Salimata je viens t'aider car je vois que tu apprends bien et vite lol.
REPORTAGE: ARSENAL DE SEDUCTION PENDANT LE FROID « Gawal watieuma », « Koumaniémé », « fayal lampbi » de quoi damner un saint !
Dans l'intimité d'une chambre à coucher, une silhouette bien coupée de femme, taille de guêpe ou avec des rondeurs là où il faut, c'est selon, toutes lumières éteintes, avec comme seule vision, des perles lumineuses en vert fluo, sous forme de string et de soutien-gorge..., il faudrait être un Saint dans une autre vie, pour rester impassible ! Avec la fraîcheur qui pointe son nez, un tour au marché Hlm, chez les vendeuses d'encens, de ceintures de perles et de petits pagnes, en dit long sur l'esprit créatif de la Sénégalaise, quand il est question de séduire son homme. Selon qu'on est célibataire «sage comme une image» ou marié «teureudi», la fraîcheur est synonyme de calvaire Reportage.
« Gawal watieuma », « Koumaniémé », « fayal lampbi » de quoi damner un saint !
«Gawal gawal watieuma, songma, kouma niémé, teud diotna, samedi soir, sarkhatan, kérou médina, tiopet, lalalé, fayal lampbi, sanounoukh nanakh nekh, rimbi rimbi...». Ces inscriptions, aussi provocantes les unes que les autres, sont bien en évidence sur des seaux exposés sur le comptoir de la boutique de Mor Fall, spécialisé dans la vente de Thiouraye (encens), parfums, encensoirs, etc. Les cocktails d'encens n'ont plus de secret pour lui. Mor Fall, seulement 31 ans (il est né en 1976), en est déjà à sa troisième femme et ne compte pas s'en tenir à trois galons. Il soulève un sachet déposé sur un des seaux et fait bouger les ceintures de perles. Le bruit familier, qui doit lui donner des idées, le fait sourire : «c'est l'une de mes épouses qui l'a déposé ici, en attendant d'aller faire des courses. Elle m'a promis que ce soir, je ne vais pas dormir. Je ne compte pas me laisser dominer. Parfois, le soir en rentrant à la maison, j'apporte ces cocktails d'encens que je fais moi-même, j'adore les senteurs fraîches». Dissimulé sous un sachet en plastique, à côté du comptoir, tout un arsenal de pommades, de savons et de gels : «Celui-là sert à rendre la femme plus étroite, ces savons sont à utiliser quelques heures, avant les rapports, je l'ai déjà essayé, c'est exquis...».
Mor Fall semble être le complice des femmes. Une drianké, bien «khéssalisée», s'arrête un moment, devant la porte de sa boutique et lance : «j'ai encore une cérémonie familiale et j'ai fait feu et flammes la dernière fois, grâce à toi, je passerai un de ces jours».
Chaque année, des nouveautés d'encens, généralement en provenance de Dubaï et de Djedda, sont sur le marché. Ils n'ont pas encore été baptisés aux couleurs locales et gardent leurs appellations, qui figurent sur les emballages. Red Rose, Mâle Koweït, Gassaline, Like me, Touch me, Mabsus Mamaiz, Binr A1 Arab... rien que pour le bonheur des sens. Dans de jolis emballages en aluminium, ils coûtent entre 1750 et 3000 francs, avec une légère différence pour les revendeuses qui achètent en gros. La fraîcheur approche à petits pas, mais Mor Fall n'a pas encore senti le rush chez sa clientèle. «Il y en a qui viennent régulièrement pour acheter, mais ce n'est pas encore la période faste. D'ici à fin décembre, peut-être», espère-t-il.
Des ceintures de perles baptisées «sanekh» et «gris tia »
En toute période, confie-t-il, l'encens le plus convoité par les femmes est le «nak ». «Quand c'est moi qui y met les parfums, je le vends à 10.000 francs le kilogramme. Si la femme préfère acheter le «nak » naturel et faire son cocktail, je la lui vends à 4.000 francs le kilo». La marge bénéficiaire est considérable, ce qui laisse penser que le métier de vendeur d'encens nourrit bien son homme...
