par Bathily Sempera » Lun Mar 31, 2008 2:33 am
Amsatou leva yeux et considéra le jeune qui se tient à quelques pas d'elle... Bonjour lui dit Amsa. Elle le détaille avec'est ses cheveux coupé à ras, des yeux rieurs et un nez très fin. Amsatou se leva et d'une main se débarrassa des grains de sable qui restaient collés à ses mains. Elle prend la main que Bouba lui tendait avec'est un sourire.
- Je m'appelle Bouba et toi ?
- Je m'appelle Amsatou, enchantée.
Il chercha comment aborder cette fille seule sur la plage en train de s'amuser sur le sable comme une gamine insouciante. Elle me mit de profile et à loisir il admira la courbe parfaite de sa silhouette que découpait les derniers rayons du soleil couchant de Ngor. Il admira sa chevelure retenue en queue de cheval qui tombe en éventail sur ses épaules dénudées. Que dessinait-elle sur le sable ? Elle doit sûrement rêver de rivages lointains bordés de mangroves.
- Hé ! Le réveilla Amsatou.
- excuseez-moi j'étais loin dans mes pensées, dit Boub
- Vous pensez à quoi ? demanda Amsatou
- Je pensais à ce que tu pensais en dessinant sur le sable
Amsatou éclata de rire.
- Je ne pensais à rien, je me détendais.
- Où habitez-vous, Mademoiselle ?
- J'habite au quartier Gibraltar et vous ? Répondit Amsatou.
- J'habite à Pikine, déclina Bouba
Les deux jeunes gens restèrent silencieux un moment. Ils se mirent à marcher profitant des derniers rayons de soleil. La plage commence à se vider et il est temps de rentrer songea Amsatou...
- Bon je vais rentrer, il est tard. Dit Amsatou.
- Oui c'est vrai que le soleil se couche vite sous les tropiques, réplique Bouba.
- Dis, tu en as connu des couchers de soleil différents, questionne Amsatou.
- Oui j'ai fait la Scandinavie un an, et les couchers de soleil sont particuliers.
- En quoi sont-ils si différents de ceux de Ngor ? Demande Amsatou tout en marchant.
- Parfois le soleil se lève à midi et se couche vers 16h et il coupe le ciel en biais. Ces jours ne sont pas tellement différents des nuits dans ces périodes et on a l'impression que il fait nuit constamment.
Amsatou reste silencieuse et son esprit vogue vers le grand nord, le royaume blanc des neiges et des névés. Que peut-on aller faire dans ces régions éloignées et extrêmes, se demanda Amsatou. Elle pensa qu'un jour elle ira elle aussi au-delà de ses rivages et découvrir des mondes différents et inoubliables. La brise iodée du soir lui fouetta le visage et elle émerge lentement de sa rêverie. Elle le dévisagea discrètement à son tour. Il était assez grand, le visage aux traits réguliers avec des pectoraux développés. C'est un garçon qui doit faire beaucoup de sport pensa t-elle. Qu'est-ce qu'il est thiof se surprit-elle à penser.
Ils prirent avec d'autres une embarcation pour rejoindre la côte de Yoff. La brise marine leur fouette le visage et les clapotis des vagues couvre le bruit des moteurs de la pirogue. Amsatou regardait l'immensité de l'océan atlantique se perdre au loin et se confondre avec l'horizon. Attentivement elle discerna la courbure de la terre à l'horizon. C'est dans ces moments pareils qu'on prend conscience de la rondeur de la surface terrestre et qu'on en mesure son rayon de courbure. Dans sa tête elle disserta gravitation et métrique jusqu'à ce qu'une vague assez grosse vienne secouer la pirogue. Instinctivement elle s'agrippa au bras de Bouba. Surpris elle-même par son geste, elle relâcha son bras et s'agrippe au bord de la pirogue. Le court voyage se poursuit aux secousses régulières des vagues et la senteur marine..
Arrivés sur le rivage tout le monde descend et Amsatou cherche un taxi pour la déposer chez-elle. Bouba proposa de la ramener. Elle hésita un instant et se demanda pourquoi accepter d'être raccompagnée par un garçon qu'elle ne connait que depuis trois quarts d'heure.
- Non merci, je ne veux pas te faire faire un détour, dit Amsatou.
- Où habites-tu ? Demande Bouba.
- J'habite la Cité Asecna à côté du Front de terre.
- C'est sur ma route, je vais du côté de Hann Mariste, dit Bouba.
- D'accord. Merci de faire le taximan a dit la fille avec un sourire.
Ils montèrent dans sa voiture et affrontèrent la circulation infernale de Dakar. A la vitesse de l'escargot la voiture avançait doucement au milieu de la pollution et des nids de poule sur la chaussée. Tout Dakar est en chantiers et les automobilistes souffrent des déviations et de la poussière.................
Bathily Sempéra, Roi du Gadjaga