La Gambie condamnée après la disparition d'un journaliste
La Cour de justice de la Cédéao (basée à Abuja, Nigeria) vient de condamner la Gambie à libérer le journaliste Chief Ebrima Manneh et à lui verser 100 000 dollars de dommages. Cette décision fait suite à une plainte déposée par la Fondation des médias pour l'Afrique de l'Ouest contre le gouvernement gambien. Le journaliste travaillait pour le Daily Observer, le quotidien pro-gouvernemental du pays. Il est porté disparu depuis juillet 2006, date de son arrestation.
Comme d'autres journalistes gambiens, Chief Ebrima Manneh est arrêté juste après la clôture du sommet de l'Union africaine de Banjul organisé fin 2006. Les journalistes sont alors accusés d'avoir perturbé l'événement.
Depuis ce moment-là, très peu d'informations ont filtré. Le journaliste du Daily Observer aurait séjourné dans plusieurs centres de police avant d'être transféré, à la fin de l'année dernière, au commissariat de Fatoto, à 400 kilomètres à l'est de la capitale. Une information donnée en janvier, par l'hebdomadaire d'opposition Foroyaa.
Reporter sans frontières a recueilli le témoignage d'un ancien prisonnier politique qui raconte avoir été détenu avec Chief Ebrima Manneh. Il affirme qu'il ne l'a plus revu après un interrogatoire nocturne au siège des services de renseignement gambiens. Jusqu'à ce jour, aucune charge n'a été retenue contre Chief Ebrima Manneh et les autorités ont toujours nié détenir le journaliste. Depuis plusieurs mois, il n'a donné aucun signe de vie.
Dans ce minuscule pays d'Afrique de l'Ouest, les interpellations de journalistes dans le milieu de la presse sont monnaie courante. L'assassinat de Deyda Haïdara, le correspondant de l'Agence France-Presse et directeur du journal privé le The Point, en décembre 2004, est encore dans les mémoires.
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