direction de la Senelec, Samuel Sarr récolte des indemnités de 5 ans de travail. Un niveau de stock-options qui ferait l’envie de Pdg de grands consortium occidentaux ! Cela, au moment où la moitié du pays est en permanence privée d’énergie électrique, parce que la Senelec ne parvient pas à s’approvisionner régulièrement en combustible. Sans compter que la même entreprise a augmenté ses factures à ses clients, de 25%, pour ne pas faire faillite. Augmentation dont l’Etat a pris en charge les 10%, pour ‘soulager’ un peu les usagers.
On se rappelle que Samuel Sarr a été limogé dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 octobre 2006, à la suite de la promesse non tenue du Président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui avait assuré que le 15 octobre devait coïncider avec la fin des délestages (Voir Le Quotidien n° 1141 et 1142 des 16 et 17 octobre 2006). M. Sarr, à l’époque, avait déclaré au journal Le Quotidien, que c’est Macky Sall qui avait demandé sa tête au Président Wade. Or, ce dernier, lors de la 6ème session du Conseil présidentiel des investissements, tenue en début de semaine à Dakar, avait déclaré, en réponse à une requête, que «le directeur général sortant avait bien fait son travail. C’est la hausse du prix du pétrole, ajoutée au fait qu’il ne s’entendait pas avec son ministre, qui l’a poussé à démissionner».
Quoi qu’il en soit des véritables motifs de son départ, Samuel Sarr a, dès son arrivée, eu des relations particuliers avec l’argent de la Senelec. Le Quotidien n° 425 du 26 mai 2004 déjà, mettait le doigt sur la gestion d’un chèque de 1,4 milliards de francs Cfa de la boîte, que le Dg avait fait virer dans son compte personnel, pour générer des intérêts à son profit, au grand dam des cadres de la boîte. A la suite de cet article, l’argent avait retrouvé sa niche normale. Le même directeur avait, dès son arrvée, décidé d’en finir avec les mesures sociales en cours dans sa boîte, pour imposer le paiement des factures de courant, sans moratoire. Ce qui a permis de résorber fortement les déficits de la maison.
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