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Messagepar Gangoueus » Mar Juil 17, 2007 11:43 pm

mais on peut dire que ce coutûme barbare des Ibos a précipité Nwoye le fils de Okonkwo vers la nouvelle religion.


Un des sens du terme "barbare" est la notion d'étranger (chez les grecs et les romains). Pratique étrangère à notre culture. C'est malheureusement un terme de rejet. Le fait est que une vie a été prise au clan d'Okonkwo et le clan d'Okonkwo reprend une vie au clan adverse. Ce qu'il y a de choquant, c'est le fait qu'un jeune du clan adverse a été échangé contre la vie perdue pour éviter une guerre et que la sentence n'a été appliquée qu'au bout de trois ans. Le jeune homme a eu le temps de se fondre dans la famille d'Okonkwo, d'avoir des liens de fraternité profonde avec Nwoyé et de fils adoptif avec Okonkwo. Cependant son statut reste celui d'un captif qui doit payer le prix de l'affront fait. C'est ignoble. Mais sous d'autres cieux on appelle cela "oeil pour oeil, dent pour dent".
Vu sous cet angle la pratique est-elle aussi barbare? That's the question!
Nwoye analyse la chose sous un angle affectif, et il lui est impossible de comprendre une culture qui procède de la sorte. L'église chrétienne qui s'installe l'accueil à bras ouvert et lui enseigne que la loi du talion n'est plus de mise...

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Messagepar Super Diamono » Mer Juil 18, 2007 4:13 pm

Gangoueus a écrit:
mais on peut dire que ce coutûme barbare des Ibos a précipité Nwoye le fils de Okonkwo vers la nouvelle religion.


Un des sens du terme "barbare" est la notion d'étranger (chez les grecs et les romains). Pratique étrangère à notre culture. C'est malheureusement un terme de rejet. Le fait est que une vie a été prise au clan d'Okonkwo et le clan d'Okonkwo reprend une vie au clan adverse. Ce qu'il y a de choquant, c'est le fait qu'un jeune du clan adverse a été échangé contre la vie perdue pour éviter une guerre et que la sentence n'a été appliquée qu'au bout de trois ans. Le jeune homme a eu le temps de se fondre dans la famille d'Okonkwo, d'avoir des liens de fraternité profonde avec Nwoyé et de fils adoptif avec Okonkwo. Cependant son statut reste celui d'un captif qui doit payer le prix de l'affront fait. C'est ignoble. Mais sous d'autres cieux on appelle cela "oeil pour oeil, dent pour dent".
Vu sous cet angle la pratique est-elle aussi barbare? That's the question!
Nwoye analyse la chose sous un angle affectif, et il lui est impossible de comprendre une culture qui procède de la sorte. L'église chrétienne qui s'installe l'accueil à bras ouvert et lui enseigne que la loi du talion n'est plus de mise...

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pour corroborer ce que tu dis. cet histoire d'échange de vie est présente dans bcp d'autres civilisations. chez les arabes, en un mot toutes les cultures arabo-sémites. l'histoire de la loi du talion est une version pas trop éloignée. il s'agit d'équilibrer les clans, les villages. de maintenir les rapports de force. evidemment je ne vois pas en quoi okonkwo et son clan des ibos fusent desd barbares
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Messagepar doudou » Mer Juil 18, 2007 6:03 pm

Je relis en ce moment L'Aventure ambiguë de Cheikh-Hamidou Kane

De manière significative L'Aventure ambiguë, histoire d'un itinéraire spirituel, porte en sous-titre récit. Samba Diallo rejoint dès l'enfance les bancs de l'école coranique. Son maître, devinant le prodige, l'entraîne sur les chemins spirituels, à la quête de la Vérite Absolue. Cependant, l'enseignement dispensé pour les Colons, teinté de cartésianisme, et la naissance de l'amitié avec'est des enfants français, bouleverse progressivement l'édifice de la culture d'inspiration africaine et musulmane.

Le jeune Samba, conquis par la philosophie occidentale, fait la douloureuse découverte du statut ambigu du peuple colonisé et de la condition fragile de l'être humain.

