Tous les jours, plus d’un demi million de Franciliens prennent la ligne 13 du métro parisien. Les wagons sont bondés, les quais aussi. Des conducteurs de métro tirent la sonnette d’alarme : l’accident n’est pas loin !
Cela fait des années que les Franciliens ressortent en bouillie de leur trajet quotidien sur la Ligne 13 du métro, celle qui relie les communes de Saint-Denis au nord, et Chatillon au sud.
La 13 déborde !
Avec un demi million de voyageurs par semaine, les rames deviennent pressoirs, boîtes de sardines. Parfois, il faut faire la queue plus de 10 minutes pour seulement parvenir, des couloirs, à rejoindre le quai. Sale, la 13, saturée, perturbée ; des qualités que personne ne lui conteste. Mais ce que l’on sait moins, c’est que la 13 est aussi dangereuse.
C’est ce que confient à Bakchich plusieurs conducteurs de métro, qui ont décidé qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme.
A chaque fois que leur rame traverse Paris du nord au sud, ces conducteurs du métro serrent les dents. Quand ils déboulent avec leurs dix wagons dans des stations aux quais bondés, ils s’attendent à ce qu’à chaque seconde, sous la pression du nombre, des voyageurs basculent et tombent comme des quilles sur les rails.
Les responsables de la RATP seraient-ils aveugles à ce danger ? Loin de là. Ils ont tenté d’améliorer la 13. Depuis deux ans, ils ont recruté 27 conducteurs, accru de 10% le trafic des rames et mis en place un nouveau poste de commande opérationnel, dans l’espoir de réduire l’encombrement des quais. Rien n’y a fait. Au contraire : le trafic augmentant, les voyageurs viennent plus nombreux, les quais ne désengorgent pas.
Sur le quai des stations St Lazare, La Fourche ou Porte de Clichy, ce sont 20 000 personnes par heure qui poussent aux heures de pointe. Les conducteurs n’en mènent pas large : « J
’ai peur quand j’entre en station, explique l’un d’eux qui travaille le matin. Le quai de St Lazare est bondé. Les pieds des voyageurs débordent sur la ligne blanche. Il suffit que l’un d’eux se penche pour ramasser ses clés, trébuche, et je me retrouve avec cinquante personnes sur la voie ! Et à cause de l’inertie du train, je ne peux pas freiner et m’arrêter avant une bonne quinzaine de mètres ». Autant dire trop tard.
Il y a pourtant une solution qui fonctionnerait, et qui tordrait le cou au risque d’accidents. Mais la RATP n’a pas jugé bon de l’installer sur la 13…
Pour tout savoir, cliquez sur les passagers sardines de la ligne Saint-Denis Châtillon.
http://www.bakchich.info/article3280.html