Un Piege san fin (Bhêly Quenum): Ahouna, ou le symbôle de la

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Un Piege san fin (Bhêly Quenum): Ahouna, ou le symbôle de la trahison humaine

Messagepar doudou » Jeu Sep 07, 2006 12:43 am

Perso, je ne suis pas un littéraire mordu mais il m'arrive très souvent de lire des romans. Je tiens ce goût de la lecture de mon père qui travaillait dans une librairie et mes frères et moi avons très tôt eu un livre entre les mains.

Au début, je lisais tout ce qui me tombait sous la main, puis j'ai décidé quand j'étais ado d'arrêter de lire tout ce qui émane de littérature française. jke me tournais presque exclusivement vers la littérature dite négro-africaine.

J'ai mes auteurs préférés (césaire, Camara Laye, Birago diop, etc.) mais il y a un roman que je n'arrive pas à oublier: Un piège sans fin de l'écrivain et chercheur OLYMPE BHÊLY-QUENUM .
Un piège sans fin nous fait vraiment entrer dans le monde de la passion. Il nous décrit la naissance d'un amour ardent et exclusif. La jalousie joue un rôle capital encore que bien étrange, fait unique dans le roman africain.
Ce livre relate comment une relation de confiance et d'amour se termine en un véritable piège de la vie. Comme beaucoup de choses dans la vie, le début est toujours mielleux, au milieu commencent les mésententes et à la fin, les pièges, les trahisons et le désenchantement.

La première fois que j'ai lu ce roman, j'avais 13 ans et je me souviens encore comment j'étais happé et aspiré dans cette tragédie humaine ecrite de manière somptueuse. A la fin du livre j'avais très peur car jeune, je n'avais pas le recul nécessaire, je pensais que en vérité ce monde est un piège ouvert fait de passion, d'affection, de trahision et de déchirement.
Abdoulaye Sadji disait à la sortie du roman:
« Avec ce roman, nous entrons véritablement dans le monde noir, avec ses
terreurs et ses passions, son tragique et sa farce et cette confusion des
contraires sur un plan supérieur.» (Abdoulaye Sadji, Sénégal ).

Ce livre est disopinible aux Editions Présence Africaine

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Messagepar biko » Jeu Sep 07, 2006 10:10 pm

Salam.

La littérature engagée Africaine,est-elle raciste et anti-raciste en meme temps?
Qu'en pensez-vous?
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Messagepar doudou » Jeu Sep 07, 2006 10:37 pm

biko a écrit:Salam.

La littérature engagée Africaine,est-elle raciste et anti-raciste en meme temps?
Qu'en pensez-vous?

Biko,
C'est vrai que tu poses ici la sempiternelle question de savoir, jusqu'où on peut être engagé sans tomber dans ce qu'on est sensé combattre, c'est à dire le racisme.
Ta question me fait penser à une histoire arrivée à Manthia Diawara Professeur de Littérature à New York. Au début de son livre, "En quête d’Afrique", Manthia Diawara, professeur de littérature et de cinéma à New-York (Columbia) raconte la réaction d’un groupe d’étudiants à l’introduction du livre de Jean-Paul Sartre au cours "Introduction au panafricanisme".
Ouvrant son cours sur le livre de WEB Dubois "le monde et l’Afrique" (The World & Africa), (Du Bois fut un intellectuel afro-américain influent et un panafricaniste, voir la rubrique "Hommes illustres") Diawara se rendit compte que les réactions des étudiants au livre de Du Bois étaient agressives.

Un étudiant remis en cause l’idée même de panafricanisme en disant que "les africains étaient très différents d’un bout à l’autre du vaste continent et que les afro-américains comme les américains blancs étaient totalement ignorants des réalités africaines".
Un autre accusa Du Bois et les autres panafricains de nourrir les mêmes intentions coloniales que les blancs, ajoutant que "la race ne devait pas être utilisée pour justifier le paternalisme et l’élitisme des Africains-américains et des Antillais en Afrique".
Depuis que Jean-Paul Sartre a voulu, dans son essai “Orphée noir,” cerner le sens et les implications du terme “négritude,” on a coutume de voir dans ce terme, lancé naguère par Aimé Césaire, plus qu’il ne contenait à l’origine, à savoir, une prise de position véhémente sur le problème racial. En effet, Sartre réussit à donner au néologisme de Césaire une extension extraordinaire, en proposant une interprétation qui intègre la prise de conscience noire dans le cadre de la philosophie existentialiste dont il était, en France, le chef de file. Pour lui, la Négritude se définit comme “l’être-dans-le-monde-du noir” : une manière pour le noir d’assumer sa situation d’homme avili, écrasé par l’histoire, et de se reconstituer par un geste d’affirmation de soi, par l’élaboration d’un projet libérateur.