Les "mauvaises" langues disent parfois que ce n'est Cheikh Hamidou Kane qui a écrit le livre, tellement il répond mal quand on lui pose des questions sur L'Aventure ambiguë .
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Buchi Emecheta : La dot

Messagepar Gangoueus » Jeu Juil 26, 2007 10:42 am

Bonjour,


Je viens de terminer la Dot de Buchi Emecheta.
L'ecrivaine nigeriane nous replonge dans l'univers ibo que Chinua Achebe nous avait déjà fait découvrir dans "Le monde s'effondre".
Suite au décès d'un cheminot de Lagos, sa famille sans ressource est recueillie par un oncle, Okonkwo vivant à Ibuza sur les terres ancestrales.
Emecheta confronte le regard d'une petite adolescente Aku-nna à cet univers attaché aux valeurs traditionnelles. Elle doit être mariée très rapidement. C'est une traversée dans cette société stratifiée ou Chike, enseignant et élu du coeur d'Aku-nna est descendant d'esclave.
Il n'a donc aucun droit sur la jeune fille.
Un beau roman sur le poids des traditions, souvent mal comprises.

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Messagepar fatou » Jeu Juil 26, 2007 4:08 pm

Moi je lis en ce moment le livre du journaliste Mody Niang: ME WADE ET L'ALTERNANCE : LE RÊVE BRISÉ DU SOPI.
"Le Sénégal attend un vrai Sopi, un vrai changement et non un Sopi en demi-teinte."
Mody Niang a écrit:Je suis déçu aujourd'hui, à la lumière des événements qui se déroulent sous nos yeux depuis le 19 mars 2000, de la gouvernance libérale et je tiens à rendre publiques les raisons de cette profonde déception.

Ce livre est l'expression d'un désenchantement, celui du témoin vigilant qu'a été son auteur, celui aussi de millions de ses compatriotes.
http://www.editions-harmattan.fr/index. ... e&no=19159
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Messagepar ibou » Dim Aoû 05, 2007 3:23 pm

L O

Je vous fais part de mes dernières lectures.

"Le cercle des tropiques" d'Alioum Fantouré. C'est un livre centré autour d'un personnage appelé Bohi Di. La première partie du livre relate sa vie. Cela devient interessant à partir du moment où ce personnage se trouve impliqué, contre son gré, dans une manoeuvre pour porter au pouvoir un dirigeant. Ensuite, il se trouve de l'autre bord, du côté des résistants.

J'ai trouvé le livre sympa mais avec trop de longueurs. Ce qui m'a intéressé c'est la minutie avec laquelle le groupe a installé son dirigeant au pouvoir. Puis, comment, petit à petit les résistants l'ont terrassé, malgré le régime de fer que le dictateur a mis en place.

"Le vieux nègre et la médaille" de Ferdinand Oyono. C'est l'histoire de Meka, un personnage qui va être décorer le 14 juillet, dans son pays (une colonie française). C'est l'effervescence dans le village en attendant le jour J et la venue du grand chef des Blancs. Ses proches s'enorgeuillissent de connaître un type aussi important que Meka. Vient le jour de la céremonie. Il subit une humiliation. Lui et ses compatriotes se rendent compte qu'ils doivent se révolter contre leur situation, chasser les colons etc. Bref, tout cela pour arriver à une telle conclusion. J'ai trouvé le livre moyen mais il a le mérite de se lire facilement.

"La ferme des animaux" de Georges Orwell. J'ai bien aimé. J'y ai retouvé la philosophie de 1984 (du même auteur). Des animaux chassent le propriétaire de la ferme dans laquelle ils vivent. Les cochons instaurent un nouveau régime. Ils régissent la vie de la ferme, qui année après année, prospère. Un des cochons (Napoléon) prend le pouvoir et manipule les autres animaux afin qu'ils lui soient dociles et serviles. Ce livre décrit très bien comment manipuler les masses, leur faire gober tout et n'importe quoi. Et il m'a rappelé certains agissements de notre cher président Nicolas Sarkozy (entre autres).

