La jeunesse soninkée et la politique

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Messagepar fofana » Jeu Avr 26, 2007 2:33 am

Moi je s8 en côte d'ivoire. et au regard de tout ce qui a eu lieu dans ce pays il est clair que la france doit changer sa politique chez nous en afrique. il faudra remplacer cette politique de colonisateur à néo-colonisé par un véritable partenariat. si les français veulent réduirent l'immigration, il leur faut aider les pays pourvoyeurs de boats people. le problème est à la source.
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Messagepar biko » Mar Mai 08, 2007 12:50 am

salam


La France est un vieux pays qui a construit son unité pendant des siècles, qui a atténué les différences régionales (lutte du pouvoir royal contre les Parlements provinciaux au XVIIIème siècle, lutte de la IIIème République qui pour imposer son modèle, exige une scolarisation uniforme). Mais la France, du fait de sa faible natalité à partir du XIXème siècle, a recours à l’immigration pour se développer. Cette contradiction entre l’ancienneté de sa construction et le recours à l’immigration est modulé par le fait que devenir Français relevait d’un choix volontaire ; la France s’était dotée d’institutions pour poursuivre dans ce cadre la construction nationale.
La France est le type de nation achevée en raison de la volonté d’unification du pouvoir royal et de la République jacobine. Cette unification de la France s’est achevée à la veille de la Première guerre mondiale (cf. E. Weber : la fin des terroirs). Weber insiste sur la diversité de la France à la fin du XIXème siècle. L’école primaire a joué un rôle pour unifier linguistiquement la France. Cette volonté d’unifier la France transparaît dès 1874, dans la discussion au sein du Conseil supérieur de la guerre sur l’organisation territoriale de la défense : les cops d’armée doivent-ils être formés à partir d’un recrutement régional ou national ?
La philosophie politique française veut que tout individu peut devenir Français, quelle que soit son origine, à partir du moment où il l’exprime. Jules Ferry, lors des débats sur la colonisation, indique que le rôle de la France est de propager son modèle. Et Renan précise à la même époque (1882) que « la Nation résulte d’un plébiscite de tous les jours ». L’appartenance à la nation se fonde sur l’adhésion quotidienne, adhésion volontaire. Il s’oppose en cela à Fichte et explicite ses arguments dans la Réforme intellectuelle et morale.Or ces discours ne sont pas suffisants pour réaliser l’union des citoyens. L’union nationale a besoin d’une communauté des citoyens. Cette communauté doit être essentiellement une communauté linguistique ; cela se traduit par la scolarisation des Français à la fin du XIXème siècle et l’interdiction de parler les parlers régionaux dans les établissements d’enseignement (public ou privé).
En France, l’intégration se fait de manière individuelle. Elle doit être le fruit d’une démarche personnelle. La France ne reconnaît pas les communauté particulières. Ce sont les individus et non les communautés qui sont intégrées.
La notion de peuple ne peut s’appliquer qu’à la France : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne put s’en attribuer l’exercice » (Constitution de 1958 article 3). La France n’est composée que d’un seul peuple, le peuple français. Ceci explique que le Conseil constitutionnel a rejeté la notion de peuple corse inscrit dans la loi Joxe sur le statut de la Corse. Il ne peut y avoir de peuple corse au sein du peuple français. Cette manière de voir est en filiation directe avec celle du comte de Clermont-Tonnerre qui, lors de la discussion du projet de déclaration des droits de l’Homme et du citoyen déclarait : « Il faut refuser tout aux Juifs comme nation et accorder tout aux Juifs comme individus » (cité par S. Rials : La déclaration des droits de l’Homme et du citoyen).
C’est ce modèle d’intégration qui explique la politique scolaire de laïcité. Initialement, la laïcité n’est pas pensée contre la religion ; elle particpe de l’idée que le lien social doit transcender les liens sociaux primaires. La laïcité est l’affirmation d’un dépassement des particularismes originels.
Le modèle français privilégie toujours l’immigration temporaire, avec retour au pays et non installation définitive en France.
Par ceci,nous pouvons comprendre que cette notion d'immigration temporaire ne vise que les africains car les français ont moins peur d'elire un immigré hongrois que un candidat originaire d'Afrique.En conclusion,tout immigré peut etre français et viser la magistrature suprème mais faut etre plus blanc que le fromage.A nous de militer dans les partis politique pour exprimer notre présence dans ce pays et non pas seulement nous courir apres pour nos voix.
Il ya les legislatives qui arrivent ,alors faut en profiter pour se mettre en avant dans son quartier ,dans sa ville et qui sait peut etre un jour PRESIDENT.
On se bat pour les droits de l'Homme mais on oublie de se battre pour faire respécter ces droits entre nous.
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Messagepar pape-idi » Mar Mai 08, 2007 2:24 am

