par Cissé » Lun Mar 02, 2009 6:01 pm
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Le Califat d'Abu Bakr al-Saddiq ('le véridique') : 632-634
" A la mort du Prophète Muhammed, se posa la question de sa succession. Il n'avait pas laissé d'héritier mâle et n'avait désigné personne pour lui succéder. Au Conseil des sages, qui s'était réuni pour désigner ce successeur, des clans commencèrent à se former, pour soutenir tel ou tel candidat. Mais, Omar mit fin à ce début de dissension, en persuadant le Conseil de nommer Abu Bakr, compagnon et beau-père du prophète, car c'est lui, dit-il, qui fut désigné par Muhammed, mourant, pour diriger la prière publique, à sa place. C'est preuve qu'il en était le plus digne. Abu bakr, homme pieux et bon, fut donc le premier Calife de l'Islam ('khalifat ar-rasul' =successeur de l'envoyé de Dieu), chargé de diriger la Umma (ouCommunauté des Croyants); mais, son règne fut bref, puisqu'il ne dura que deux années. Il eut, néanmoins, le temps de réaliser l'unité de la péninsule, d'initier l'expansion de l'Islam hors des frontières nord de l'Arabie et de désigner Omar pour lui succéder.
Le Califat de Omar ibn Khattab : 634-644
Sous le règne dynamique de Omar, une organisation économique, administrative et militaire de l'Etat Musulman naissant est mise en place. Il organisa et amplifia les conquêtes, commencées sous son prédécesseur, vers la Perse et vers les territoires byzantins. Ce fut la période des conquêtes rapides, qui permirent à l'Islam de se propager loin des frontières naturelles de la péninsule arabe. A la fin de son règne, toute l'Arabie, une partie de l'Empire sassanide et les provinces syriennes et égyptiennes de l'Empire byzantin avaient été conquises; le reste des territoires sassanides fut occupé peu après.
Le Califat de Othman : 644-656
Omar fut assassiné en 644, par un esclave chrétien Persan. Mais, il avait eu le temps de désigner auparavant son successeur en la personne de Othman, également compagnon et gendre du Prophète. Sous son califat le Coran fut rassemblé en chapitres ou sourates. Mais, moins énergique que son prédécesseur, il n'a pas su gérer les dissensions et querelles nées entre les tribus de son entourage. Il fut assassiné en 656, dans des conditions obscures. De cet assassinat devait naître la première grande discorde entre Musulmans : 'al fitna al kubra' (la Grande Epreuve)
Le Califat d'Ali ibn abu Talib : 656-661
Donc, Ali,cousin et gendre du prophète et, également, un de ses premiers disciples, fut proclamé calife, après l'assassinat de Othman. La vieille aristocratie mecquoise, qui avait si longtemps combattu Muhammed, l'obligeant à émigrer à Médine, se révolta contre Ali. Mouaouia ibn abi Sufyane, gouverneur de Damas et proche parent de Othman, dont il impute l'assassinat à Ali, prend la tête de l'opposition armée. Cette contestation devait déboucher sur le premier grand affrontement armé entre Musulmans, à la bataille de Siffin sur l'Euphrate, en 657, bataille qui fut lourde de conséquences pour l'Islam et les Musulmans et dont les retombées sont encore actuelles. Lors de cette bataille, le sort des armes tourna à l'avantage des partisans d'Ali, quand soudain ses adversaires accrochèrent des feuillets du Coran à la pointe de leurs lances, pour demander l'arrêt des combats et exiger un arbitrage. Ali, plein de scrupules, s'y soumis. L'arbitrage (658) lui fut défavorable en vertu de ses responsabilités présumées dans le meurtre de Othman. N'attendant pas le résultat du verdict, certains partisans de Ali, ne lui pardonnant pas d'avoir accepté de remettre en cause la légitimité que Dieu, par le sort des armes, semblait lui confirmer, et consenti ainsi par cet arbitrage à 'soumettre la Volonté de Dieu au jugement des hommes', le proclamèrent déchu et sortirent alors des rangs pour faire sécession, d'où leur nom de Kharidjites ('Les Sortants') du verbe kharadja (=sortir).
Ali,de son coté, les qualifia d'hérétiques et d'hétérodoxes. Le schisme kharidjite, aussi important dans l'histoire de l'Islam que le schisme protestant dans le monde chrétien, venait de naître. Il n'allait pas cesser de provoquer mille querelles au cours des siècles à venir. Les suites de la bataille de Siffin furent tragiques : l'année suivante, Ali retrouve ses adversaires à Nahrawan et les écrase sans pitié. Le désordre est à son comble parmi la Communauté des Croyants, écartelés entre Ali, Mouaouia et les Kharidjites. Trois années plus tard, en 661, Ali est assassiné par Abd ar-Rahman Ibn Muldjam, un Kharidjite, ou supposé tel.
La mort de Ali met fin à la période des Califes dits Orthodoxes ou les 'bien guidés' (al-Rashidun); mais, elle marque, également, le début du clivage qui existe entre Musulmans les divisant en :
-Sunnites, ou orthodoxes (la très grande majorité des Musulmans actuels), partisans du Coran et de la 'Sunna' (la Tradition du Prophète et de ses compagnons). Ils accèptent la situation historique telle qu'elle s'impose et reconnaissent donc la légitimité des Quatre premiers Califes, dits de Médine, et pour qui la succession du Prophète doit, nécessairement, être issue de la tribu du Prophète, les Quoraiches, mais pas nécessairement de sa lignée directe.
-Chiites, adeptes de Ali, de son parti (chiia). Ils dénient toute légitimité aux trois premiers califes car ils estiment que le califat doit être héréditaire et rester dans la famille du Prophète par son gendre Ali, époux de Fatima, fille du Prophète, ses petits enfants Hassan et Hussein et leur descendants. De plus le Chiisme ne reconnaît pas l'interprétation communautaire du Livre et de la Tradition; il proclame que l'autorité doctrinale est dévolue à l'Imam (le Préposé), dont l'Infaillibilité le place comme médiateur entre Allah et ses créatures (ce qui résonne comme un blasphème aux oreilles des Sunnites), et Ali en serait le premier.
De la succession des Imams vont naître plusieurs sectes parmi les Chiites, dont les principales sont :
-les Duodécimains ou Imamites, qui suivent la descendance de Hussein jusqu'au douzième Imam, disparut mystérieusement en 874, et considéré comme le Mahdi (le bien guidé) ou Imam caché, dont les Chiites attendaient le retour pour assurer le triomphe de la paix et de la justice sur terre.
-les Ismaïliens, partisans du septième Imam, Ismaïl, et dont se réclament les Fatimides, les Qarmates, les Druzes..
-les Zaydites...
-Kharidjites, dissidents, hostiles à toute idée dynastique, pour lesquels n'importe quel Musulman peut aspirer à être Calife, s'il en est digne et compétent, sans distinction de race ou de clan. Ils se divisent eux-même en plusieurs tendances : Ibadite, Sofrite, Azraqite, Nakkarite..
Le Califat de Médine, qui dura trente deux ans et fut témoin d'une lutte perpétuelle entre factions rivales, surtout sous les deux derniers califes, lourde de conséquences pour l'unité des Musulmans, n'en fut pas moins l'époque des conquêtes rapides. La nouvelle religion se propageait, en effet, avec la rapidité d'un incendie de steppes, faisant parvenir l'élite de ses troupes jusqu'aux confins de l'ancien Empire d'Alexandre le Grand et même au-delà."
On peut lire plusieurs fois ces genres de récits sur l'Islam et comprend des choses. Bonne lecture Mas Salam.