"Dans la peau d'un noir" de John Howard Griffin. Ce livre raconte l'expérience originale d'un écrivain Blanc, qui suit un traitement pour noircir sa peau. Puis il s'immerge dans le quotidien des Noirs, pendant 6 semaines. Cela se passe dans une Amérique encore ségrégationiste (en 1959). Ce livre est génial, riche d'enseignements. L'auteur ne tombe pas dans le paternalisme. Il fait une analyse sociologique très juste du climat de l'époque entre les Blancs et des Noirs, des clichés, des codes de conduite, des voies pour s'en sortir quand on est un Noir (avec des exemples concrets), etc. Bref, j'ai été captivé.

PS: Gangoueus, bienvenue! J'ai vu ton intervention sur le livre de Chinua Achebe mais je te répondrais plus tard.
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Messagepar Gangoueus » Mar Aoû 07, 2007 11:42 am

Merci pour ton accueil, Ibou.
Les villageois d'Umofia sont des fétichistes. Ils ont laissé s'installer des chrétiens à proximité de leur village, en pensant que leurs dieux s'en chargeraient. Les chrétiens ont, petit à petit, convertis des habitants du village, simplement en prêchant. C'est ainsi que leur vie paisible pris fin...

Je crois qu'il y a une réelle matière à reflexion.
Qu'est-ce que tu entends par vie paisible par exemple?
Peut-on penser que la vie de l'esclave sacrifié ait été paisible au moment de son massacre? Par les mains d'Okonkwo lui-même en plus, alors que celui-ci l'avait hébergé pendant trois années et qu'il était devenu comme son fils. Même Okonkwo sans l'avouer à son entourage a été tourmenté par ce forfait.
La tentation de traiter Nwoye, le fils naturel d'Okonkwo, de traître est grande quand il se convertit.
Mais avec ce grand frère qu'il a perdu sans qu'on lui donne une once d'explication, comment ne pouvait-il pas être sensible aux messages des premiers missionnaires chrétiens qui condamnaient ce genre de sacrifice?

Peut-on penser que la vie de cette femme qui accoucha d'une série de plusieurs jumeaux et qui dut se résoudre à les jeter systématiques dans la forêt maudite dès leur naissance au nom des croyances collectives. Quelle mère ne couverait pas en son for intérieur une révolte contre un tel système? Peut on penser que la vie de cette femme était paisible? Pour la forme peut-être, mais sur le fond, c'est une âme brisée.

Ce qui est très interessant c'est que le portrait que dresse C. Achebe de cette region n'est pas fait uniquement de ténèbres. Bien au contraire. De nombreuses valeurs positives, structurelles sont mises en avant. Mais il ne fonctionne pas dans le déni siuvant : Tout était nickel avant que les toubabs n'arrivent.

Bien à toi,
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Le vieux nègre et la médaille me rappelle des lectures du collège puisque ce roman était étudié en quatrième à Brazzaville
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Messagepar fatou » Jeu Aoû 09, 2007 3:12 am

Gangoueus a écrit:Merci pour ton accueil, Ibou.
Les villageois d'Umofia sont des fétichistes. Ils ont laissé s'installer des chrétiens à proximité de leur village, en pensant que leurs dieux s'en chargeraient. Les chrétiens ont, petit à petit, convertis des habitants du village, simplement en prêchant. C'est ainsi que leur vie paisible pris fin...

Je crois qu'il y a une réelle matière à reflexion.
Qu'est-ce que tu entends par vie paisible par exemple?
Peut-on penser que la vie de l'esclave sacrifié ait été paisible au moment de son massacre? Par les mains d'Okonkwo lui-même en plus, alors que celui-ci l'avait hébergé pendant trois années et qu'il était devenu comme son fils. Même Okonkwo sans l'avouer à son entourage a été tourmenté par ce forfait.
La tentation de traiter Nwoye, le fils naturel d'Okonkwo, de traître est grande quand il se convertit.
Mais avec ce grand frère qu'il a perdu sans qu'on lui donne une once d'explication, comment ne pouvait-il pas être sensible aux messages des premiers missionnaires chrétiens qui condamnaient ce genre de sacrifice?