Est ce que vous habitez une rue,une place portant le nom d'un héros antillais ou africains?


effectivement mon frere, a Marseille par exemple il y a des rue portant le nom de noirs africains et de maghrebins : ce sont les noms de valeureux resistants.

Je vous rappelle que malgré ce qu on nous dit, il y avait en France plus de resistants étrangers que francais. De plus la plupart du temps, ceux qui les vendaient étaient français de souche.

Ce n etait là qu un rappel historique mes chers et bien aimé freres.
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Messagepar bouna » Mer Mai 09, 2007 3:14 am

vos interventions sont tres enrichissantes et je comprends encore mieux le long cheminement que a connu la france avant d'arriver à ce stade.
je veux dire à Fofana que biko a raison pour ce qui est de la notion temporelle de la construction d'une nation. ce qui arrive en côte d'ivoire et dans d'autres pays africains trouvent leurs origines directement lors de la conférence de berlin qui scella l'émiettement de l'afrique. les colons ont regroupé selon leurs intérets de l'époque des territoires qui ajustés ensemble sont de veritables aberrances géographiques. ainsi par exemple les soninkés se retouvent partagés entre le sénégal, le mali et la mauritanie principalement.

les européens ont cela sciemment afin de partager pour mieux les diviser. aujourdhui, il faut que les états africains fassent d'énormes efforts pour aller au dela de cela. nous devons aller beaucoup plus vite que la france quand elle construisait une nation. l'afrique ne peut pas donner le luxe de traîner en longueur sur ce sujet.
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Messagepar biko » Sam Mai 12, 2007 12:18 am

Salam

frère Bouna



L’Afrique a été et reste plus que jamais au centre des convoitises. De nouveaux acteurs, la Chine, l’Inde, le Brésil, etc.. en pleine expansion économique arrivent sur le continent et inquiètent ceux qui s’étaient auto-octroyés le monopole de son exploitation. Le monde est entrain de se recomposer de sorte que l’atelier soit en Chine, le laboratoire en Inde, la caserne de gendarmerie en Amérique, le centre social en Europe et le cimetière en Afrique.Comme tu l'as si bien souligné va- t-on assister à une conférence de Berlin bis pour un nouveau partage de l’Afrique, qu’il soit tacite ou officiel, partage auquel prendraient part les nouveaux acteurs aux côtés de l’Europe et des USA ? Rappelons qu’en 1885, l’Europe, à peine sortie de la traite négrière transatlantique, organisait le partage colonial de l’Afrique, consacrant ainsi la prolongation du pillage du continent.De même, avec le nouveau concept de « l’immigration choisie » va –t-on assister à une autre forme de glissement pernicieux de la traite et de la colonisation ? Hier le choix portait sur les muscles et les dents blanches, aujourd’hui et demain ce choix porterait alors sur les cerveaux.
L’Asie et l’Amérique latine ont conquis leur indépendance politique et ont pu ainsi engager librement et sereinement leur développement économique dont les résultats sont aujourd’hui visibles.En ce qui concerne l’Afrique, une indépendance fictive assortie « d’accords » de protectorats secrets, supports d’interventionnismes militaire, politique, économique et culturel mine toute initiative de développement intrinsèque. Les résultats sont aussi en rapport : guerre, coups d’Etat, instabilités, misère, pauvreté, etc.. Bref un bilan catastrophique!Aujourd’hui, partout sur le continent africain, les forces vives disent " ça suffit " et sont engagées dans la voie du changement. Quelle va être l’attitude de la France face à cette nouvelle donne dans les années à venir ?
Va t- elle continuer comme avant dans une logique de confrontation avec les forces vives de ce continent ? Selon le président sortant Chirac lui-même, disait que " le continent détient le tiers des resserves minérales de la planète. C’est un trésor ". L‘Afrique est ainsi le continent le plus doté de la planète et ceci explique peut être cela ! Mais de nos jours, les temps ont changé et la jeunesse africaine a décidé de prendre son avenir en mains.La France va- t-elle enfin engager une nouvelle politique de partenariat véritable, gagnante pour tous ? Telles sont les questions que les politiques d’ici et en Afrique doivent poser pour sensibiliser l’électorat sur l’enjeu de taille et d’avenir que représente la question Nord/Sud et la question africaine dans le choix des candidats pour l’Afrique.Hier l’Afrique était au centre des dominations, aujourd’hui c’est encore d’elle dont on parle tristement à travers la misère, en l’occurrence au Darfour, en Côte d’Ivoire, dans les deux Congo, en Guinée, au Tchad etc. Qui en profite ?je vous laisse cogiter dessus,sachant que la réponse est déja toute trouvée.
Nous la troisième génération on se sent interpellé par cette problématique pour contribuer a soutenir efficacement les peuples d’Afrique dans ce combat vital.
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Messagepar hadamarémé » Dim Mai 13, 2007 12:29 am

