Sept ans après les attentats du World Trade Center : La thèse officielle en perte de crédibilitéLes attentats spectaculaires et meurtriers du 11 septembre 2001 ont suscité une gigantesque émotion à travers le monde. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis d’Amérique, superpuissance planétaire, centre politique et idéologique de la terre, subissent l’affront de leur déjà vieille histoire. Ce jour-là, des groupuscules présumés terroristes détruisent en les percutant les Twin Towers, ces tours jumelles hautes de 400 mètres, symbole de l’omnipotence économique et financière des Usa, ainsi que la Tour 7 communément appelée Salomon Brothers Building. Le bilan est ahurissant : environ 3 000 personnes sont tuées autour de Ground Zero. Sept ans après, le mystère persiste.
Dans ce chaos inattendu, le gouvernement américain révèle que deux autres avions sont venus s’écraser, l’un, «sur l’aile ouest du Pentagone» (siège du ministère de la Défense), l’autre, quelque part en Pennsylvanie suite à une «rébellion des passagers contre l’équipage».
Aujourd’hui, sept ans après ce drame intérieur, qui a transfiguré la géopolitique mondiale, un amas de doutes puissants et structurés autour de «mensonges», d’«omissions», de «preuves scientifiques» s’est constitué contre la «version officielle» sur les événements du 11 sseptembre. En fait, des observateurs internationaux indépendants s’étonnent encore que le gouvernement américain n’ait mené aucune enquête judiciaire ni aucune investigation parlementaire relatives aux attentats. En lieu et place, c’est un rapport interne à la Maison Blanche et au Pentagone, érigeant le complot islamique en dogme, qui fait essentiellement office de «version officielle». Mais selon beaucoup d’observateurs, ce document ne tient pas la route.
La plus ancienne et la plus célèbre des théories, qui défendent la thèse d’un complot intérieur à l’Administration Bush, a été exprimée très tôt par le journaliste Thierry Meyssan. A travers le best-seller intitulé L’effroyable imposture, publié en mars 2002, le président du Réseau Voltaire tente de démontrer pourquoi, par exemple, il était impossible qu’un avion put s’écraser sur le Pentagone. Cette enquête effectuée à partir de sources majoritairement américaines sera à l’origine d’un autre ouvrage dans la série 11 septembre, Le Pentagate, destiné à mettre le doigt sur un scandale tout autant «effroyable». A ce niveau, la nervosité dont les autorités américaines ont fait preuve a tranché avec la simplicité des faits survenus. L’enquêteur détient une panoplie de pièces à conviction dont celle-ci : des dépêches de l’Agence france presse (Afp) ont fait état d’explosions survenues dans les locaux du Pentagone avant 9 heures 38 (13 heures 38 Gmt). Or, rappelle-t-il, c’est à cette même heure que le gouvernement fédéral a situé le crash de l’avion sur le siège du ministère de la Défense ! Plus surprenant, ajoute-t-il, il n’est resté aucune trace des 100 tonnes (le poids de l’avion) de ferraille et de matière «écrabouillée» (le mot officiel) après le crash sur le bâtiment. Les chercheurs engagés par l’Us Army et la National Science Fondation ont été «incapables d’expliquer comment le prétendu avion avait pu ne frapper que le rez-de-chaussée et le 1er étage». Ensuite, «ne parvenant pas à rendre compte de l’absence d’impact sur le Pentagone, ils ont soustrait la façade d’une partie de la simulation» (une opération en trois dimensions). Puis, «incapables d’élucider comment les réacteurs en acier trempé avaient pu disparaître, ils ont postulé que le prétendu Bœing n’en avait pas». Enfin, «incapables d’élucider comment cent tonnes de matière avaient disparu, ils ont éludé la question…»
Le succès libraire et médiatique retentissant de L’effroyable imposture dérange jusqu’aux sommités de l’équipe Bush. En juin 2002, Victoria Clarke, proche collaboratrice de l’ex tout-puissant secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, lance un avertissement planétaire. «Il n’y a pas de question, il n’y aucun doute sur ce qui s’est passé ce jour (Ndlr : le 11 septembre). J’estime inacceptable que quelqu’un puisse tenter de diffuser ce genre de mythe. Je pense également que c’est inacceptable pour quiconque de donner à ce genre de personne quelque forme de publicité que ce soit.» Dans la presse occidentale en général, un milieu où les Américains ont suffisamment d’influence sur les grands groupes médiatiques, le mot d’ordre de boycott contre les théories dites du complot et l’autocensure sont largement suivis par les journalistes. En France, Meyssan se trouve désormais banni des médias après avoir été invité à une émission télévisée de grande audience par l’animateur Thierry Ardisson. Le pilonnage prend son envol. Le Nouvel Obs, si sérieux et raffiné quand Jean Daniel le veut bien, ouvre ses colonnes à Pascal Bruckner, celui-là même qui avait tant souhaité que Georges W. Bush envahisse l’Irak au nom de l’antiterrorisme islamiste, assimile Meyssan à un révisionniste. Un mot très lourdement significatif dans ce contexte. Le médiatique psychanalyste Gérard Miller s’engouffre dans la brèche ainsi ouverte et assimile L’Effroyable imposture à la résurgence d’un «nouvel obscurantisme qui est actif notamment à travers l’internet». Auparavant, il aura quand même eu l’honnêteté de déclarer à haute voix qu’il n’avait pas encore lu l’ouvrage ! L’inénarrable philosophe Alain Finkielkraut, héros américanophile lui aussi, décrète que : «Thierry Meyssan fait du négationnisme en temps réel.»
