DU PANTHEON et de CESAIRE QUI A BESOIN DE L'AUTRE ?

Sujets de discussions autour du concept de la Négritude.

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DU PANTHEON et de CESAIRE QUI A BESOIN DE L'AUTRE ?

Messagepar doudou » Dim Avr 20, 2008 5:37 pm

MBOA a écrit:DU PANTHEON et de CESAIRE QUI A BESOIN DE L'AUTRE ?

Qui de Aimé Césaire et du Panthéon a vraiment et réellement besoin de l'autre? La pluie pestilentielle des hommages que la république française semble montrer au poète laisse vraiment dubitatif et interrogateur, de nombreuses personnes en particulier les Antillais et les Africains dignes. Cette façon de courtiser l'une des meilleures pensées nègres que nous n'ayons connue ne cache t-elle pas quelque chose de plus mesquin ?

En snobant Aimé Césaire, la France a longtemps cru qu'elle allait lui faire de l'ombre et le ranger dans les fonds de tiroirs. Mais mal lui en a pris, c'était sans compter avec la bénédiction des ancêtres de ce dernier. Car comme très peu de gens le savent, Césaire était un maître élu et désigné par les ancêtres pour guider les frères et soeurs happés par la main maléfique de l'esclavagiste et colon blanc de l'Afrique vers les Antilles. Ce vol que l'on a couvert du sceau de Dieu. Comme avait été désigné un autre proche de Césaire qui lui, a préféré se fourvoyer jusqu'à renier ses origines en pactisant avec le diable venu de l'occident. Ce n'est pas pour rien qu'à sa mort, il fût noblement et royalement enterré comme un vulgaire individu, alors qu'il a vendu le destin de son pays au colon et à la France [entré dans l'académie française non pas pour ce qu'il était, mais pour ce qu'il avait sacrifié ], convolant même aux noces avec une descendante de colon pour mieux servir le diable. Les ancêtres ne pardonnent pas de tels affronts. Bref laissons de côté cette partie de spiritualité africaine et revenons au sujet.

Proposer et même avoir pensé un seul instant d'aller compromettre la mémoire de Aimé Césaire dans l'antre maléfique qu'est le panthéon est, on ne peut plus faire preuve de prostitution vile et de renoncement de soi et de trahison. Toute sa vie durant, Césaire a refusé la goujaterie qui consistait à le couvrir d'honneurs vils afin de le contenir comme l'a toujours fait la France lorsqu'un Nègre se fait insolent et impétueux. Comment peut-on oser briser ce serment d'honneur qui était sa ligne de conduite de ce grand homme, comment peut-on ainsi vouloir le trahir et prétendre qu'on l'aime en voulant offrir sa mémoire à Napoléon, Victor Hugo et toute la clique maléfique mue par la haine des Nègres ?
Osez le trahir et vous verrez comment la foudre des ancêtres s'abattra sur ceux ou celles qui prendront cette lourde responsabilité . Aimé Césaire, ce n'est pas comme celui qui lui a fait découvrir sa négritude [comme il le disait lui même]et qui y a renoncé lorsque le diable s'est présenté; Aimé Césaire c'est la dignité, c'est l'honneur, c'est le refus de la compromission et non la trahison. C'est le monsieur qui est resté logique et respectueux d'une chose: LA DIGNITE .

Aimé Césaire est une institution qui n'a nullement besoin du panthéon auquel on semble vouloir l'enfermer pour empêcher son retour vers ses ancêtres; c'est ce dernier qui a besoin d'Aimé, car il le grandira, lui donnera une couleur humaine, le sortira de l'esprit du mal qui y rode et le hante. Seulement celui-ci ne mérite pas qu'on y dépose un béni de nos ancêtres. Césaire et panthéon sont des conceptions aux antipodes l'une de l'autre, l'un a incarné l'humanité et l'autre incarne la flagornerie, la récupération, l'insulte. Car c'est de son vivant qu'il fallait lui témoigner cette reconnaissance si tenté que l'on soit de penser qu' aller au panthéon est une marque de reconnaissance et surtout dans le cas d'Aimé Césaire.Le panthéon a déjà souillé la mémoire de Toussaint Louverture. Y enfermer Aimé Césaire n'est pas un signe de grandeur mais de traitrise, de pusillanimité , de morbiderie et de ruse; or Aimé Césaire n'a jamais rusé avec les principes.