En somme, je pense que l'équilibre reste ténu entre la volonté féroce de l'affirmation, la lutte pour une certaine africanité et la tentation de d'être raciste à son tour.
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Messagepar biko » Ven Sep 08, 2006 10:57 pm

Salam

Doudou,

Les romanciers Africains(négro-africains et maghrébins)d'expréssion française abordent parfois les memes thèmes dans leur oeuvres:Enfance,Traditions et modérnité,Conflit de génération,Image de la femme dans la société,Rencontre des cultures,Contestation sociale et politique etc...
Aliénés et ayant subis avec violence l'influence de l'occident,ils étaient à la recherche de leur identité profonde.
Leur littérature est celle d'un conflit de civilisation.
L'écrivain a été inviter interieurement à faire son bilan:"Qui suis-je,moi,nord Africain,colonisé ? "
L'écrivain se veut etre temoin,dire ce qu'il voit et ce qu'il sent.
La littérature Africaine s'emprennait non seulement au colonisateur mais également aux siens.
Mais nous allons rester sur le premier fustigé.
Nous retrouvons souvent dans la littérature Africaine ,la hiérarchisation abusive de la race en terme de supérorité et d'infériorité.Les soit-disant supérieurs se donnent le droit d'exploiter,d'humilier,de mépriser les soit-disant inférieurs.Instinctivement notre littérature (Africaine)réagit en essayant de faire elle aussi valoir la race noire.
Quelle que soit la légitimité d'une telle réaction de la littérature Africaine,combattre le racisme par le racisme c' est etre raciste.
C'est en ces termes que je trouve que la littérature Africaine engagée est raciste.
Les écrivains engagés de la première heure se sont toujours adressés aux colonisateurs et cela dans sa propre langue.
Ces écrivains ont embrassés la culture du colonisateur et ont fait en meme temps l'eloge de leur mode de vie.
Dans les "Chemins qui montent" Mouloud Faraoun fait dire a un de ses personnages"J'irais en France et je m'y perdrait à jamais".
A dire combien le dégrés d'imitation des Africains etait grandiose,à croire meme le rejet des siens.
Avec cette volonté de brassage rationnel,notre littérature change de fusil d'épaule et devient anti -raciste.
Ma vision des choses peut etre fausse,mais nous sommes la pour echanger,alors j'attends vos réactions.

salam
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Messagepar doudou » Ven Sep 08, 2006 11:35 pm

Biko,
Je suis tout à fait d'accord avec toi, sur le fait que combattre le racisme par du racisme est raciste. Mais dénoncer n'est pas raciste. Ce n'est pas aussi facile de trouver l'équilibre et d'observer cette frontière quasi quantique entre combattre le racisme qu'on subit et la tention de rejeter tout ce qui vient de l'autre "race" quand on a été humillié, coloniser, etc.

Même si les spécialistes sont unanimes que la race n'existe pas, il est dur à expliquer pourquoi les hommes ont ce besoin presque passionnel de se constituer en communauté de société et en communauté raciale.
Je ne suis pas du tout sociologue mais je pense que le terme race et ce que cela implique est trop profond pour les gens.

Pour ce qui est des ecrivains africains de la premiere heure, je suis d'accord sur le fait qu'ils ont d'abord été influencés et que la contestation est revenue ensuite. Ce qu'on trouve aisément dans leurs oeuvres.
Mais je ne pense pas que nous autres (generations d'après) sommes sortis de cette logique. Je ne pense pas que nous ayons fini avec tout ceci.
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Messagepar biko » Sam Sep 09, 2006 12:05 am

salam.

