par biko » Lun Avr 14, 2008 11:53 am
salam
Malgré son développement fulgurant, la presse africaine reste pour l’essentiel dans l’informel.
La multiplication des instances de régulation des médias traduit l’ampleur des dérives de la presse. Elle révèle en même temps le coût imposant de ces dérives.
La presse sénégalaise a engagé un processus de création d’une structure chargée de veiller sur le respect de l’éthique et de la déontologie. C’est le reflet de l’insatisfaction des journalistes sénégalais par rapport à la manière dont la profession est exercée. Ce malaise n’est cependant pas spécifique au Sénégal.
Entre 1997 et 2003, l’Etat du Bénin a octroyé à la presse 2,1 milliards de FCFA, environ 3,2 millions d’euros d’aide annuelle à 107 organes de la presse écrite et 47 de la presse audiovisuelle. Sur la période 2000-2003, 17 organes ont écopé de pénalités financières infligées par l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias du Bénin. Ces pénalités sont un lourd fardeau financier pour les médias.
La presse africaine s’est développée, à partir des années 90, à un rythme époustouflant. Elle a crû beaucoup plus vite qu’aucun autre secteur d’activité.
Au Sénégal, au moins quatre chaînes de télévision ont rejoint la télévision de service public. On ne compte plus le nombre de radios, de quotidiens et d’hebdomadaires à capitaux privés qui inondent d’informations les 12 millions de Sénégalais. La plupart de ces entreprises de presse n’ont pratiquement ni administration, ni service de gestion. En dépit du rôle crucial qu’elle joue, la presse, en Afrique, appartient davantage au secteur informel. C’est une économie souterraine, prise entre le marteau de la fiscalité et l’enclume des amendes judiciaires. Depuis 1990, il y a eu pas moins de 450 procès de presse au Cameroun et 205 au Gabon. Ces procès ont coûté aux journaux, dans ces deux pays, quelque 7 millions d’euros de perte.
On se bat pour les droits de l'Homme mais on oublie de se battre pour faire respécter ces droits entre nous.