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Exclusif : coup d’Etat en Mauritanie
MAURITANIE - 6 août 2008 - WEB
Le président de la République islamique de Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ainsi que son Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghf ont tous deux été arrêtés ce matin vers onze heures, heure française.
Des membres de la garde présidentielle ont investi la résidence du chef de l’Etat ainsi que les bureaux de la Présidence, retenant ainsi à l’intérieur la famille du président, confisquant leurs portables.
Ce coup d’Etat fait suite à un décret présidentiel paru à huit heures ce matin et annonçant le remplacement de quatre chefs d’Etat-major. Trois d’entre eux étaient soupçonnés d’avoir fomenté la fronde de certains parlementaires à l’encontre du chef de l’Etat depuis un mois.
Le principal artisan du coup d’Etat est le général Abdelaziz, ex-chef d’Etat-major particulier de « Sidi » et patron du BASEP (Bataillon de la sécurité présidentielle), limogé le matin-même.
Par ailleurs, la radio et la télévision nationale mauritanienne ont cessé d'émettre et les militaires quadrillent les rues de Nouakchott qui reste calme.
source : http://www.jeuneafrique.com
Coup d'Etat militaire en Mauritanie
Le chef de l'Etat mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et son premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf, ont été arrêtés mercredi matin 6 août à Nouakchott par des militaires, lors d'un coup d'Etat, ont annoncé des sources sécuritaires sur place. Le premier président démocratiquement élu (en mars 2007) depuis l'indépendance du pays en 1960 a été emmené dans un lieu inconnu, et le chef du gouvernement se trouve dans une caserne près de la présidence, selon ces mêmes sources.
C'est un changement à la tête de l'armée qui aurait mis le feu aux poudres, dans un contexte déjà tendu : lundi, 48 parlementaires ont claqué la porte du parti au pouvoir, dans un mouvement lancé par les généraux de la junte qui dirigea la pays de 2005 à 2007. D'après le porte-parole de la présidence, c'est le commandant de la garde présidentielle, le général Mohammed Ould Abdel Aziz, tout juste démis de ses fonctions, qui est le meneur du coup d'Etat. Un décret présidentiel diffusé mercredi matin par l'agence de presse nationale, a annoncé qu'il était limogé, ainsi que les chefs d'état-major de l'armée et de la gendarmerie. Suite à ce décret, la radio et la télévision nationales ont cessé d'émettre.
"C'EST UN COUP D'ÉTAT BIEN SÛR"
La fille du chef de l'Etat, Amal Mint Cheikh Abdallahi, a confirmé sur RFI que la garde présidentielle avait mené un putsch et capturé son père. "Les agents de sécurité du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep) sont venus chez nous vers 9 h 20 GMT (11 h 20 à Paris) et ont emmené mon père, a-t-elle dit. Ils sont venus à la demande du chef du Basep, le général Abdel Aziz. Nous sommes séquestrés chez nous, avec interdiction de sortir, il y a des sentinelles dans notre cuisine, dans nos chambres et nos douches ! (...) C'est un coup d'Etat, bien sûr". A Paris, le Quai d'Orsay a indiqué qu'"un groupe de généraux retiendrait le premier ministre". "Nous sommes en contact avec notre ambassade pour obtenir confirmation des événements qui semblent se dérouler à Nouakchott", a annoncé un porte-parole du ministère.
Le président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya avait lui aussi été renversé, en 2005, lors d'un coup d'Etat sans effusion de sang de la junte qui a précédé le président élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Source : http://www.lemonde.fr
biko a écrit:La France refuse l’asile au Président mauritanien
Le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi a toujours été considéré comme celui des terroristes. A cause des nombreuses faveurs dont les islamistes bénéficient depuis qu’il est aux commandes, notamment l’implantation d’un parti politique pour les islamistes.
Il s’y ajoute que la France a beaucoup souffert depuis le départ de Mohamed Ould Vall. Et, pour preuve, c’est sous le règne de Sidi Ould Cheikh Abdallahi que quatre touristes français ont été tués sans oublier l’annulation du rallye Paris-Dakar. Des raisons qui font que la France ne compte pas accorder l’asile politique au Président déchu comme il l’avait fait à Mohamed Ould Taya, confient des sources diplomatiques basées à Dakar.
Le mutisme de l’Hexagone dans ce coup d’Etat illustre que les autorités françaises n’étaient pas d’accord avec le régime déchu qu’elles ont toujours accusé d’accorder des faveurs aux islamistes. Ces derniers ont même réussi à implanter un parti politique sur le sol mauritanien. La réaction mesurée des autorités mauritaniennes, après l’assassinat des quatre touristes français, avait heurté le Quai d’Orsay.
Et l’annulation du Dakar par la France, après réception des rapports de leurs services de renseignements, démontre la méfiance que les Français avaient a l’egard du régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Et l’ex-Président mauritanien, Maouiya Ould Taya, a eu raison sur son bienfaiteur, l’Emir du Qatar. Car il lui avait déconseillé de séjourner en terre mauritanienne. L’histoire lui a donné raison.
