Aux obsèques nationales du poète Aimé Césaire, le 20 avril 2008 à Fort-de-France, le président de la République Nicolas Sarkozy ne s'est exprimé qu'à sa descente d'avion, face à la presse. "Tous les Français se sentent aujourd'hui Martiniquais dans leur cœur", a-t-il affirmé dans une brève déclaration à son arrivée à l'aéroport Aimé-Césaire de la ville. Il a par ailleurs salué "le défenseur infatigable de la dignité humaine et du respect des droits de l'homme".
Cependant, il n'a pas prononcé de discours pendant la cérémonie, et ce à la demande de la famille du défunt, qui l'avait prié de "ne pas s'exprimer".
Il était présent en représentation, à la tête d’une délégation composée de plusieurs ministres – Michele Alliot-Marie, Rama Yade, Yves Jégo-. Etaient également présents François Bayrou (MoDem) et des responsables PS, notamment François Hollande, Ségolène Royal, Laurent Fabius et Lionel Jospin, étaient également présents. La famille d'Aimé Césaire avait en effet souhaité que l’hommage soit simple et apolitique. La communauté antillaise craignait surtout une forme de récupération politique.
En effet, le chef de l'Etat avait eu des rapports chaotiques avec l'ancien député-maire de Fort-de-France - qui avait refusé de le recevoir en 2005 en raison de la loi sur "le rôle positif de la présence française outre-mer", avant de le rencontrer l'année suivante.
Source: Grioo.comLe président de la République ne s'exprimera pas ce soir lors de la cérémonie inaugurant les obsèques nationales d'Aimé Césaire mais dès son arrivée en Martinique, et ce à la demande de la famille du poète et homme politique.
Député-maire de Fort-de-France, Aimé Césaire avait refusé de recevoir M. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur et président de l'UMP, en visite aux Antilles les 8 et 9 décembre 2005.
Dans un communiqué, il précisait que : " auteur du discours sur le colonialisme, je reste fidèle à ma doctrine et anticolonialiste résolu. Et ne saurais paraître me rallier à l'esprit et à la lettre de la loi du 23 février 2005 " sur la reconnaissance dans les programmes scolaires du " rôle positif de la présence française en outre-mer ".
Des manifestations avaient été organisées en Martinique pour dénoncer l'emploi par M. Sarkozy des termes de " racaille " et de " kärcher " durant la crise des banlieues.
En outre les Martiniquais ont été choqués par le discours du chef de l'Etat à Dakar, le 26 juillet 2007, dans lequel il avait dit que " l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire " ...
Pour rappel, Aimé Césaire avait été président d'honneur du comité de soutien de Ségolène Royal lors des élections présidentielles de 2007.
En Martinique, la candidate socialiste avait recueilli 60, 52 % des voix contre 38,48 % pour Nicolas Sarkozy au second tour de ces élections.
http://www.lepost.fr/article/2008/04/20 ... nales.html