Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

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Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

Messagepar doudou » Ven Fév 01, 2008 7:06 pm

Tariq Ramadan a fait ses études à l’Université de Genève (Littérature Française Philosophie) et est docteur ès Lettres en Islamologie-Arabe. Il a poursuivi et approfondi ses études en Sciences islamiques au Caire (1992, 1993).
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Il a été nommé Professeur d’islamologie au Classic'est Department de l’Université de Notre Dame (USA, Indiana) et Luce Professor au Kroc'est Institute (Religion, conflits et Promotion de la Paix) Il est engagé depuis plusieurs années dans le débat concernant l’islam en Europe et dans le monde. Expert/membre Expert consultant dans diverses commissions attachées au Parlement de Bruxelles. Il participe à divers groupes de travail internationaux se rapportant à l’Islam, au dialogue interreligieux et plus largement au développement et aux questions sociales.

Professeur d’islamologie (Faculté de Théologie à Oxford), il est également Professeur invité (en charge de la chaire : Identité et Citoyenneté) à l’université d’Erasmus (Pays Bas)

Il est actuellement Senior Research Fellow à l’université d’Oxford (St Antony’s College), à l’université de Doshisha (Kyoto, Japon) et à la Lokahi Foundation (Londres)

En novembre 2007 il a renoncé à occuper la Chaire d’Etudes Islamiques que l’université de Leiden lui avait offert (oct. 2007)

Il est également Président de l’organisation (groupe de réflexion et d’action) European Muslim Network (EMN) à Bruxelles.

http://www.tariqramadan.com/


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Soro xooro diηa, Soke xooro koñore.
Soro xooro diηa, Selihe xooro manjare.
Soro xooro diηa, Yeliηe, xooro kardige.
Soro xooro diηa, Tumujo xooro boloone
Baañanke diηa, Taabonke diηa,
Woynanke diηa, Woytanke diηa,
Xirjonke diηa, Makkanke diηa
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Messagepar Super Diamono » Ven Fév 01, 2008 10:51 pm

à l'ecouter il fait peur aux intellectuels europeens. ils n osent plus l affronter
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Messagepar Mame Diaara » Sam Fév 02, 2008 6:26 am

merci doudou. j ai regardé leur débat en entier. faut dire que tariq ramadan est de loin devant son adversaire du plateau. il maitrise mieux les questions musulmanes que l'autre type qui n a fait que l attaquer en faisant reference à son grand pere. j ai trouvé cela sournois
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Messagepar Nouha Cissé » Lun Fév 04, 2008 12:24 am

Mame Diaara a écrit:merci doudou. j ai regardé leur débat en entier. faut dire que tariq ramadan est de loin devant son adversaire du plateau. il maitrise mieux les questions musulmanes que l'autre type qui n a fait que l attaquer en faisant reference à son grand pere. j ai trouvé cela sournois


Tribune sur Bernard Henry Levy un anti tariq Ramadan notoire

BHL ou l'empereur de la morale aux habits neufs
par Pascal Boniface, directeur de l'IRIS (Institut de recherches internationales et stratégiques), 22 octobre 2007
Personne n'oserait imaginer Floyd Landis ou Lance Armstrong prendre la tête d'un grand débat sur la lutte contre le dopage. Pourtant, nul ne semble s'offusquer que Bernard-Henri Lévy soit devenu la référence de celui sur la place de la morale en politique nationale ou internationale et de la refondation de la gauche
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Pascal Boniface

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Comment comprendre que quelqu'un qui n'a jamais exprimé de préoccupations sociales puisse jouer ce rôle ? Comment expliquer surtout que celui dont plusieurs livres d'auteurs différents ont mis à jour les multiples mensonges (de ses rencontres avec Massoud, à sa ceinture noire de judo) puisse encore être crédible ? Sans doute suis-je d'une naïveté infantile, mais je pensais qu'on ne pouvait être à la fois un menteur multirécidiviste et se prendre pour une figure morale. Comment quelqu'un ayant une pensée binaire (bien-mal, ami-ennemi, eux-nous), puisse passer pour un intellectuel incontestable ? Comment expliquer que dans un pays qui n'est pas totalitaire, nul ne se sente la force de refuser de l'inviter pour évoquer son livre ? De deux choses l'une, soit les journalistes vedettes qui le font n'ont entendu parler d'aucun des ouvrages qui méthodiquement ont démonté le système BHL, et on peut se poser des questions sur leur compétence. Soit ils invitent néanmoins BHL en connaissance de cause et c'est leur conscience professionnelle qui est en cause. Certes, c'est probablement la simple prudence qui les pousse à agir ainsi. Pourquoi risquer de se fâcher avec un homme qui a à la fois la rancune tenace et de solides appuis dans le monde des affaires, de la presse et de l'édition, qui récompense les services rendus et punit sévèrement ce qu'il considère comme des outrages ? Mais où est alors le respect dû au public ? Est-il éthiquement acceptable de le tromper par peur des représailles de BHL ou dans l'espoir de ses renvois d'ascenseur ?