Pendant qu'il sert ses clientes, des vendeuses de ceintures de perles entrent dans la boutique, pour proposer leurs marchandises. Elles ont toujours un petit mot gentil ou une phrase bien commerciale du genre : «ma copine, cela fait longtemps que je ne t'ai pas vue». Mon oeil ! Ami Laobé, qui porte un pull blanc, sous son ensemble léger de «Khartoum», fait la moue des mauvais jours. « L'après-midi tire à sa fin et, je n'ai encore rien vendu». Entre ses mains, elle tient des «blocage, néko réle, sanékh », et bien sûr les incontournables « bin-bin ».
Plutôt le style bon chic bon genre qui ne laisse jamais dépasser une mèche de son tissage, qui ne débite jamais un gros mot, une jeune femme, en tailleur noir, s'approche de l'étal de Mbène. Accrochés au fer qui maintient la tante, des pagnes de toutes les couleurs s'agitent, au gré du vent, en créant un peu d'ombre. Des dizaines de pots en verre, grands, moyens, petits, sont alignés. A l'intérieur, du parfum et des ceintures de perles, en forme de boules, cousus avec du satin, des bâtonnets... «Ce sont des pansements», lance Mbène, qui étale une robe en maille jaune, assortie d'un minuscule string tricoté. Ça s'appelle «Songma». La cliente Bcbg sourit, en voyant un ensemble soutient gorge et string, en perles lumineuses. Après marchandage, elle porte son choix sur la robe de maille; l'ensemble lumineux et des ceintures de perles bleues. «Ce n'est pas pour moi, mais pour une copine qui vit en Italie avec son mari. Elle m a juste demandé de lui acheter quelques trucs, c'est moi qui ai pris ceux là». Est-elle sûre d'avoir fait le bon choix ? «Bien sur !», répond-elle, sans hésitation. Cela saute aux yeux que cela va lui plaire. Je suis célibataire et je n'ai pas l'expérience de la vie de couple, mais je sais ce qui accroche les hommes». La Bcbg partie, Mbène veut continuer à citer les nouveautés, mais elle en perd son wolof, tellement il y en a : «... fer you didji, lumineuse, sondel bi, qui sont revenues en force, labat ma, yay sama tiapaliban, férou dank et puis je ne sais plus...».
Alioune Sy raffole de «thiouraye Gongo»
De tous les «némali» (encens), Alioune Sy, commerçant, préfère le «thiouraye Gongo». Quand il fait chaud, ma femme en met rarement, mais en ce moment, j'y ai droit chaque jour. Quand je rentre le soir, toute la maison sent bon. C'est la première chose qui me frappe. D'ailleurs, avant d'aller au travail, je laisse toujours l'argent pour le charbon». Ces senteurs, poursuit Alioune Sy, donnent de l'appétit et l'envie d'aller vite au lit. «Les rues sont désertes et, il règne un calme, tout le contraire en période de chaleur, avec son lot de moustiques ».
Timidement, bien au chaud dans son grand châle, Maguette Kandji, qui loge à Yeumbeul, parle à voix basse. «Je mets le nak, une fois que cela pénètre la chambre, je couvre le charbon de cendres. Vous m'excusez, mais je suis gênée de parler de ce sujet, c'est plutôt intime».
Avec son stock de «koth», «nak», boulettes, «sarkhatan», «thiopet», Astou Guèye, secrétaire, est parée pour le froid, son époux aussi et surtout. «Je rentre plus tôt que d'habitude pour m'occuper de tout cela. Je dispose de parfum de chambre que je mets sous l'oreiller et aux coins du lit, et sur la couverture, ce qui fait que cela sent bon partout. Pendant les périodes de chaleur, je transpire, je suis nerveuse et n'ai aucune envie de tout cela. Le froid rapproche les couples».