http://mboangila.afrikblog.com/archives ... index.html
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Re: DU PANTHEON et de CESAIRE QUI A BESOIN DE L'AUTRE ?

Messagepar doudou » Dim Avr 20, 2008 5:58 pm

Tous les éditoriaux de la Presse Française ici.

LIBERATION
Didier Pourquery

"A travers son combat, au fil de ses poèmes, le chantre de la négritude incarnait, au-delà de ses origines revendiquées, un appel. Un appel proprement universel à la dignité humaine. Aimé Césaire appelle à l'éveil de ses frères humains où qu'ils soient, appel à retrouver leur identité et appel à leur responsabilité. C'est cela qui fait d'abord sa force. Mais dans le même temps, il reconnaissait lui-même: "J'accepte mes origines, mais que vais-je en faire?" Il a prouvé dans son parcours politique que ce qu'il avait découvert et vécu lui servait aussi à en appeler à ceux qui veulent changer le monde. Au coeur de son discours sur le colonialisme de 1950, il y a cette prophétie: "Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente." Et la grandeur de Césaire fut aussi de prendre à bras-le-corps ces problèmes issus du colonialisme et de les régler au jour le jour, sans relâche. Poète et député, maire et visionnaire, Aimé Césaire fut l'homme de la culture en action".

LA CROIX

Dominique Quinio

"Il laisse une empreinte indélébile, parce qu'aucune vague ne réussira à effacer sur le sable des Caraïbes les multiples traces qu'il y aura laissées. Celle du poète, du dramaturge, de l'amoureux de la langue française. Celle du héraut de la " négritude ", lui l'Antillais réunissant dans son identité déchirée toutes les influences de l'Afrique et de la métropole : avec Léopold Sédar Senghor, son condisciple sénégalais de l'École normale supérieure à Paris, il releva la fierté de l'homme noir, courbé par l'esclavage. Celle de l'anticolonialiste, jamais en relâche de ce combat-là et sans indulgence pour l'arrogance des colonisateurs. (...) Aimé Césaire, l'engagé et le rêveur, le magicien du verbe et le laboureur d'idées, fut homme de mots et homme d'action, sans opposition. L'une et l'autre vocation s'entremêlent en lui et se confondent avec la terre, aussi douce que volcanique, de la Martinique. Il est bon que la postérité n'oublie aucun de ses visages."

LE PROGRES
Françis Brochet

"Il doit bien rire, Aimé Césaire, depuis le paradis des Nègres. A peine mort, le voici embaumé, promis au Panthéon ! La dépouille était encore chaude que s'est déchaînée la curée : Hollande l'annexe à gauche, les communistes oublient ses injures contre le stalinien Thorez, et Hortefeux, toute pudeur oubliée, l'enrôle dans son combat pour l'identité nationale... Ah, le beau sanglot de l'homme blanc sur le poète noir. Le grand remords de l'Occident perché, disait Césaire, sur "le plus haut tas de cadavres de l'humanité". Au fond, il devait s'y attendre, depuis que l'hommage au vieux Césaire était inscrit dans toutes les excursions politiques en Martinique. Lui, il lançait "des mots de sang frais, des mots qui sont des raz-de-marée et des érysipèles, et des paludismes et des laves et des feux de brousse". Il avait prévenu, le Nègre : "Accommodez-vous de moi. Je ne m'accommode pas de vous !"