A chaque fois que BHL a été interviewé, il l'a été avec admiration et déférence. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas été poussé dans ses retranchements face à ses nombreuses contradictions, à ses manquements et erreurs pourtant dûment répertoriés. Et les quelques fois où il n'était pas le seul invité, les précautions semblent avoir été prises pour qu'aucun autre participant ne puisse présenter le risque de l'attaquer frontalement.

Comment expliquer que quelqu'un qui, ouvertement ou insidieusement, fait la chasse à ceux qui avaient pour défaut de ne pas l'admirer assez, ou qui ont commis le crime de critiquer ses deux passions les plus sincères (lui-même et Israël) puisse passer pour un héros de la liberté ?

Pour BHL, l'anti-américanisme est « la métaphore de l'antisémitisme ». Cela n'est pas faux, mais pas dans le sens qu'il invoque. De plus en plus en effet, ceux qui critiquent la politique extérieure américaine sont traités d'anti-américains de la même façon que ceux qui critiquent le gouvernement israélien sont accusés d'antisémitisme. C'est-à-dire qu'on pratique un amalgame entre la critique de l'action d'un gouvernement et l'hostilité ou la haine face à un peuple. Le tout, bien-sûr en proclamant le principe de la liberté de critiques dont il veut se conserver le monopole pour en fait l'exercer assez peu. Pourquoi célébrer autant les Etats-Unis et essayer d'interdire au maximum toute critique de sa politique extérieure ? Pourquoi cette accusation infamante (et censée être disqualifiante) d'antiaméricanisme par mimétisme avec l'accusation d'antisémitisme ? Certes en 1985 BHL avait déjà signé une pétition en faveur des « contras » nicaraguayens dont le texte émanait d'une officine de la CIA (1). Mais au-delà de cette ancienne connexion, il est un autre motif qui pousse BHL à diaboliser ceux qui critiquent les Etats-Unis. Tout simplement parce que malgré tous ses défauts, le gouvernement Bush a l'immense avantage de n'avoir jamais exercé de pressions sur le gouvernement israélien. Que les Etats-Unis, par exemple, mettent en pratique le rapport Baker, qu'ils cessent d'être des soutiens inconditionnels du gouvernement israélien, et BHL sera moins pro-américain.

BHL déploie une énergie considérable à nier que le conflit israélo-palestinien est un problème stratégique majeur. Il a même été jusqu'à écrire que c'était au Darfour que se jouait le choc des civilisations. Pourtant, c'est bien la grille de lecture du conflit israélo-palestinien qui détermine tous les jugements qu'il peut émettre sur la scène nationale. Il est pour la paix, mais fait toute confiance au gouvernement israélien pour la mettre en œuvre sans pressions extérieures. Ceux qui sont d'accord avec lui sur ce point sont des figures morales. Ceux qui ne le sont pas sont des antisémites. Car si BHL se dit pour la paix et en faveur de la création d'un Etat palestinien, il entend non seulement n'exercer aucune critique à l'égard du gouvernement israélien et de surcroît s'avère implacable pour ceux qui osent le faire.

BHL est en fait partagé entre son désir d'apparaître comme un intellectuel universaliste et sa dérive communautariste qu'il ne parvient pas à maîtriser. En effet, il n'applique pas les mêmes critères aux différents conflits et crises en cours et à celui du Proche-Orient, ce qui devrait donc l'empêcher de se revendiquer comme intellectuel universaliste. Il prouve au contraire son communautarisme. Il s'insurge à juste titre, que l'on ne montre plus des images de la répression birmane, mais s'insurge à l'inverse qu'on puisse montrer des images de la répression des Palestiniens. Il condamne à juste titre les bombardements de populations civiles tchétchènes par l'aviation russe mais condamne ceux qui critiquent les bombardements de l'aviation israélienne sur la population palestinienne ou libanaise. Au cours de la guerre du Liban, il s'est même ému que l'on puisse juger disproportionnée la réaction israélienne à l'enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens, ce qui était pourtant la critique minimale à apporter, les différentes organisations humanitaires, parlant elles de crimes de guerres (tant pour le Hezbollah que pour l'armée israélienne par ailleurs). Il soutient le principe de liberté totale d'expression pour Redeker, mais celui d'interdiction totale pour Ramadan de pouvoir s'exprimer en France. Ecartelé entre sa prétention universaliste et sa réalité communautariste niée , BHL s'en sort en tirant à boulets rouges sur ceux qui dans leurs réflexions, leurs écrits mettent en avant cette contradiction.