biko a écrit:Salam

frère Bouna



L’Afrique a été et reste plus que jamais au centre des convoitises. De nouveaux acteurs, la Chine, l’Inde, le Brésil, etc.. en pleine expansion économique arrivent sur le continent et inquiètent ceux qui s’étaient auto-octroyés le monopole de son exploitation. Le monde est entrain de se recomposer de sorte que l’atelier soit en Chine, le laboratoire en Inde, la caserne de gendarmerie en Amérique, le centre social en Europe et le cimetière en Afrique.Comme tu l'as si bien souligné va- t-on assister à une conférence de Berlin bis pour un nouveau partage de l’Afrique, qu’il soit tacite ou officiel, partage auquel prendraient part les nouveaux acteurs aux côtés de l’Europe et des USA ? Rappelons qu’en 1885, l’Europe, à peine sortie de la traite négrière transatlantique, organisait le partage colonial de l’Afrique, consacrant ainsi la prolongation du pillage du continent.De même, avec le nouveau concept de « l’immigration choisie » va –t-on assister à une autre forme de glissement pernicieux de la traite et de la colonisation ? Hier le choix portait sur les muscles et les dents blanches, aujourd’hui et demain ce choix porterait alors sur les cerveaux.
L’Asie et l’Amérique latine ont conquis leur indépendance politique et ont pu ainsi engager librement et sereinement leur développement économique dont les résultats sont aujourd’hui visibles.En ce qui concerne l’Afrique, une indépendance fictive assortie « d’accords » de protectorats secrets, supports d’interventionnismes militaire, politique, économique et culturel mine toute initiative de développement intrinsèque. Les résultats sont aussi en rapport : guerre, coups d’Etat, instabilités, misère, pauvreté, etc.. Bref un bilan catastrophique!Aujourd’hui, partout sur le continent africain, les forces vives disent " ça suffit " et sont engagées dans la voie du changement. Quelle va être l’attitude de la France face à cette nouvelle donne dans les années à venir ?
Va t- elle continuer comme avant dans une logique de confrontation avec les forces vives de ce continent ? Selon le président sortant Chirac lui-même, disait que " le continent détient le tiers des resserves minérales de la planète. C’est un trésor ". L‘Afrique est ainsi le continent le plus doté de la planète et ceci explique peut être cela ! Mais de nos jours, les temps ont changé et la jeunesse africaine a décidé de prendre son avenir en mains.La France va- t-elle enfin engager une nouvelle politique de partenariat véritable, gagnante pour tous ? Telles sont les questions que les politiques d’ici et en Afrique doivent poser pour sensibiliser l’électorat sur l’enjeu de taille et d’avenir que représente la question Nord/Sud et la question africaine dans le choix des candidats pour l’Afrique.Hier l’Afrique était au centre des dominations, aujourd’hui c’est encore d’elle dont on parle tristement à travers la misère, en l’occurrence au Darfour, en Côte d’Ivoire, dans les deux Congo, en Guinée, au Tchad etc. Qui en profite ?je vous laisse cogiter dessus,sachant que la réponse est déja toute trouvée.
Nous la troisième génération on se sent interpellé par cette problématique pour contribuer a soutenir efficacement les peuples d’Afrique dans ce combat vital.