INSULTES CONTRE ENQUETESix ans après ce déluge d’insultes contre une enquête sans doute imparfaite, mais qui a le mérite d’exister, c’est l’amuseur public n°1 en France, Jean-Marie Bigard, par ailleurs ami personnel du Président Nicolas Sarkozy, qui exprime à son tour tout son scepticisme. «On est absolument certain que les deux avions (Ndlr : celui présumé s’être écrasé sur le Pentagone et celui tombé en Pennsylvanie) n’existent pas. Il n’y a jamais eu d’avion. C’est un mensonge absolument énorme (…) C’est un missile américain qui frappe le Pentagone. Ils ont eux-mêmes tué des Américains.» Bigar a dit tout ceci sur le plateau de «On va s’gêner» de Laurent Ruquier sur la radio Europe 1. Avant lui, l’actrice Marion Cotillard, sitôt récompensée aux Oscars du cinéma américain en février dernier, avait également déclaré «qu’on nous ment sur énormément de choses» avant de dénoncer les manipulations relatives aux événements du 11 septembre. Sous la pression des médias et des politiques, tous deux ont fini par présenter des «excuses» (à qui d’ailleurs ?) mais le monde entier sait désormais ce qu’ils pensent.
Le braquage destiné à étouffer l’«explosion d’une autre vérité» donne au 11 Septembre une dimension interrogative mondiale dont le gouvernement américain aurait pu se passer. En Grande Bretagne, le très sérieux Financial Times livre à l’opinion -sans les commenter bien sûr, sait-on jamais- les mille et une questions soulevées par Thierry Meyssan sur «l’invraisemblance de la version officielle» américaine servie à la planète entière. En Suisse, l’influent hebdomadaire de langue allemande Facts se demande où est passée «la seule photo utile : celle de l’objet qui a frappé le Pentagone et qui ne peut être un Bœing 757». En Asie et en Amérique Latine, la polémique déchaîne aussi des passions dans les médias, mais pas dans le sens que l’Administration Bush aurait souhaité.
Dans le monde islamique, l’intérêt porté aux polémiques nées des événements du 11 septembre est exacerbé par l’origine musulmane des présumés pirates qui auraient explosé les aéronefs sur les tours jumelles. Le quotidien marocain Libération du 16 juin 2002 livre sur Meyssan le commentaire suivant : «D’aucuns iront jusqu’à le qualifier de négationniste, ceci alors que l’Histoire de ces effroyables événements n’a pas encore été écrite. Ni par les historiens et encore moins par les journalistes qui ont totalement abdiqué de leur esprit critique. Car, dans toute cette histoire, le problème n’est pas Thierry Meyssan qui est loin d’être l’illuminé qu’on nous présente depuis quelques mois, mais celui de la suffisance des médias.» Dans ce type de situation, ce sont les intérêts supérieurs des Etats qui sont mis en exergue. C’est pourquoi, lorsque l’Institut d’études politiques dénommé Centre Zayed, un cadeau des Emirats Arabes Unis à la Ligue arabe, invita Meyssan à venir défendre sa thèse conspirationnistes, ce dernier n’hésita pas. Mais après, la sanction ne tarda pas elle aussi. Le Centre ferma ses portes sous la pression des Américains car de toute évidence, ce petit émirat, comme tous les autres régimes arabes du Golfe, ne survit que grâce au parapluie militaire des Usa.
Aujourd’hui, il existe un puissant «Mouvement pour la vérité» sur les attentats du 11 septembre. Ils sont journalistes, hommes politiques, architectes et ingénieurs, professionnels de l’aviation civile et militaire, militaires de haut rang, survivants et proches de victimes, citoyens de divers pays…, qui estiment que l’administration du Président Georges W. Bush a volontairement dressé un gros écran de fumée sur les causes véritables de cet événement sans précédent. La plus vaste lame de fond de la contestation de la vérité officielle se trouve aux Etats-Unis, mais elle fait aussi son nid au Japon, au Canada, dans le monde musulman, en Amérique Latine… Un jour peut-être…
Sources :
Thierry Meyssan, L’Effroyable imposture, Le Pentagate
David-Ray Griffin, Omissions et manipulations de la Commission d’enquête sur le 11 septembre
Auteur: Momar DIENG
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