par doudou » Ven Déc 15, 2006 6:45 pm
Les jeunes qui ont été au cœur de la rébellion sont donc parfaitement français et françaises, même s’ils et elles n’ont jamais été traitéEs également. Bien que, contrairement aux immigrants récents, c’est la société française qui les ait formés, celle-ci les a forméEs d’une manière très particulière. Cela a forgé une grande part de leur identité et de leur conception du monde. Une bonne partie de la classe ouvrière française traditionnelle est venue de Pologne, d’Italie et du Portugal (blancs) ; aujourd’hui, leurs descendants sont généralement assez bien intégrés à la société française, et on ne les distingue plus que par leur nom de famille. La plupart des enfants d’immigrants venus des colonies françaises ne se sont toutefois pas vus offrir une telle opportunité à cause de la couleur de leur peau
Comme le disait une jeune femme d’une cité près de Paris : « Oui, on est nés ici… Mais pour les gens, on est des Noirs et des Arabes, un point c’est tout ! » L’exclusion et la ségrégation, durement ressenties par ces jeunes, ne sont pas étrangères à l’humiliation et à la domination au niveau international auxquelles les peuples de leurs pays d’origine sont également soumis par les grandes puissances impérialistes. Ce sentiment a d’ailleurs certainement joué un rôle dans les facteurs subjectifs qui les ont incitéEs à se soulever en masse.
En France, le chômage des jeunes constitue un grave problème. Dans les banlieues, le taux de chômage avoisine les 20 %, soit le double de la moyenne nationale ; dans certains quartiers, jusqu’à 40 % de la population est sans emploi. La plupart du temps, les employeurs sélectionnent les candidatEs en fonction de la couleur de la peau, de l’origine ethnique (révélée par le nom de famille) et du lieu de résidence, en plus des autres critères plus universels. Les jeunes des cités font donc face à une double frustration : d’une part, il s’avère très difficile pour eux et elles de trouver un emploi ; puis, quand ils en trouvent, il s’agit la plupart du temps d’un job minable et insatisfaisant. Souvent, leurs parents ont accepté d’endurer les pires épreuves dans l’espoir que leurs enfants puissent jouir d’une vie meilleure. Mais ces derniers ont bien peu d’espoir de pouvoir mener une vie acceptable.
Soro xooro diηa, Soke xooro koñore.
Soro xooro diηa, Selihe xooro manjare.
Soro xooro diηa, Yeliηe, xooro kardige.
Soro xooro diηa, Tumujo xooro boloone
Baañanke diηa, Taabonke diηa,
Woynanke diηa, Woytanke diηa,
Xirjonke diηa, Makkanke diηa