Salam! Voilà une analyse très pertinente.Un intellectuel africain a dit un jour en substance,"l’Afrique ira mieux lorsqu’elle sera respectée par les intellectuels africains".Nous assistons actuellement,de plus en plus de prises de position dans le sens d’une certaine renaissance africaine du côté de nos intellectuels,en même temps l’Afrique poursuit lamentablement sa chute vertigineuse.N’y a-t-il pas un décalage entre le discours et la volonté de la part de nos élites ? Ce paradoxe nous amène à penser que même notre volonté de rompre avec le système de pillage institué par les puissances colonialistes est (elle-même) sciemment inspirée de la logique de nos détracteurs.Je pense que nous devrions avoir le courage de sortir objectivement de la position de "nécessiteux" que les institutions internationnales ont toujours voulu nous y maintenir pour préserver les "droits illimités de nous exploiter" en s’appuyant sur notre "pauvreté" planifiée.En réalité ces puissances ont plus besoin de nous, que nous d’elles.Ceux qui sont bien informés sur le système économique mondial savent qu’environ 20% de la population mondiale s’emparent constamment des 80% de la richesses de la planète .On peut aisément immaginer d’où proviennent en grande partie ces 80% de la richesse mondiale.Le pillage systèmatique des ressources potentielles de l’Afrique s’explique par cette équation connue de tous. Le problème est de savoir sur qui l’Afrique peut-elle compter pour son redressement ? Les africains eux-mêmes n’ont de plus en plus foi qu’en leur attachement "ombilical" aux systèmes socio-économiques proposés (ou imposés) par les puissances qui nous écrasent.Tout cela pour dire que le mal de l’Afrique est trop profond,et demande une réflexion à la hauteur de son abcès.En tout cas merci pour cet article qui incite de plus en plus d’africains à la réflexion et peut-être à l’engagement politique nécessaire pour une lutte consciencieuse.
wassalam
Maintiens le lien avec celui qui te fuit, sois bon avec celui qui t'a causé du tort, et dis la vérité même si elle est à ton détriment

L'opprobre n'est pas attaché à la personne insultée mais à celui qui se nourrit d'injures.

FRANCE= Force de Rapatriement des Africains Non Connus par l'Europe
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Messagepar Super Diamono » Lun Mai 14, 2007 6:06 am

Le Franc CFA ou la domination économique de l'afrique française

La domination politique, économique et militaire incontestée de la France sur ses anciennes colonies d'Afrique Noire est enracinée dans une devise, le franc CFA. Créée en 1948 pour permettre à la France de contrôler le destin de ses colonies, quatorze pays (le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Guinée Bissau et le Tchad) ont maintenu la zone franc même après qu'ils aient obtenu leur indépendance des décennies auparavant.

En échange de la garantie française de la convertibilité du franc CFA, ces pays ont consenti à déposer 65 % de leurs réserves de devises étrangères sur un compte spécial du ministère des Finances français et ont accordé à la France un droit de veto sur la politique monétaire de la zone franc chaque fois que ce compte spécial serait trop à découvert. Ces décisions ont eu des conséquences dévastatrices pendant quarante ans.

La majeure partie de la réserve de francs CFA provient du commerce entre la France et ses alliés africains. Par conséquent, la zone franc a toujours eu peu d'argent à sa disposition et des taux d'intérêt élevés. D'un autre côté, conformément aux programmes d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale, une discipline budgétaire rigoureuse a permis de conserver une inflation faible, comme si se serrer davantage la ceinture au nom de la stabilité des prix constituait la priorité à adopter en matière de politique dans des pays désespérément pauvres touchés par des décennies d'une demande en baisse.

Résultat, une combinaison redoutable de convertibilité des devises, de taux d'intérêt qui grimpent en flèche, d'inflation faible et de mouvement des capitaux sans entraves, qui ne fait qu'alimenter la spéculation et la fuite des capitaux. Les spéculateurs transfèrent des sommes d'argent énormes de la France vers des comptes de dépôts locaux portant des intérêts élevés, collectent leurs gains exonérés d'impôt tous les trois mois et font de nouveau le plongeon de garantie du découvert.