Tant qu'il n'y aura pas une paix juste au Proche-Orient, BHL ne pourra pas concilier son universalisme affiché et son communautarisme, c'est pourquoi il est aujourd'hui extrêmement agressif. La meilleure défense, c'est l'attaque. Le communautarisme de BHL est déjà en soit problématique. Loin d'en être gêné, il fait porter la critique sur ceux qui, réellement universalistes, ont la même grille de lecture pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qu'il s'agisse du Proche-Orient, du Caucase ou de l'Asie. C'est proprement inacceptable. Ce que BHL appelle l'antisémitisme de gauche, c'est tout simplement ceux qui estiment que le conflit du Proche-Orient ne fait pas exception aux règles de droit international et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, même en tenant compte d'une histoire particulièrement douloureuse du peuple juif. BHL se transforme alors en maccarthyste, je suis personnellement bien placé pour en témoigner. Parce qu'il ne souhaite pas que la France ait une politique active au Proche-Orient ou marque son indépendance face aux Etats-Unis, il traite de maurrassien toute personne coupable de vouloir l'inverse. De Régis Debray à Rony Brauman, en passant par Jean-Pierre Chevènement et Henri Guaino (2), il veut disqualifier ceux qui ne sont pas d'accord avec lui, utilisant les arguments moraux non pas pour débattre, mais pour censurer. BHL a le droit de ne pas aimer une France affirmant son autonomie stratégique, mais pas de taxer de racistes ceux qui ne partagent pas ses vues. Une fois encore, la morale est évoquée pour brouiller les cartes et pour des desseins peu dignes.

BHL est un symbole actif de cette coupure entre le peuple et les élites. BHL est nu moralement. Courtisane et craintive, la majorité de la presse fait semblant de le voir richement vêtu et s'ébahit devant le faste de ses habits neufs. Le public, lui, est partagé entre l'écœurement et la rigolade.

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Pascal Boniface, directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Il vient de publier « 50 idées reçues sur l'Etat du monde aux éditions Armand Colin.

1 Cf. Une imposture française, Nicolas Beau, Olivier Toscer, les Arènes, page 141 et suivantes.
2 Qu'il attaque curieusement pour avoir contribué à rédiger le discours de Dakar, mais prend bien garde de s'en prendre à Nicolas Sarkozy qui l'a prononcé.
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Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît.
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Est-il Permis de critiquer l'Etat d'Israel en France - Pascal Boniface ?

Messagepar Nouha Cissé » Lun Fév 04, 2008 2:34 am

J’AVOUE avoir été extrêmement surpris par la lecture de l’article d’Armand Laferrère. Tout d’abord par le ton employé, agressif bien au-delà des limites habituelles y compris de la polémique. Et plus encore par les contrevérités qu’il contient, dont le nombre et l’ampleur le rendent difficilement compatible avec l’idée même d’un débat contradictoire, où la vigueur de l’opinion ne peut à ce point s’exonérer des réalités. Voici donc ma réponse. Communautés Depuis que l’ancien ambassadeur d’Israël en France m’a mis en cause il y a trois ans (1), je commence à avoir le cuir un peu durci à ce sujet. Ce n’est certes pas la première fois que je lis des arguments du genre de ceux employés par Armand Laferrère. Je les rencontre habituellement dans les organes les plus radicaux de la presse communautaire ou sur les sites Internet d’extrême droite (2). Je ne m’attendais certainement pas à lire ce genre de prose dans une revue comme Commentaire sous la plume d’un conseiller à la Cour des comptes, par ailleurs membre, à l’époque, du cabinet du ministre de l’Intérieur. Dès la première phrase, Armand Laferrère commet une erreur. Je n’ai jamais été le « spécialiste attitré du Moyen-Orient au PS ». Il lui aurait suffi de lire mon livre (3) pour le savoir.