Peut-on penser que la vie de cette femme qui accoucha d'une série de plusieurs jumeaux et qui dut se résoudre à les jeter systématiques dans la forêt maudite dès leur naissance au nom des croyances collectives. Quelle mère ne couverait pas en son for intérieur une révolte contre un tel système? Peut on penser que la vie de cette femme était paisible? Pour la forme peut-être, mais sur le fond, c'est une âme brisée.

Ce qui est très interessant c'est que le portrait que dresse C. Achebe de cette region n'est pas fait uniquement de ténèbres. Bien au contraire. De nombreuses valeurs positives, structurelles sont mises en avant. Mais il ne fonctionne pas dans le déni siuvant : Tout était nickel avant que les toubabs n'arrivent.

Bien à toi,
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Le vieux nègre et la médaille me rappelle des lectures du collège puisque ce roman était étudié en quatrième à Brazzaville

c'est comme toute culture qui a ces deux facettes. nous qui "pensons" actuellement être plus "civilisés" commettons de ces monstruosités qui depassent allègrement le "meurtre" gratuit du "grand-frere" de Nwoye.

aujourdhui tout le monde tombe e extase sur la beauté de civilation des pharaons, la beauté des pyramides. les milliers d'esclaves sacrifiés pour cela n'enlèvent en rien à "la beauté de cette civilisation"
je suis daccord avec toi sur la fin de ton message. rien est tout rose, tout est gris
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Messagepar ibou » Lun Aoû 13, 2007 11:36 pm

L O

Je vais essayer de clarifier mon point de vue à propos du livre de Chinua Achebe.

J'avais eu des échos par rapport à ce livre donc je m'imaginais de quelle façon la vie des habitants d'Umofia allait être bouleversée. Je m'attendais à ce qu'un évènement brutal se produise (par exemple un assaut des colons).

Au contraire, ils ont accueilli des missionnaires chrétiens. Ce qui m'a surpris, c'est avec quelle facilité les missionnaires ont brisé l'unité du clan: de manière naturelle, en prêchant.

C'est pourquoi j'ai dit qu'ils avaient laisser entrer le loup dans la bergerie. Je prends position: je me place du point de vue d'Okonkwo, voire de l'auteur car avec un titre comme le "monde s'effondre", j'imagine qu'il voit cette histoire comme un drame. Cela n'engage que moi.

Il y a un mythe qui dit que c'est, en partie, à cause du sens de l'hospitalité des africains que certaines parties d'Afrique sont tombées entre les mains du colon. Cette histoire peut corroborer ce mythe.

Les autres points que tu évoques relèvent de la culture de cette tribu. Bien sûr, il y a des coutumes et des traditions qui m'ont choqué car j'ai mes croyances et mes convictions. Mais en général, j'essaie de comprendre le pourquoi du comment avant de juger certaines pratiques.

S'il doit y avoir une remise en question de certaines coutumes ou traditions, une discussion constructive reste la meilleure solution.

Je ne dis pas que tout était parfait avant l'arrivée des toubabs. Ce serait simpliste de ma part. Car si ces missionnaires ont réussi à briser l'unité du clan, c'est que ces membres du clan ne se retrouvaient pas dans leur culture ancestrale. Ils se sont vus se présenter à eux une alternative avec l'arrivée de des missionnaires, ils ont choisi la voie qui leur correspondait le mieux.

J'ai tendance à penser qu'il est inutile de forcer une personne à adhérer à une culture (ou à une religion) contre son gré car cette personne serait la pire ambassadrice de cette culture (ou cette religion).

ciao
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Messagepar ibou » Lun Aoû 13, 2007 11:38 pm

J'ai lu "le prince" de Nicolas Machiavel. C'est un essai politique intéressant, dans lequel Machiavel livre ses conseils pour prendre le pouvoir et le conserver.

Je trouve que son argumentaire et ses exemples sont convaincants, d'autant qu'il balaye plusieurs cas de figure. Mais j'ai le sentiment qu'il y a malgré tout, une autre manière que celles pronées par Machiavel.

Mais bon, les temps ont bien changé depuis et dans les démocraties dignes de ce nom, ses conseils resteraient difficilement applicables.

Autant Machiavel a livré ses conseils aux princes pour accéder et se maintenir au pouvoir, autant il a livré au peuple, de manière indirecte, des conseils pour les destabiliser...
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