Les banques commerciales sont inondées de ces fonds de spéculation à court terme instables qu'elles prêtent aux gouvernements selon les conditions les plus draconiennes possibles. Les banques et les spéculateurs récoltent une coquette somme, les gouvernements sont criblés de dettes commerciales insoutenables, le secteur national de production est privé de financement sur le moyen et le long terme, et la majorité des individus restent empêtrés dans une pauvreté écoeurante.

Entre-temps, le transfert libre des profits, le remboursement des dettes et la propension de l'élite à expatrier leurs biens entraîne une fuite des capitaux. Cette hémorragie massive de la devise étrangère est dirigée exclusivement vers la France grâce au contrôle des capitaux qu'elle a mis en place en 1993. Par conséquent, certains des pays les plus pauvres du monde financent une partie du déficit budgétaire français.

La seule raison logique de l'existence du franc CFA est la connivence qui existe entre la France et les élites qui gouvernent ses anciennes colonies dans le but de piller les états de la zone franc. Même les effets bénéfiques de la devise commune sur le commerce entre les pays membres ont été neutralisés par la décision paradoxale prise par les anciennes colonies françaises d'Afrique noire en vue de démanteler la structure gouvernementale fédérale et le marché unique de l'époque coloniale et d'édifier des barrières commerciales à la place.

Comme si tout cela ne suffisait pas, le taux de change du franc CFA, qui était demeuré inchangé depuis 1948, a été dévalué de 50 % en 1994. Y avait-il un meilleur moment (du point de vue des investisseurs étrangers, cela va sans dire) pour entreprendre une vaste privatisation des biens de l'Etat ? Sous les auspices du FMI et de la Banque mondiale, des secteurs lucratifs tels que l'énergie, les télécommunications, l'eau et les banques ont été liquidés aux entreprises occidentales à des prix défiant toute concurrence.

Ainsi, le partenariat conclu entre la France et ses anciennes colonies africaines s'est finalement soldé par un déséquilibre spectaculaire. La France a obtenu un vaste marché pour ses produits, une réserve constante de matières premières à bon marché, le rapatriement de la part du lion qu'elle s'est taillée sur les économies locales, une influence politique incomparable, une présence stratégique importante avec des bases militaires occupées à titre gracieux, et la certitude qu'elle peut compter sur le soutien diplomatique de ses alliés africains. Mais pour les Africains, le partenariat a signifié une performance commerciale faible, une somme d'argent restreinte, des taux d'intérêt élevés, une fuite massive des capitaux et des montagnes de dettes dont le remboursement empêche tout investissement supplémentaire dans les domaines de l'éducation, de la formation, de la santé, de la production alimentaire, du logement et de l'industrie.

Les effets négatifs de cet accord s'étendent en outre au continent africain dans son ensemble. Au niveau politique, la France et ses alliés sont opposés au concept d'un gouvernement continental prôné à la fin des années 1950 et au début des années 1960 par des individus comme Nasser et Nkrumah. Ils ont contribué à faire obstruction au projet et à fonder le club africain notoirement inefficace composé de chefs d'Etat, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), ramenant ainsi l'intégration africaine des décennies en arrière.

Lorsque l'OUA a mandaté la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de promouvoir l'union monétaire et économique régionale, la France et ses alliés ont agi rapidement pour y faire obstacle en menant la création de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Ils ont ainsi empêché en partie la CEDEAO d'imiter les performances économiques de ses organisations soeurs, la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA) et le Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe (COMESA).

Mais pour les alliés africains de la France, la greffe d'un programme d'intégration économique sur une union monétaire artificielle préexistante est illusoire et impraticable. En effet, cette greffe a séparé la structure de ces sociétés depuis la soi-disant indépendance de 1960. Il n'est pas étonnant qu'à l'heure actuelle, la majorité de ces pays soient confrontés à des troubles civils, des rébellions et un risque d'implosion.