Léna Doumbiya, dont le mari est en Italie, depuis 3 ans, se plaint, des désagréments de la distance. «Nous sommes fatigués, mais il ne nous reste plus qu'à prier, pour qu'ils reviennent dans la paix et en bonne santé. Heureusement qu'il y a les enfants, pour mettre la chaleur à la maison, sinon ce serait morose, mais cela ne nous empêche pas de faire des efforts, pour maintenir la maison propre et veiller aux senteurs ».
« Même les célibataires mettent de l'encens », affirme Yaye Fall, un sachet de « thiakry » entamé, à la main droite. «Actuellement»; poursuit-elle, «je rentre plus tôt que d'habitude, je prépare vite le dîner, parce que je suis pressée de me blottir dans les bras de mon époux, mais je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour les autres femmes célibataires. En général, elles tombent enceintes, durant cette période...».
Un gosse de 18 ans à la recherche de «sol dokh»
Oumy Sarr, la trentaine, domiciliée à Guédiawaye; ressent, au début, quelques complexes à s'exprimer sur un sujet, qui semble être la chasse gardée des mariés ou du moins d'adultes qui ont l'expérience de la vie à deux. «J'habite avec ma mère et, c'est elle qui fait le feu, avant mon retour. Pour me protéger du froid, je mets d'abord du gowé dans l'encensoir, pour chauffer la pièce, j'attends que cela s'imprègne bien dans ma chambre, avant de mettre du thiouraye. Au milieu de la nuit; puisque je n'ai personne, à côté de moi, je m'accroche bien à ma couverture», finit-elle, dans un grand éclat de rire.
Assis le long du trottoir sur le boulevard du Centenaire de Dakar, Am Guèye, qui a déjà les lèvres sèches, s'étonne d'être interrogé sur une question, qui, à priori, dans son entendement, ne le regarde pas du tout : «Pourquoi m'interroger, je suis célibataire moi, tout ce qui change, en ce qui me concerne, c'est ma garde-robe et le lait de toilette que je me passe, avant de sortir. La nuit, je me plie sur le lit et je mets une couverture.
Aussi simple que cela ! A 6 heures moins 20, je suis debout. J'ai du mal à comprendre ces célibataires, qui ont des encensoirs chez eux et qui mettent du thiouraye, à la limite; j'utilise les bâtonnets, pour éviter les mauvaises odeurs, pas plus».
Contre le froid. Ablaye Ndiaye, qui a bravé la neige en Europe, a deux grandes parades : s'entraîner et une épaisse couverture «je n'ai pas encore les moyens d'entretenir une épouse, donc je me contente de ce qui est à ma portée. Les encensoirs et autres, cela ne change rien, il faut supporter le froid, c'est tout».
La seule solution pour qu'elle se fasse passer la bague au doigt, et que la fraîcheur soit synonyme de chaleur au lieu de calvaire, selon Sadio Diop, la quarantaine, encore célibataire, est que les autorités trouvent du travail aux jeunes. (Pour cette fois, ils ont vraiment bon dos !) «Ils veulent se marier, mais n'en ont pas les moyens. Ce qui conduit à l'adultère, pour ceux qui ne peuvent pas s'abstenir. Je ne veux pas suivre cette voie, c'est pour cela que je suis prête à donner l'argent à un homme, pour qu'il m'épouse. Il n'y a pas de honte à l'avouer, c'est la conjoncture qui est ainsi faite. Je veux mettre du Thiouraye et des némali, comme les autres femmes de mon âge, sama yaram limouye lath, man ak Yala réko ka kham (ce que mon corps réclame, seuls Dieu et moi le savons ».
Taquin, un garçon d'environ 18 ans, qui n'a rien perdu de ses propos, lui lance : «ce que ton corps réclame, nous le savons tous. Chaleur ou fraîcheur, ces bonnes dames-là sont comme des fruits mûrs, elles ont besoin d'être cueillies et mangées, avant de pourrir, ndeysan. C'est dommage que je ne sois pas branché pour ce style. Contre ce froid, je suis à la recherche d'une drianké, le style sol dokh quoi...». Si ta maman t'entendait !
Source: L'as
Bon je sors