Doudou,

La denonciation n'est pas un mal mais c'est la forme et la manière de denoncer qui a donné naissance à une littérature Africaine raciste.
La réalité actuelle de l'Afrique,sa seule réalité profonde c'est avant tout la colonisation et ses méfaits.Il s'en suit qu'ecrire sur l'Afrique noir surtout c'est prendre parti pour ou contre la colonisation.Impossible de sortir de la.Aujourd'hui,la mission de nos écrivains est de chanter la beauté,les drames et les luttes de nos peuples exploités,en représentant les canons mis au point par les normes occidentales en fonctions des trésors culturels mais sur notre propre sol.
D'ailleurs des écrivains Africains ont réagis contre Mohamed Did ,Dris chraibi entre autres en ces mots"Vous faite le jeu du colonisateur...mais ce qui compte c'est le combat contre l'etranger".
A mon sens ,je pense que la littérature Africaine était assise sur deux chaises et qu'elle n'avait pas vraiment ce statut d'une littérature engagée.
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Messagepar La Négritude » Sam Sep 09, 2006 12:05 am

Discussion interessante, mais je dois récupérer encore, toujours aussi fatigué suis-je ; le soleil me grille encore les neuronnes lol :D

A plutard...

Douce nuit !
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Messagepar doudou » Sam Sep 09, 2006 12:30 am

Biko, :D
Je ne suis pas tout à fait d'accord que la littérature africaine est raciste même si on peut en trouver des relents...
C'est dificile, je pense pour un peuple, qui n'a d'autres armes que la plume de rester tendre envers un système qui est la source de pas mal de ses malheurs.
Par contre je suis tout à fait d'accord:
La réalité actuelle de l'Afrique,sa seule réalité profonde c'est avant tout la colonisation et ses méfaits.Il s'en suit qu'ecrire sur l'Afrique noir surtout c'est prendre parti pour ou contre la colonisation.Impossible de sortir de la.Aujourd'hui,la mission de nos écrivains est de chanter la beauté,les drames et les luttes de nos peuples exploités,en représentant les canons mis au point par les normes occidentales en fonctions des trésors culturels mais sur notre propre sol.

L'Afrique n'est pas du tout sortie des méfaits de la colonisation et je ne pense pas que nous, nous la verrons en sortir denotre vivant.
C'est tout à fait le bon chemin de ses quelques ecrivains africains qui ont commencé un autre genre de littérature c'est à dire sortir des méfaits de la colonisation.
On dit, on se tourne vers l'avenir en essayant de sortir l'homme africain des méfaits de la colonisation, on construit une afrique prospère et libre, on oublie pas ce que l'occident nous a fait, et le pardon appartient à chaqu'un d'entre-nous, même si on fait la paix avec le monde entier.
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Messagepar biko » Sam Sep 09, 2006 11:49 am

salam.

Doudou,très cher grand frère

Au lendemain des indépendances,la littérature Africaine a subie une tres grande crise car la colonisation n'etant plus présente,le procés du colonisateur étant hors de question.Cette littérature etait tenue à disparaitre.Il a fallu du genre de Amadou Kourouma "dans les soleil des indépendance" et de Woleguem Yambo dans le "devoir de violence"pour renover les thèmes et le l'écriture de cette littérature.
Autant de tares sociales auxquelles il faudrait se debarrasser d'urgence et consolider l'unité nationale,la magnifisciance des traditions,la denonciation du pouvoir coloniale ne sont plus d'actualité.La Négritude a fait son temps,le combat contre l'étranger n'importe plus.
La littérature Africaine doit assumer ses résponsabilités,cesser de présenter ses larmes de crocodiles aux colonisateurs.
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Messagepar doudou » Sam Sep 09, 2006 12:59 pm

Je suis tout à fait d'accord avec toi quand tu dis que depuis les independances, notre litterature devrait plutot s'intéresser à nos problemes vus d'un point de vue africain.
Tous ces coups d'états à la pelle perpètrés par des africains à la solde de puissances qui ne veulent absolument pas d'une afrique developpée.
Au sortir des indépendances, les élites africaines à quelques uns, n'avaient rien compris aux enjeux.
Même si j'adore Camara Laye et qu'il fasse partie des auteurs qui m'ont marque, j'avais cru déceler une part senghorienne dans ces rapports franco-africains. Il avait épousé la cause senghorienne au détriment de celle de Cheikh Touré, d'où son établissement à Dakar.
Par contre dans son roman Dramouss, quand il a vu la guinée en songe et ce qu'il y a vu est effectivement ce qui est arrivé. Dans un autre de ses romans Le Regard du Roi, à travers cet écriture, j'ai reconnu l'afrique telle que je la connais. Une afrique de puissants, tuant et avilissant ses l'autre afrique des faibles. Sincèrement, ce sont deux romans tout à fait remarquables

Néanmoins, je trouve nécessaire psychologiquement faire le procès de la colonisation. Souvent ce sont les symboles qui restent.
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