Pour que l'Afrique française puisse se développer, la zone franc doit être démantelée. La naissance de l'euro a offert à ces anciennes colonies une chance de se libérer de l'étreinte étouffante de la France. Ils ne l'ont pas saisie. Au lieu de cela, ils ont fixé leur devise sur l'euro et non plus sur le franc CFA, tout en gardant les mêmes règles, les mêmes institutions et le même mode de fonctionnement. Cette décision aura certainement des conséquences tragiques pour les citoyens de l'Afrique francophone.
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Messagepar biko » Ven Juin 22, 2007 7:27 pm

Salam



Après le nuage de Tchernobyl qui avait eu la bonne idée d’éviter soigneusement la terre de Voltaire -il lui en aurait coûté ! -, les Intellectuels organiques français, les partis politiques de gauche surtout, continuent de faire perdurer une exception française dont beaucoup ne rient plus seulement sous cape : «La France terre des Droits de l’Homme est probablement le seul pays au monde où les races -au sens social et politique- n’existent pas» s’amusait un universitaire africain américain de passage à Paris, devant l’attitude de l’élite française sur la question raciale.
En effet puisque les races n’existent pas il n’y a pas de raisons de traiter réellement des discriminations raciales, tout est social qui fini social chez les socialisants. D’ailleurs après s’être égarées sur la question des discriminations, les enquêtes d’opinion s’échinent à montrer que la discrimination touche d’abord les seniors, les jeunes, les femmes. On croit au passage comprendre que dans ces discriminés officiels il n’y a pas de minorités visibles, ou encore que on ne saurait être noirs, senior et ou femme discriminés.

La piteuse posture anti raciale des décideurs dissimule à peine les batailles de fromages et les réflexes de préhension autour des postes et investitures diverses. Plusieurs adhérents socialistes, d’origine africaine, maghrébine, caribéens témoignent généralement hors caméra de l’extrême difficulté à faire avancer la question de la diversité chez les socialisants; les plus hauts dirigeants ne s’épargnant pas au besoin le ridicule des alibis enfantins. Ainsi de Jean-Paul Huchon, il y a quelques années, président de la région Ile-de-France n’ayant pas trouvé mieux que d’arguer d’une panne informatique pour expliquer l’absence (la seule) d’un militant socialiste noir d’une liste électorale dans laquelle il avait été convenu que son nom figurerait.

Le mérite est d’autant plus grand pour Christiane Taubira isolée, qui affronte seule depuis 2001 les attaques les plus déloyales de son propre camp pour cause de loi criminalisant la traite négrière, d’avoir résisté aux sirènes d’une entrée au gouvernement alors que des plus estampillés socialistes, comme Bernard Kouchner avaient rué vers la mangeoire gouvernementale au premier signe de l’exécutif. Une position solitaire qui ne pourra faire des vieux os en l’état lorsque l’on voit la mission commandée d’abattage ad hominem et d’écrasement de tous les effets de libération psychologique de la loi du 10 mai 2001 sur les Afrodescendants et Africains liés par une histoire traumatique, mission menée par une escadre d’universitaires, de journalistes et de politiques déterminés.

Rama Yade, jeune UMP née au Sénégal d’une famille … de gauche, diplômée de Sciences Politiques Paris entre au gouvernement comme Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux droits de l’homme (blanc ?). Elle aura pour ministre de tutelle et donc supérieur hiérarchique le très transhumant Bernard Kouchner qui avait signé en 2005 l’appel communautariste (porté devant la justice) de deux organisations juives contre de prétendues «ratonnades anti-blancs». Le même Kouchner qui se demandait en regardant un match de football de l’équipe de France où était les Blancs (?). Une cohabitation qui s’annonce assez passionnante, d’autant plus qu’il est notoire que le portefeuille de l’ancien jeune communiste désormais fier de figurer dans un gouvernement de droite, échoit réellement au président de la république pour cause de domaine réservé.

Si Rama Yade a toujours milité pour l’Affirmative action rejetée comme la peste par la gauche monochrome et promue par Nicolas Sarkozy, il lui sera difficile d’investir en myopie active en feignant de ne pas voir les autres aspects plus profonds, stigmatisant les Noirs singulièrement, quel que soient leurs statuts et conformité à la légalité française. Aux droits de l’homme dont Jules Ferry disait qu’ils n’avaient pas été écrits pour les Noirs, elle aura des travaux herculéens à réaliser. Ne serait-ce que l’épineux dossier des bavures policières ciblant les «jeunes issus de l’immigration» que plusieurs ONG ont documenté depuis des décennies, les conditions de rétention en zone d’attente dans les aéroports, les conditions inhumaines d’expulsion des étrangers souvent noirs, les agressions racistes négrophobes occultées par les médias, les relégations dans des postes de subalternes sociétaux, les crimes de viols et autres affaires de mœurs impliquant les soldats français en Afrique etc. …

Enfin cette vitrine de la volonté de «diversifier» et de «rajeunir» l’appareil de décision visible de la France devrait veiller à ne pas servir à «divertir». On peut déjà noter que les médias et politiques insistent sur une plastique au dessin soigné de rama Yade, bien peu sur la formation à Sciences Po, sur le passage de concours administratifs qui l’ont conduit dans la haute fonction publique au Sénat. Lapsus révélateur ?