L’Emir du Qatar, en visite officielle en Mauritanie, avait écourté son voyage avant de prendre ses jambes à son cou pour rallier l’Aéroport de Nouakchott. Il n’a même pas été accompagné par le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Toutefois, la France, qui avait refusé diplomatiquement l’asile au Président Ould Taya, ne va pas tendre la perche à Sidi. C’est ce que confient des sources diplomatiques.
Les mêmes informateurs de préciser que «même s’il a les mains moins tachetées de sang que Ould Taya qui était un dictateur». Contrairement à l’ex-Président Taya, à qui on avait annoncé le coup d’Etat en plein vol dans l’avion, de commandement de retour des obsèques de l’Emir du Koweït, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a vécu directement le putsch.
Car, c’est dans sa résidence qu’il a été arrêté par des membres de la garde présidentielle. Quant à son Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf, il a été arrêté dans son bureau.
Et, jusqu’au moment où, nous mettions sous presse cette information, le lieu où se trouve le président déchu était méconnu par le peuple mauritanien. Alors qu’on savait que le Premier ministre est gardé dans une caserne près de la présidence.
Selon le porte-parole de la présidence mauritanienne, le coup d’Etat mené par le chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, «s’est fait sans violence». Et de poursuivre «qu’il est une réaction immédiate au limogeage de Mohamed Ould Abdel Aziz et du chef d'état-major de l'armée, Ould Cheikh Mohamed Ahmed, annoncé le matin même par un décret présidentiel lu à la radio nationale».
Condamnation unanime de la communauté internationale
Les putschistes prennent visiblement soin de ne pas provoquer la communauté internationale, qui a condamné le coup d'Etat, quinze mois après une présidentielle saluée comme un "modèle démocratique" pour l'Afrique et le monde arabe. Jeudi, l'Egypte s'est dite "consternée" par le coup d'Etat et la Ligue arabe a fait part de son "extrême" inquiétude. Mercredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait dit regretter "profondément" le coup d'Etat, tandis que la Commission européenne exigeait jeudi la libération du président mauritanien et de son premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghfadu, également retenu, comme préalable à l'organisation de nouvelles élections. Dans un communiqué, la France "a fermement mis en garde les auteurs du coup d'Etat, qui pourraient faire l'objet de mesures à leur encontre dans l'hypothèse où un retour à la légalité constitutionnelle ne serait pas rapidement assuré". De son côté, l'Union Africaine a également exigé "la libération du président de la République islamique de Mauritanie et des autres personnalités arrêtées". – (avec AFP et Reuters)
Source : http://www.lemonde.fr
khalid a écrit:Un coup d'état pour moi, c'est ne pas respecter la voix du peuple. Cela est purement anti-démocratique et ne fait que saper le moral du peuple. Cela enlève tout intérêt à la participation aux processus démocratique et nuit à la stabilité politique avec tous les effets pervers que cela engendre.
Cela n'est pas acceptable dans ces circonstances.
Destituer un président démocratiquement élu parce qu'il prend des mesures impopulaires enlève toute reponsabilisation du peuple, l'empêche d'atteindre une certaine maturité démocratique et de développer une conscience civique.
J'attends de voir les mesures qui seront prises par les différents acteurs mondiaux.Condamnation unanime de la communauté internationale
Les putschistes prennent visiblement soin de ne pas provoquer la communauté internationale, qui a condamné le coup d'Etat, quinze mois après une présidentielle saluée comme un "modèle démocratique" pour l'Afrique et le monde arabe. Jeudi, l'Egypte s'est dite "consternée" par le coup d'Etat et la Ligue arabe a fait part de son "extrême" inquiétude. Mercredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait dit regretter "profondément" le coup d'Etat, tandis que la Commission européenne exigeait jeudi la libération du président mauritanien et de son premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghfadu, également retenu, comme préalable à l'organisation de nouvelles élections. Dans un communiqué, la France "a fermement mis en garde les auteurs du coup d'Etat, qui pourraient faire l'objet de mesures à leur encontre dans l'hypothèse où un retour à la légalité constitutionnelle ne serait pas rapidement assuré". De son côté, l'Union Africaine a également exigé "la libération du président de la République islamique de Mauritanie et des autres personnalités arrêtées". – (avec AFP et Reuters)
Source : http://www.lemonde.fr
biko a écrit:Je commencerais à dire qu'il n'a jamais été question de démocratie en Mauritanie.Tout ce qui s'est passé depuis le 03 Aout 2005 n'est que de la poudre aux yeux. ...
... Le chef de l'Etat mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ... . Le premier président démocratiquement élu (en mars 2007) depuis l'indépendance du pays en 1960 ...
biko a écrit:khalid a écrit:Un coup d'état pour moi, c'est ne pas respecter la voix du peuple. Cela est purement anti-démocratique et ne fait que saper le moral du peuple. Cela enlève tout intérêt à la participation aux processus démocratique et nuit à la stabilité politique avec tous les effets pervers que cela engendre.
Cela n'est pas acceptable dans ces circonstances.