Mais les erreurs factuelles de ce type qui abondent dans son article sont moins graves que les nombreuses déformations de mes propos. Si j’ai évoqué l’importance démographique de chaque communauté en France, c’était pour dire que la communauté juive – dont je soulignais que plusieurs représentants s’étaient désolidarisés de la répression israélienne –, à miser sur son poids électoral pour empêcher la critique du gouvernement israélien, pourrait être perdante à terme, car en ce cas la communauté arabe et/ou musulmane voudrait faire contrepoids. Étant plus nombreuse, à terme elle pèsera donc plus. C’est pourquoi j’écrivais : « Il serait donc préférable pour chacun de faire respecter des principes universels et non le poids de chaque communauté. » Ma crainte – qui hélas se réalise un peu plus chaque jour – est que le communautarisme des uns provoque le communautarisme des autres. Le communautarisme unilatéral n’est plus possible. Or, ce processus destructeur pour la République devient de plus en plus accentué. Un dangereux cercle vicieux s’est mis en place, qu’Esther Benbassa a fort pertinemment qualifié de « nationalisme diasporique (4) ». J’avais mis en garde contre un danger, on m’accuse d’être la cause de sa survenance. Loin donc de prôner une communautarisation de la vie politique française ou le lâchage d’une communauté au profit d’une autre, je plaidais au contraire pour la défense de principes universels, seuls capables de faire sortir du piège du communautarisme. Et si, effectivement, je disais dans cette note que la noncondamnation du gouvernement israélien pouvait avoir un coût électoral, c’était parce que je savais d’expérience, notamment par le contact avec mes étudiants, que pour les jeunes cela était vu de façon de plus en plus négative. Chez les jeunes en général, et chez les jeunes beurs en particulier de plus en plus irrités de ce « deux poids, deux mesures » qu’ils constatent à propos du traitement du conflit israélo-palestinien (5). Fatigué de voir mes positions déformées intentionnellement par une véritable campagne de désinformation qui m’accuse d’avoir préconisé le « lâchage » d’Israël parce qu’il y aurait plus de musulmans que de juifs en France, j’ai publié in extenso le texte de ma note en annexe de mon livre pour que le lecteur se fasse une opinion à partir de mes écrits, et non de leurs interprétations.

La politique d’Israël De même, je m’élevais contre « le terrorisme intellectuel qui consiste à accuser d’antisémitisme ceux qui n’acceptent pas la politique des gouvernements d’Israël (et non pas l’État d’Israël) qui, payant à court terme, peut s’avérer catastrophique à moyen terme […] Il isole [la communauté juive] sur le plan national ». On a sur ce point récemment atteint le comble du ridicule et du scandaleux avec le procès intenté à Edgar Morin et Danielle Sallenave pour antisémitisme. Selon Armand Laferrère, la thèse de mon livre serait qu’Israël est un « État agresseur et raciste et qu’un complot d’extrémistes intimidant les médias parvient seul à protéger contre la critique ». En énonçant autant de contre-vérités en deux lignes, Armand Laferrère prouve une fois encore qu’il ne m’a pas lu. Il reprend la méthode – classique chez les propagandistes, inhabituelle chez les grands commis de l’État – consistant à caricaturer les propos de quelqu’un pour pouvoir s’en offusquer. Armand Laferrère serait bien en peine de faire des citations de mon livre ou toute autre déclaration de ma part allant dans le sens qu’il indique. J’ai certes condamné l’occupation par Israël de territoires qui ne lui appartiennent pas et la répression de la population vivant sur ces territoires. J’ai, par ailleurs, toujours condamné les attentats suicides, défendu le droit d’Israël à vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, et me suis élevé contre l’assimilation du sionisme à un racisme. L’ hebdomadaire The Economist, dont les lecteurs de Commentaire ne récuseront pas la pertinence, est bien plus sévère que moi chaque semaine sur la politique israélienne. La presse israélienne l’est également, comme je le souligne dans mon livre. Dans un article retentissant, Théo Klein a écrit dès septembre 2001 : « La politique de réplique d’Israël a atteint son point d’extrême absurdité […] toutes nos valeurs morales sont en train de sombrer (6). » Abraham Burg, l’ancien président de la Knesset, de son côté a été jusqu’à écrire : « Le sionisme est mort et ses agresseurs sont installés dans les fauteuils du gouvernement à Jérusalem […] La révolution sioniste reposait sur deux piliers : la soif de justice, l’équipe dirigeante soumise à la morale civique. L’ un et l’autre ont disparu (7). »