Le tapage médiatique des Anti-repentance et de tous ceux qui entendent le terme de «question noire» comme une menace pour leurs privilèges présents ou futurs -et ils sont quelques uns y compris chez les Noirs- a déplacé progressivement la compréhension des émeutes de banlieues en 2005 et le mal-être des jeunes Noirs et Arabes. Inintégrables, issus de la polygamie et des familles culturellement pauvres, l’explication non exclusive par le racisme indéniable sous des formes multiples et variées, a perdu du terrain d’autant plus que l’élite responsable du recrutement économique, social, politique ne pouvait être empressée de reconnaître sa pratique quotidienne de la discrimination sur la base de la peau, des origines non européennes visibles ou non. L’occupation du terrain médiatique par les argumentaires négrophobes pousse désormais les Noirs visibles perçus comme tels dans l’espace politique et sociétal français, à se contorsionner pour expliquer qu’ils ou elles ne sont pas Noirs, reculant devant le terrorisme intellectuel de la république une et indivisible, trouvaille simpliste des cénacles savants du statu quo ethno-racial.Tout le monde se focalise sur la parité hommes-femmes,mais pourquoi ne pas penser à la parité ministérielle pour les français issus de l'immigration et les français de souche(s'il y en a aujourd'hui)?
Mais bon,rever n'est pas un crime mais juste un petit moment d'evasion de la réalité.
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Messagepar biko » Dim Juin 24, 2007 2:05 pm

salam


Rama Yade soigne son image de "passeur entre les cultures"


La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, Rama Yade, trentenaire née au Sénégal, a soigné son image de passeur entre les cultures, vendredi, lors de l'inauguration du "Salon des solidarités", occasion d'une première sortie officielle très médiatisée.Suivie par une meute de photographes dès son arrivée au Parc floral de Paris (12ème arrondissement), Mme Yade a fait des haltes à plusieurs stands de petites ONG africaines ou à destination de l'Afrique, dialoguant avec des bénévoles d'"Assistance aux Enfants de la rue Niger et Afrique" ou de "Solidarité Jeunesse Congo-Kinshasa".
Sur ce dernier stand, une bénévole congolaise en boubou jaune bouscule les conseillers de la jeune ministre pour se faire prendre en photo avec elle. "Pour une fois que c'est une soeur qui est au gouvernement", sourit-elle en guise d'excuse.
Les organisateurs du salon, Jean-Marc Sémoulin, président de l'Association au service de l'action humanitaire (Asah), et Kamran Yekrangi, directeur du collectif Humanis, se félicitent de la présence de ce nouveau visage en politique, "symbole de diversité".

Mme Yade ne manque pas de citer un proverbe d'Afrique de l'Ouest lors de son discours d'inauguration, pour louer l'union des compétences des différents acteurs de l'humanitaire: "à l'instar des gestes du tisserand, c'est l'union des différences qui tissent notre vie".

Cette fervente sarkozyste souhaite que la solidarité envers les pays pauvres aille de pair avec la lutte contre l'exclusion dans les pays développés. "Dans nos sociétés occidentales, il y a aussi des crises importantes qui fragilisent le tissu social et il est important que les entreprises d'insertion par l'activité économique soient présentes auprès des acteurs de la société civile pour qu'ils servent des projets là-bas mais également contribuent à la lutte contre l'exclusion ici afin que la solidarité n'ait plus à choisir entre la Corrèze et le Zambèze", dit-elle, paraphrasant une formulé célèbre du journaliste Raymond Cartier, des années 60.
La secrétaire d'Etat souligne que parmi les acteurs de l'humanitaire, les jeunes qui "rêvent encore de sauver le monde" lui tiennent "particulièrement à coeur".

Sa venue a suscité l'effervescence parmi de jeunes collégiens venus avec leurs professeurs. "T'as vu, c'est Rachida Dati", lance une fillette confondant Mme Yade avec la ministre de la Justice, d'origine maroco-algérienne. "Mais non, c'est la ministre des étrangers", rétorque un autre collégien, sûr de lui.

