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Les transporteurs sénégalais qui veulent entrer en Gambie débourseront 30% de plus sur le tarif habituel, s’ils veulent entrer en territoire gambien. Selon la Rfm, la Chambre de commerce de Faragné, ville gambienne frontalière au Sénégal vient d’informer la Chambre de commerce de Dakar de la mesure prise par le gouvernement gambien qui va entrer en vigueur dès ce 1er mai.
Les transporteurs sénégalais prennent acte et demandent au gouvernement de prendre des mesures pour mettre fin aux tracasseries policières dont ils sont victimes en Gambie. De fait, le bac de Farafégné est la principale source de revenus de la Gambie. Les autorités gambiennes l’utilisent également comme instrument de pression sur le Sénégal.
Mais aussi, il semble que la Gambie cherche à être autonome sur le bac de Farafégné. En effet, la hausse du prix de la traversée ne serait pas sans lien avec l’achat par la Gambie de deux nouveaux bacs qui peuvent transporter jusqu’à 60 véhicules pour un temps de traversée de moins de dix minutes.
Ce n’est pas la première fois que le prix de la traversée du bac de Faréfégné connaît des hausses. En 2005, les autorités de Banjul avaient unilatéralement augmenté les tarifs. Ce qui avait poussé les chauffeurs sénégalais à bouder la traversée du bac et à contourner la Gambie en passant par la route de Tambacounda.
Le Président Wade avait par la suite proposé à la Gambie la construcion d’un tunnel, d’un pont sur le fleuve Gambie ou de permettre au Sénégal de mettre en circulation son propre bac sur le fleuve Gambie. Des propositions qui ne semblent pas enchanter du tout Yaya Jammeh , le président gambien malgré l’assurance donnée par le Sénégal que la construction de ces infrastructures seraient financées par l’Union européenne et l’Usaid.
Ainsi, après la rencontre du Méridien-Président entre les deux chefs d’Etat, Yaya Jammeh n’a pas donné suite aux propositions du Sénégal. Bien au contraire, il expliquera plus tard que ce sont les populations qui ne sont pas d’accord.
coolmiss a écrit:La polygamie et le voile remis en question
Lors d’un discours à Banjul mardi, le président gambien a annoncé que les hommes ne pourront désormais épouser que trois femmes au maximum et que le voile dans les établissements scolaires ne seraient plus tolérés. Les sentiments des habitants sont mitigés.
Réformer la polygamie et interdire le port du voile à l’école. Alhaji Yahya Jammeh veut faire de la Gambie un paradis en Afrique et dans le monde. Le chef de l’Etat a présenté, mardi à Banjul, son nouveau projet de société, lors du neuvième anniversaire de la révolution du 22 juillet. Certaines mesures sont loin de faire l’unanimité.
Trois femmes maximum
Les hommes ne pourront plus épouser plus de trois femmes. L’annonce du président n’enchante guère nombre de musulmans. Ils représentent 90% des habitants et sont pour la plupart de fervents pratiquants. « Beaucoup considèrent que le président s’est immiscé à tort dans cette tradition », explique Amadou, qui a tenu à ce que son vrai prénom ne soit pas cité. Le Coran donne la possibilité aux hommes d’avoir quatre épouses dans la mesure où ils peuvent les traiter équitablement.
Cette décision pourrait ne pas affecter la nouvelle génération. Les jeunes tendent à se détacher de cette tradition. Certains disent privilégier un mariage monogame. Un sujet qui n’est pas facile à aborder avec les parents. Beaucoup d’entre eux ne comprendraient pas sans doute pas. « Ma mère a une co-épouse. Elle accepte cette situation parce qu’elle aime mon père et ne veut pas le perdre. Il arrive que des femmes soient abandonnées parce qu’elle refusent la présence d’une autre épouse », raconte Aisatou, 19 ans. Un sacrifice qu’elle ne se sent pas le courage de faire. De même que beaucoup de ses amies. Amadou est tout aussi contre. « Je préfère épouser une seule femme et lui accorder toute mon attention. Si j’en avais plusieurs, je me sentirais malhonnête », souligne ce célibataire de 25 ans.
Les étudiantes voilées seront emprisonnées
L’autre sujet qui risque de faire polémique concerne le port du voile à l’école. Le Président veut purement et simplement l’interdire dans les établissements scolaires d’Etat ou les missions chrétiennes à partir de la rentrée prochaine, en septembre. Seuls les uniformes seront tolérés. Les contrevenantes sont menacés d’une peine de prison.
Pour Aisatou, en arriver à de telles extrémités ne sert à rien. « Il n’y a pas de mal à ce que les musulmanes portent le voile dans une école musulmane. C’est différent si elles sont scolarisées dans une école chrétienne. Elles doivent se plier aux règles qui y sont établies ». Amadou estime que cette mesure arrive à point nommé. « Ils y a eu des problèmes dans certaines écoles. Des jeunes filles voilées, qui insistaient pour assister aux cours, ont poussé certains établissements à fermer leurs portes », raconte t-il. Du côté de l’Etat, on déclare chercher à couper l’herbe sous le pied des fondamentalistes musulmans. Ces derniers chercheraient à attiser la méfiance entre musulmans et chrétiens.
Le remède d’Alhaji Yahya Jammeh est peut être pire que le mal. Le clivage entre les deux communautés pourrait se creuser. Les musulmanes pourraient être poussées à s’inscrire uniquement dans les écoles où le port du voile n’est pas sanctionné.
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