De nombreux soldats israéliens refusent désormais de servir dans les territoires occupés parce qu’ils estiment que ce qu’on les oblige à faire est contraire à la fois à leurs principes et à leur idée du sionisme. Tous vont bien plus loin que moi dans la critique du gouvernement israélien. Leur attachement à Israël me semble pourtant difficile à nier. Ce ne sont pas des juifs antisionistes. C’est au contraire au nom des valeurs sionistes qu’ils s’élèvent contre la politique de l’actuel gouvernement israélien. Armand Laferrère m’accuse également de penser que « tout soutien à cette puissance maléfique ne peut s’expliquer que par une solidarité ethnique mal placée ». J’écris au contraire dans mon livre et je ne cesse de répéter dans mes différentes interventions qu’il n’y a pas de lobby juif en France, car tous les juifs de France n’ont pas la même opinion à propos du conflit israélo-palestinien (8). C’est d’ailleurs un argument très fort pour lutter contre l’antisémitisme et pour montrer que les personnes pensent en fonction de leur conviction, pas de leurs origines. Ce sont au contraire des amis très fidèles d’Israël comme Elisabeth Schemla (9) et Sylvain Attal (10) qui ont récemment annoncé la création de lobby juif. Il y a par contre un lobby pro-isréalien, composé de juifs français et de non-juifs qui pour des raisons très diverses (que j’analyse dans mon livre) soutiendront en toutes circonstances et quel que soit son comportement le gouvernement israélien… ce n’est donc pas une affaire communautaire, mais bien de choix politique.

Curieusement, Armand Laferrère, en écrivant : « celui qui écrit ces lignes n’est ni juif ni israélien. Mais il ne demande pas de plus grand honneur que d’être pris pour tel par les ennemis d’Israël », fait une confusion dangereuse entre juifs français et israéliens, confusion à l’origine de nombreux actes antisémites en France. Citons, pour faire sourire le lecteur, une phrase de son article : « Ceux qui ont passé le XXe siècle à chercher des contre-modèles à opposer à la civilisation démocratique et capitaliste (URSS, Allemagne nazie, Chine populaire, Khmers rouge, Cuba) sont dans la situation difficile de devoir reconnaître l’échec de leurs idoles. La Palestine engagée dans la lutte de “libération nationale” est le dernier avatar de leur recherche émouvante d’un totalitarisme devant lequel se prosterner. » M. Laferrère pense-t-il vraiment que tous ceux qui défendent la création d’un État palestinien, ou même tout simplement ceux qui critiquent l’action du gouvernement Sharon sont des orphelins du totalitarisme ? Il oublie qu’il y a beaucoup d’ex-gauchistes qui se sont réinvestis dans le soutien indéfectible à Israël (11). Parallèlement, une partie de l’extrême droite, Le Pen (12) en tête, est passée de la thématique antisémite au soutien au gouvernement d’Israël, au nom de l’objectif supérieur de résistance contre les « arabo-musulmans ». Armand Laferrère écrit qu’Israël est critiqué pour avoir toléré l’implantation d’une minorité juive dans les territoires à majorité palestinienne, mais que en revanche l’existence d’une forte minorité arabe en Israël n’est critiquée par personne. Faut-il lui rappeler que cette minorité arabe existait, plus nombreuse qu’aujourd’hui, avant la création de l’État d’Israël ? Il devrait être plus précis quant à ses propositions sur cette minorité. Faut-il l’expulser afin d’avoir un État ethniquement pur ? Faire un parallèle entre l’implantation de colonies dans les territoires occupés et l’existence d’une minorité préexistente à la création de l’État est pour le moins curieux.

