par Cheikh Anta Diop » Mar Jan 02, 2007 3:12 am
Selon la grande majorité des savants (toutes écoles confondues), les emprunts bancaires avec intérêts sont strictement interdits, et ce, en vertu des versets du Qour'aane et Hadiths qui condamnent très sévèrement le "ribâ" (terme qui désigne la plupart du temps les intérêts et l'usure), dont les suivants:
si mes souvenirs sont bons:
"Ceux qui mangent [pratiquent] le ribâ ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu'ils disent : "Le commerce est tout à fait comme l'intérêt (al ribâ)" Alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt (al ribâ). Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu'il a acquis auparavant; et son affaire dépend d'Allah. Mais quiconque récidive... alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement.
Allah anéantit l'intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. Et Allah n'aime pas le mécréant pécheur.
(Sourate 2 / Versets 275 à 279)
Les institutions financières islamiques « pèsent » des centaines de milliards de dollars. A l’instar de la Citibank qui, dès 1996, avait établi sa propre filiale islamique à Bahreïn, la plupart des grandes institutions financières occidentales sont désormais engagées dans ce type d’activités, sous la forme de filiales, de « guichets islamiques » ou de produits financiers destinés à une clientèle musulmane. Symbole de l’intégration de la finance islamique dans l’économie globale, il existe même un « indice Dow Jones du marché islamique ».
Ce phénomène peut paraître paradoxal, l’islam étant perçu par certains comme incompatible avec le « nouvel ordre mondial » qui s’est instauré dès la fin de la guerre froide . Comment expliquer, à l’heure de la finance globalisée, que des institutions rejetant l’« usure » puissent s’intégrer dans un système fondé sur l’intérêt et que des techniques remises à jour avec l’éveil de l’islam politique connaissent leur âge d’or alors même que l’islam politique s’essouffle ?
Cheikh Anta Diop, l'homme noir reconnaissant...