LA MONTAGNE

Xavier Panon

"Les obsèques nationales seront donc célébrées en l'honneur de cette personnalité que la " nation française en deuil " peut pleurer. Certes l'illustre Martiniquais, créateur des départements d'Outre-Mer, n'ignorait pas le lien complexe et souvent tendu avec la métropole. (...) Mais c'est aussi à la France de mieux reconnaître aujourd'hui la richesse d'Aimé Césaire et son apport exceptionnel dans la littérature et dans la conscience nationale. Le Panthéon que certains proposent de lui ouvrir, vaudrait en effet reconnaissance de ce que ce député poète représente d'universel. Car à travers son identité revendiquée de nègre, antillais, créole, il appelle à l'ouverture, à la reconnaissance de la diversité des peuples, de leurs identités et de leurs influences les uns sur les autres. Le métissage en somme. Césaire, en combattant pour la dignité de l'homme, nous invite finalement à prendre conscience de l'autre. Un message d'humanité qui mérite Panthéon."

LE DAUPHINE LIBERE
Didier Pobel

"Lui qui vivait là-bas, loin, de l'autre côté de l'océan, sans faire de bruit entre deux sourdes colères, comment a-t-il pu, à ce point, rester aussi près de nous jusqu'au bout? C'est à ce miraculeux paradoxe qu'on mesure toute la force de Césaire, le bien Aimé. Toute la puissance de sa voix. Toute l'universalité de son combat et de sa parole. (...) À 94 ans, le "fils d'esclave inconsolé", l'éternel habitant d'"une blessure sacrée" a bouclé hier sa traversée d'un siècle tumultueux où sa trace reste à jamais inscrite. Il fut une conscience. Le voici devenu une légende. La France s'apprête à lui faire des funérailles nationales. Avant peut-être de lui ouvrir demain le Panthéon. Entre ici, Aimé Césaire!"

NORD ECLAIR
Jules Clauwaert

"Une grande flamme s'est éteinte, mais il reste mille et mille bougies pour éclairer le ciel de la Martinique : chacune d'elles rappellera le message du vieil homme qui avait consacré sa vie à rendre à son peuple confiance et fierté. (...) Tandis que Senghor, membre de l'Académie française, devenait en 1960 à la présidence du Sénégal l'un des acteurs les plus respectés des dirigeants africains, Aimé Césaire, élu à la Martinique au sein de la République française, continuait de suivre avec vigilance tout ce qui, aux Antilles, apparaîtrait comme suspect de ségrégation. "Nous ne sommes pas de la race de ceux qu'on opprime" est resté son credo. Dans le même temps, le "Nègre fondamental" s'est comporté en élu respectueux des règles de la République. C'est justice que le poète vénéré de tous, et qui incarne la Martinique, et qui représente l'une des composantes incontestées de la Nation ait droit, dimanche, à des obsèques nationales : la France s'y retrouvera, métissée comme elle l'est sur les stades."

LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE-OUEST
Hervé Cannet

"Qui dessinera aujourd'hui les larmes du peuple noir ? Aimé Césaire était naturellement bien davantage qu'un poète " fondamentalement poète ", un écrivain flamboyant ou un véritable républicain. Sa voix dérangeante et revendicative, ce " besoin de rugir ", portait au-delà des mornes et des anses de sa Martinique pour résonner jusqu'au plus profond de l'Afrique et de l'Amérique. La voix universelle de l'Homme noir, clamant à la face du monde sa conscience de la négritude, du colonialisme, de l'esclavage. [...] Avec son costume gris perle, ses grosses lunettes à écailles, son allure sage de premier de la classe, Aimé Césaire était un vieux lutteur. " Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent ", disait Victor Hugo. Le Panthéon paraît être le lieu idéal pour que son combat continue à vivre."