Sharon et les Palestiniens

Je ne reviendrai pas sur les affirmations d’Armand Laferrère pour qui Ariel Sharon n’est en rien responsable, par sa visite du Mont du Temple du 28 septembre 2000, de la montée des violences, qu’il n’aurait fait qu’exercer le droit pour un juif de visiter le lieu le plus saint du judaïsme. Les services de sécurité israéliens et palestiniens avaient mis en garde contre les conséquences explosives de cette visite qui avait un objectif électoral. Il suffit de lire sur ce point le livre de Charles Enderlin (13), ou de voir le documentaire qu’il a réalisé, à partir des témoignages de tous les acteurs de ce drame et qu’aucun d’entre eux n’a contesté. Les manifestations qui se sont ensuivies se sont soldées par la mort de 58 palestiniens tués par l’armée israélienne en une semaine. C’est à partir de là qu’est née la seconde Intifada. Imaginet- on les réactions que susciterait la mort de 58 manifestants tués par la police dans tout État démocratique? Armand Laferrère penset- il que, puisque ce sont des Palestiniens, ils comptent moins? Je ne nie pas que certains responsables palestiniens aient probablement voulu jouer sur les deux tableaux, Intifada et négociations. Mais les Israéliens n’ont-ils pas eux aussi, et sur une longue période, joué à la fois les cartes inconciliables des négociations et de la colonisation ? Armand Laferrère pense que seuls les dirigeants palestiniens sont responsables de la situation actuelle. J’admire sa capacité à trancher de façon aussi nette ce point délicat. Je ne pense pas pour ma part que la responsabilité repose uniquement sur les Israéliens. Mais on ne peut mettre sur le même plan l’occupé et l’occupant. De même, il affirme qu’Israël n’est pour rien dans la mort du petit Mohamed Al Dura et que la balle qui avait atteint l’enfant venait des lignes palestiniennes. Le général Giora Eiland a reconnu le 3 octobre 2000 que le tir venait apparemment des positions israéliennes (14). Deux civils israéliens ont fait une « contre-enquête » accusant France 2 d’avoir travesti les faits.

Voilà ce qu’un rapport du Congrès américain en écrit : « The investigation was initiated by two civilian volunteers with no was staged by Palestinians, including his father, who they claim were working with the French TV crew whose videotape was seen world wide. Even the Isreli chief of staff, Shaul Mofaz, disassociated himself from this investigation. Congress should ask how such blatantly misleading information was allowed to stay in the report (15). » Ni Charles Enderlin, ni son cameraman n’ont jamais été contactés officiellement par une autorité israélienne pour une enquête. Aucune autorité israélienne n’a d’ailleurs accusé de quoi que ce soit Charles Enderlin et France 2, M. Laferrère va donc jusqu’à s’écarter de la position officielle israélienne pour reprendre la thèse de propagandistes douteux. De toute façon, et avant tout, c’est bien d’un système qu’a été victime le petit Mohamed Al Dura : celui de l’occupation militaire. Après avoir affirmé que le sort des Palestiniens pacifiques est l’une des grandes tragédies du monde contemporain, il affirme : « ceux qui en font le reproche à Israël sont cordialement invités à proposer d’autres moyens pour lutter contre les infiltrations terroristes ». Il y en a au moins un qui n’a pas été essayé : la fin de l’occupation. On peut également rappeler la phrase de Rabin selon lequel il fallait lutter contre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociations et continuer les négociations comme s’il n’y avait pas de terrorisme. Ariel Sharon a promis à son peuple la sécurité et la paix. Il a, depuis qu’il est au pouvoir, demandé un cessez-le-feu total de sept jours aux Palestiniens avant de reprendre les négociations. Mais il a, parallèlement, méthodiquement, détruit les infrastructures et les forces de police palestiniennes et procédé régulièrement à des assassinats ciblés, qui ne sont – dans un pays qui a aboli la peine de mort – que des exécutions sans procès. Peut-on demander à Arafat, bloqué à la Moukata et dont la police a été entièrement détruite, d’empêcher les attentats ? Je ne nie pas qu’il puisse y avoir un double jeu d’Arafat qui a fait l’erreur de penser qu’il obtiendrait plus des républicains américains que des démocrates. Il n’en reste pas moins que l’histoire apprend qu’on ne fait la paix qu’avec ses adversaires et qu’on ne choisit pas qui doit représenter ces derniers. M. Laferrère penset- il que si la Grande-Bretagne réagissait en Irlande de la même manière qu’Israël dans les territoires occupés, cela aurait réellement conduit à réduire le terrorisme et que ceci aurait été accepté tranquillement par les pays aux alentours? Les enquêtes menées sur ceux qui veulent commettre des attentats suicides montrent qu’ils n’ont pas de profil psychologiquement défaillant, généralement explicatif d’une volonté de se tuer, mais que leur existence a été bouleversée par des humiliations ou la perte d’un être cher. Croit-on vraiment que c’est en rasant systématiquement les maisons, en détruisant les oliviers ou en envoyant l’aviation bombarder des maisons qu’on lutte contre le terrorisme ? N’est-ce pas au contraire la meilleure façon de le nourrir ?

