fatou a écrit:excusez moi de mon ignorance. j'aimerais savoir, si nos coutumes et nos traditions sont-ils toujours compatibles avec l'Islam?
Ah sujet sensible mais combien fécond...
Je pense que les cotûmes et les traditions ont toujours cohabité avec les religions. Les traditions et les coutumes, ce sont des vécus et manières de vivre des peuples. Aucune religion n'a reussi à séparer
complétement les hommes de ses traditions. Ce n'est pas pour rien qu'on parle de l'universalité de l'islam , c'est parce qu'elle a su s'adapter à toutes les sociétés. L'islam a conquis beaucoup de coeurs grâce à cette faculté de pouvoir combiner ses valeurs aux vécus des peuples convertis.
Cela dit que l'islam est une religion très facile de pratique, évidemment. Elle a banni beacoup de pratiques contraire à ses principes comme elle en a accepté un grand nombre aussi. Les gens ont perduré dans certaines pratiques qui sont illicites, qualifiées de "Bid'ââ" ou "bida" en soninké. L'islam est compatible avec les coutumes et les traditions tant que ces derniers ne transgressent pas les lois du dogme et de la sunna.Certaines ont existé avant l'islam et celle-ci n'a pas pu les effacer.
Il serait utile de souligner que l'Islam s'est beaucoup accomodé de certaines pratiques pré-islamiqies des arabes, en les remodelant comme certains rituels du pélérinage ou du mariage.
Qu'on ne se leurre pas, aucune religion ne peut venir à bout de toutes les traditions des peuples. Les exemples sont là. Les soninké sont convertis depuis les 10 ème ou 11 ème siècle mais au 21 ème siècle, on en parle encore sur le Forum de Soninkara
Je crois, autant l'individu a besoin de spiritualité, autant il éprouve ce besoin incompressible de vivre à Sa manière.
On est un peu tenter de relier ces deux états du système socio-religieux à la dualité intrèsinque de l'homme. Je pense qu'aucun discours oy raisonneent ne modifiera cette liaison forte entre les pratiques spirituelles et la sociologie comportementale de l'individu.
Ceci a conduit certains (j'en connais) à rejeter selon eux l'arabisation de la société Soninké. ces personnes dans leur argumentation séparent l'islamisation et l'arabisation qui sont à mon avis les deux faces de la même pièce. Pour moi, impossible de séparer ces deux entités qui constituent la culture arabe. Ils sont encouragés dans cette voix par certains arabisants qui interdisent Diaby Doua ou Youssou Ndour mais écoutent eux-même de la musique arabe comme Oumou Kalsoum. Cette dichotomie du simple fait que la première est parlée en Soninké ou Wolof et la seconde en arabe, constitue le paradoxe. Ils disent qu'il y a la religion elle-même et il y a aussi quelque part la culture arabe. Et on peut être musulman sans être un arabe par le comportement...
@ CoolmissPar exemple, ce qui me déplait, je ne l'appliquerais pas à moi-même ou à mes futurs enfants mais je n'obligerais pas les autres à me suivre. je ne dirais jamais que j'ai la science infuse donc écoutez ce que je dis ou fais. Chacun est libre de penser ou de faire ce qu'il veut surtout si il pense que c'est bien pour lui.
Pour moi, c'est cela la compréhension et le respect des autres. Evidemment certaines de nos pratques ne sont pas compatibles avec l'islam, ni même avec la raison. Mais elles perdurent car la tradition n'est pas forcément un acte Juste. Elle trouve son origine dans un fait qui peut être acceptable ou non.
Les Soninko sont reputés très conservateurs par les wolofs et autres car, je pense que cela vient de leur attachement et leur fidélité à leurs coutûmes. L'exemple, c'est que nous sommes tous sur ce site Soninkara dans le simple fait que nous tenons à nos traditions, qui dans l'ensemble sont justes, même s'il existe encore des choses que nous aimerons voir disparaître.