L'UNION

Hervé Chabaud

"Il a marié les mots sans jamais sacrifier la syntaxe de la phrase. Est-ce le génie du poète ou son seul respect pour une langue dont le bon usage est aussi un outil précieux pour interpeller les consciences ? Est-ce la certitude qu'une langue qu'on écorche conduit une nation à l'asphyxie comme une civilisation à laquelle on coupe ses racines ? Césaire est définitivement un poids lourd intellectuel, un maître de l'invitation sincère au respect et au dialogue des cultures, un messager de l'universel. Cette dimension de frère supérieur dépasse le périmètre de l'homme politique de gauche qu'il a été. Il n'aura pas eu, selon la formule de Léopold Sédar Senghor, "l'angoisse du départ sans main chaude dans la main ". Jusqu'à son dernier souffle, il a été accompagné par cette foule qui, de la Martinique à l'Afrique jusqu'en métropole, avait compris qu'il appartenait déjà à l'histoire. Dans les esprits, il était déjà une figure de la pensée du XXe siècle avec ses richesses et ses imperfections.

LE MIDI LIBRE
Jacques Gantié

"Racines ! Et donc négritude. " Nègre ", pas " Noir ". Césaire brandissait le mot dans toute sa crudité, à la face du colonialisme incarné par la France, comme une arme nouvelle dans l'histoire du déchirement des identités et des cultures. Sa poétique devint ainsi politique. (...) Senghor, Césaire. Le maire et député et l'homme d'État. Ces sages, ces voix de continents. Jusqu'à sa mort, la France a tenu le premier pour le gardien d'un monde enfoui et d'une pensée hors d'âge, au point, humiliant, sous Chirac et Jospin, de n'avoir pas daigné lui rendre l'hommage national qui lui était dû. Alors, on se rattrape avec le second. On reviendra bien assez tôt aux Chinois et aux Ch'tis, nos obsessions du moment, après avoir accompagné l'auteur de Toussaint Louverture et de La Tragédie du roi Christophe en sa dernière demeure, ce qui est la moindre des attentions. Car un demi-siècle après son Discours sur le colonialisme, la révolte d'Aimé Césaire, interprète de l'idée d'indépendance et ambassadeur de l'âme noire, brûle encore"

LES DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE
Olivier Picard

"Même le très grand âge n'empêcha pas cet anticolonialiste définitif de s'élever contre l'absurde alinéa de la loi de 2005 qui reconnaissait le rôle positif de la colonisation... La colère le poussa à fermer sa porte au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, coupable, à ses yeux, d'avoir soutenu sans nuance ce texte régressif. C'est à cet interlocuteur intransigeant que le président de la République, pas rancunier, veut aujourd'hui réserver une place solennelle dans l'histoire de France... et même au Panthéon. La proposition est belle mais l'intéressé n'en demandait pas tant. Plutôt que les grandes orgues de Paris, il préférerait sans doute la simplicité de son île natale, et la proximité des siens. Loin de pouvoir être enfermé à jamais dans le mausolée des grands hommes de la patrie, son esprit ne sera prisonnier d'aucun temple, fût-il républicain. Il doit vivre, et pas disparaître sous des gerbes de fleurs.
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Re: DU PANTHEON et de CESAIRE QUI A BESOIN DE L'AUTRE ?

Messagepar Super Diamono » Lun Avr 21, 2008 2:20 pm

On ne va pas en politique pour se promener.

Sous tous les cieux, on se sert. La seule
différence est que les démocraties occidentales
contrôlent leurs médias et donnent en pâture
les politiciens du Sud.
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Re: DU PANTHEON et de CESAIRE QUI A BESOIN DE L'AUTRE ?

Messagepar fatou » Jeu Mai 08, 2008 2:38 am

Super Diamono a écrit:On ne va pas en politique pour se promener.

Sous tous les cieux, on se sert. La seule
différence est que les démocraties occidentales
contrôlent leurs médias et donnent en pâture
les politiciens du Sud.

les médias occidentaux défendent un idéal occidental. et nos médias du sud que font ils pour défendre les pays du sud ?
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