Pressions et persécutions

Alors, est-il permis de « soutenir Israël » comme s’interroge Armand Laferrère ? Je dois admettre qu’il est intellectuellement et politiquement de plus en plus difficile de soutenir la politique actuelle du gouvernement Sharon. Armand Laferrère le prouve d’ailleurs à son corps défendant en étant obligé de se livrer à d’incroyables acrobaties intellectuelles pour le faire. Mais ceci mis à part, il n’y a pas de risques à le faire. Il n’aurait au contraire pas pu écrire un article aussi partisan en faveur des Palestiniens sans être ostracisé. Le « deux poids, deux mesures » joue également en ce domaine. À ma connaissance, ceux qui soutiennent Israël n’ont aucun problème pour s’exprimer, aucun problème pour trouver un éditeur (16) et ne font pas l’objet de menaces, d’agressions ou de longs procès, coûteux et psychologiquement éprouvants, comme c’est le cas pour ceux qui critiquent la politique actuelle d’Israël et qui sont de ce fait taxés d’antisémitisme. Il n’entre nullement dans mon intention de jouer au martyr. Mais je persiste à trouver scandaleux les différentes menaces personnelles – dont les insultes furent la forme la plus douce – et les représailles professionnelles dont je fus – dont je suis toujours – la victime. Est-il admissible de subir ces risques pour avoir exercé son droit de critique sur un pays étranger ? En tous les cas, cela n’arrive que si l’on critique un et un seul des 191 États membres de l’ONU. Il y eut des pressions sur les membres du Conseil d’administration de l’IRIS pour qu’ils démissionnent et/ou mettent fin à mes fonctions de directeur. Un Conseil fut même convoqué à cet effet, sans succès cependant. La très grande majorité de ses membres a même été extrêmement choquée par le procédé (17). Des demandes ont été adressées aux ministères par une haute personnalité du CRIF afin qu’ils cessent de passer des contrats avec l’IRIS. Deux collaborations régulières que j’avais avec des quotidiens de province ont été brutalement interrompues. Pour avoir eu le tort de faire un compte rendu favorable de mon livre dans L’Express, Alfred Grosser, dont il paraît difficile de contester la respectabilité et le sens moral, a été contraint de démissionner du Conseil de surveillance de ce journal (18). À plusieurs reprises ma participation à des émissions de radio ou de télévision pour mon livre La France contre l’empire sur la guerre d’Irak et ses conséquences géopolitiques a été refusée, au seul motif (parfois explicitement affirmé) de la publication de mon livre sur Israël. Ce genre de boycott contestable dans les médias privés est proprement inadmissible sur des médias de service public. Il existe pourtant, parfois.

Certains responsables d’entreprises ou de collectivités locales ont demandé à ce que l’IRIS soit exclu de toute collaboration, au seul motif de mes critiques à l’encontre de la politique actuelle d’Israël. Est-il légitime d’utiliser des fonctions de ce type pour prendre des décisions en ce sens qui n’ont rien à voir avec le travail fourni? C’est tout un climat d’ostracisation qui se met en place. On multiplie les attaques pour déconseiller ensuite de collaborer avec quelqu’un d’aussi « controversé ». Bref on crée le scandale pour s’en prévaloir. Certes on peut penser que ceux qui, par lâcheté et pour n’avoir aucun problème, cèdent aux pressions sont finalement aussi coupables que ceux qui les suscitent. Toujours est-il qu’en France il y a un nombre de personnes de plus en plus important qui ont toujours lutté contre le racisme et l’antisémitisme, défendu la paix au Proche-Orient et sont la cible de véritables campagnes. C’est en outre contre-productif lorsque l’on vise à combattre l’antisémitisme. Certes ceux qui mettent en oeuvre de telles campagnes peuvent se dire que si elles n’ont pas réussi à faire taire ceux contre qui elles étaient montées, elles ont au moins pour mérite d’être dissuasives pour les autres. Combien de fois n’ai-je entendu « je suis tout à fait d’accord avec vous, mais je n’oserai pas le dire publiquement »? La critique à l’égard d’Israël est en effet à l’image de la liberté syndicale dans les pays communistes. Elle existe sur le papier, mais celui qui essaie de l’exercer peut s’attendre à des déconvenues, ce qui réduit le nombre de volontaires. Mais, à terme, n’est-il pas dangereux de compter davantage sur la peur que l’on inspire que sur la force de conviction ? Il ne s’agit plus de se demander si nous sommes en train d’« importer » le conflit du Proche-Orient en France. C’est déjà fait, ce qui n’avait pas été le cas au cours d’aucun conflit antérieur, qu’il s’agisse des guerres israélo-arabes de 1967, 1973, 1982, de la première Intifada ou des deux guerres du Golfe. Ceux qui appellent les juifs de France à se solidariser avec Israël, quoi que fasse son gouvernement, mais qui les stigmatisent lorsqu’ils ne les suivent pas sur ce terrain, soufflent sur les braises du communautarisme. Les responsables institutionnels et intellectuels communautaires qui sont les premiers à fustiger les juifs qui ont le malheur de critiquer l’action du gouvernement israélien ne participent-ils pas à la confusion des esprits ?