Destituer un président démocratiquement élu parce qu'il prend des mesures impopulaires enlève toute reponsabilisation du peuple, l'empêche d'atteindre une certaine maturité démocratique et de développer une conscience civique.
J'attends de voir les mesures qui seront prises par les différents acteurs mondiaux.Condamnation unanime de la communauté internationale
Les putschistes prennent visiblement soin de ne pas provoquer la communauté internationale, qui a condamné le coup d'Etat, quinze mois après une présidentielle saluée comme un "modèle démocratique" pour l'Afrique et le monde arabe. Jeudi, l'Egypte s'est dite "consternée" par le coup d'Etat et la Ligue arabe a fait part de son "extrême" inquiétude. Mercredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait dit regretter "profondément" le coup d'Etat, tandis que la Commission européenne exigeait jeudi la libération du président mauritanien et de son premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghfadu, également retenu, comme préalable à l'organisation de nouvelles élections. Dans un communiqué, la France "a fermement mis en garde les auteurs du coup d'Etat, qui pourraient faire l'objet de mesures à leur encontre dans l'hypothèse où un retour à la légalité constitutionnelle ne serait pas rapidement assuré". De son côté, l'Union Africaine a également exigé "la libération du président de la République islamique de Mauritanie et des autres personnalités arrêtées". – (avec AFP et Reuters)
Source : http://www.lemonde.fr
salam Khalid
Je commencerais à dire qu'il n'a jamais été question de démocratie en Mauritanie.Tout ce qui s'est passé depuis le 03 Aout 2005 n'est que de la poudre aux yeux.
Qui a soutenue les années noirs de Taya au pouvoir?
Qui a déposé Oul Taya quand les intérêts n'étaient plus commun?
Qui a mis SIDIOCA au pouvoir sachant qu'il n'aurait jamais gagner les élections si elles étaient vraiment transparentes?
Qui a déposé SIDIOCA du pouvoir,pour avoir simplement voulus écarter les militaires de la politique?
Il ne faut pas chercher de midi à quatorze heure,ce sont les militaires et ce sont les même compagnons d'armes de Oul Taya.
La Mauritanie va devenir un état à gouvernement familial car en 2003,Ely ou Mohamed Vall a gouverné le pays et aujourd'hui c'est son cousin Mohamed oul Abdel Aziz.Ce dernier,selon ces dires fera des élections libres très bientôt et je serais pas surpris de voir Ely oul Mohamed Vall,candidat aux élections présidentielles et de les remportées haut la main.
De toute façon faut pas oublier que les militaires hauts gradés mauritaniens doivent coute que coute avoir une bouée de sauvetage car si Oul Taya tombe entre les mains du TPI,si le dossier abouti,ils tomberont avec lui et la meilleure façon d'eviter cela c'est d 'être aux commandes du pays.
Je prends les pari Ely oul Mohamed Vall prochaint président de la Mauritanie
Exclusif : interview de Mohamed Ould Abdelaziz
MAURITANIE - 8 août 2008 - WEB
Pourquoi avez-vous pris le pouvoir ?
Nous n’avons pas voulu le prendre, nous y avons été contraints. La situation économique est terrible. Les institutions sont bloquées. L’ex-président a essayé de monter les parlementaires les uns contre les autres. Par son dernier acte - le limogeage, par décret, des commandants des quatre corps de l’armée, ndlr -, il a voulu diviser l’armée, la dernière institution à fonctionner normalement. En réalité, c’est Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a tenté de faire un coup d’Etat contre la démocratie. Nous, nous n’avons fait que sauver la Mauritanie.
La sauver de quoi ? Le président que vous venez de renverser a été légitimement élu et les libertés individuelles n’ont jamais été aussi grandes.
Les libertés sont là, c’est vrai. Mais ce n’est pas Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui les a instaurées, ce sont les militaires qui ont pris le pouvoir le 3 août 2005 et organisé des élections démocratiques. Ce président a été pris en otage par des lobbies affairistes et tribaux qui voulaient le démantèlement du pays. Nous avons voulu empêcher la dérive.
Vous vous portez garant de la démocratie mais, le 7 août, des manifestants soutenant Sidi Ould Cheikh Abdallahi ont été dispersés par des gaz lacrymogènes…
Ce n’est pas une contradiction. Cette manifestation n’était pas autorisée. Nous sommes dans un Etat de droit, il faut le respecter.
L’arrestation de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, que vous avez organisée, contrevient précisément à l’Etat de droit…
Non, elle le protège, car en nous limogeant, le président allait mettre le pays à feu et à sang.
Quel sort réservez-vous à Sidi Ould Cheikh Abdallahi ?
Il est pour l’instant enfermé dans la résidence d’accueil du palais des congrès, dans de bonnes conditions, et ne se plaint de rien. Nous le libérerons dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de le contraindre à l’exil. S’il veut participer à la vie politique du pays, pourquoi pas. Mais je ne pense pas qu’il en ait envie.
Marianne Meunier
Source : http://www.jeuneafrique.com
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