Si Rama Yade en séduit plus d'un sur son passage, d'autres montrent de l'agacement. "Si Sarkozy met une noire d'origine africaine au gouvernement, c'est pour qu'on regarde moins ses charters et les discriminations qui touchent tous ceux qui ne sont pas de la bonne couleur", estime un bénévole d'origine africaine, excédé par "le battage" autour de la jeune ministre qui, selon lui, "encourage le communautarisme, un des multiples visages du racisme".
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biko
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Messagepar hadamarémé » Dim Juin 24, 2007 5:57 pm

biko a écrit:salam


Rama Yade soigne son image de "passeur entre les cultures"


La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, Rama Yade, trentenaire née au Sénégal, a soigné son image de passeur entre les cultures, vendredi, lors de l'inauguration du "Salon des solidarités", occasion d'une première sortie officielle très médiatisée.Suivie par une meute de photographes dès son arrivée au Parc floral de Paris (12ème arrondissement), Mme Yade a fait des haltes à plusieurs stands de petites ONG africaines ou à destination de l'Afrique, dialoguant avec des bénévoles d'"Assistance aux Enfants de la rue Niger et Afrique" ou de "Solidarité Jeunesse Congo-Kinshasa".
Sur ce dernier stand, une bénévole congolaise en boubou jaune bouscule les conseillers de la jeune ministre pour se faire prendre en photo avec elle. "Pour une fois que c'est une soeur qui est au gouvernement", sourit-elle en guise d'excuse.
Les organisateurs du salon, Jean-Marc Sémoulin, président de l'Association au service de l'action humanitaire (Asah), et Kamran Yekrangi, directeur du collectif Humanis, se félicitent de la présence de ce nouveau visage en politique, "symbole de diversité".

Mme Yade ne manque pas de citer un proverbe d'Afrique de l'Ouest lors de son discours d'inauguration, pour louer l'union des compétences des différents acteurs de l'humanitaire: "à l'instar des gestes du tisserand, c'est l'union des différences qui tissent notre vie".

Cette fervente sarkozyste souhaite que la solidarité envers les pays pauvres aille de pair avec la lutte contre l'exclusion dans les pays développés. "Dans nos sociétés occidentales, il y a aussi des crises importantes qui fragilisent le tissu social et il est important que les entreprises d'insertion par l'activité économique soient présentes auprès des acteurs de la société civile pour qu'ils servent des projets là-bas mais également contribuent à la lutte contre l'exclusion ici afin que la solidarité n'ait plus à choisir entre la Corrèze et le Zambèze", dit-elle, paraphrasant une formulé célèbre du journaliste Raymond Cartier, des années 60.
La secrétaire d'Etat souligne que parmi les acteurs de l'humanitaire, les jeunes qui "rêvent encore de sauver le monde" lui tiennent "particulièrement à coeur".

Sa venue a suscité l'effervescence parmi de jeunes collégiens venus avec leurs professeurs. "T'as vu, c'est Rachida Dati", lance une fillette confondant Mme Yade avec la ministre de la Justice, d'origine maroco-algérienne. "Mais non, c'est la ministre des étrangers", rétorque un autre collégien, sûr de lui.

Si Rama Yade en séduit plus d'un sur son passage, d'autres montrent de l'agacement. "Si Sarkozy met une noire d'origine africaine au gouvernement, c'est pour qu'on regarde moins ses charters et les discriminations qui touchent tous ceux qui ne sont pas de la bonne couleur", estime un bénévole d'origine africaine, excédé par "le battage" autour de la jeune ministre qui, selon lui, "encourage le communautarisme, un des multiples visages du racisme".


Salam! Je ne retiendrai que ceçi:"...Si Rama Yade en séduit plus d'un sur son passage, d'autres montrent de l'agacement. "Si Sarkozy met une noire d'origine africaine au gouvernement, c'est pour qu'on regarde moins ses charters et les discriminations qui touchent tous ceux qui ne sont pas de la bonne couleur", estime un bénévole d'origine africaine, excédé par "le battage" autour de la jeune ministre qui, selon lui, "encourage le communautarisme, un des multiples visages du racisme".

Je vous jure que ce bénévole voit loin, quelle capacité de discernement :?:
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