Une double peur

Il y a aujourd’hui une double peur. Peur réelle de nombreux juifs de n’être plus chez eux en France, de ne pas pouvoir envoyer tranquillement leurs enfants à l’école de la République. De ne pas se promener dans certains endroits sans risque d’être agressés physiquement ou insultés. Il ne faut pas nier cette peur. Cette peur rencontre une incompréhension. Pour de nombreux Français, il est difficile de penser que l’antisémitisme ou la judéophobie sont devenus le problème numéro 1 de la société française. Que les juifs de France ont besoin d’une protection particulière, ou d’être plus protégés que les autres Français, qu’ils sont les premières et principales victimes du racisme en France. Que pour lutter contre l’antisémitisme il faille faire des procès à des journalistes ou intellectuels qui ne leur paraissent pas avoir tenu des propos inacceptables, interdire des livres, censurer des films, sélectionner les comiques qui ont le droit de faire de l’humour et ceux qui sont interdits de spectacles. Le risque donc – et une fois encore on peut faire un constat tout en le déplorant – c’est la montée d’une tragique incompréhension mutuelle. Le danger le plus grave ne vient pas du racisme des jeunes de banlieues. Il y en a bien sûr encore qui passeront à l’acte, qui commettront agressions et dégradations inacceptables. Mais le pire danger réside plutôt dans un fossé grandissant, sans haine mais avec lassitude et irritation, entre Français, juifs et non-juifs. Le risque c’est l’accentuation d’amalgames (du style : tous les juifs pensent la même chose) faux, bien qu’ils soient de plus en plus perçus par les uns et les autres comme étant vrais.
Ce climat est le fruit paradoxal d’une réelle inquiétude des juifs – que les non-juifs n’ont pas le droit de nier – sur la fragilité de la situation, et la conviction qu’ont les dirigeants de la communauté organisée que le rapport de force leur est suffisamment favorable pour obtenir satisfaction sur les revendications émises. Pour lutter contre cela, il faudrait pouvoir reprendre le débat sur des bases saines. Or le climat devient de plus en plus détestable. On condamne sans appel ceux avec lesquels on n’est pas d’accord, en refusant avec la dernière énergie tout contact et tout débat avec eux, et pire encore, en voulant les interdire de parole. Il est incompréhensible que des intellectuels, plutôt que de démonter les arguments de ceux avec lesquels ils ne sont pas d’accord, refusent de débattre avec eux (pouvant ainsi faire croire qu’ils n’ont guère d’arguments) et pour finir appellent à les boycotter ou les interdire de parole. Par ailleurs, l’attitude vis-à-vis du conflit israélo-palestinien devient une ligne de clivage qui dépasse toutes les autres. On peut s’accommoder de différends sur des sujets politiques, sociaux, sexuels, sportifs, etc. Un désaccord sur le conflit israélo-palestinien peut, à l’inverse, conduire à la rupture. Il y avait par exemple dans le Conseil d’administration de l’IRIS deux membres – l’un juif, l’autre pas – avec lesquels j’étais en désaccord intellectuel, autant sur la politique intérieure qu’internationale et sur en fait à peu près tous les sujets de société. Nous le savions, mais nous nous appréciions humainement néanmoins. On se connaissait depuis près de vingt ans pour le premier, plus de vingt ans pour le second. Mais dès que la polémique s’est portée sur Israël, ils ont rompu totalement avec moi. Croit-on que l’on combattra l’antisémitisme en donnant l’impression qu’il y a deux poids, deux mesures dans la lutte contre les violences racistes? L’agression contre le secrétaire général du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Mouloud Aounit, ou celle contre des étudiants de Nanterre en plein tribunal de Paris, toutes deux perpétrées par des extrémistes juifs, n’ont pas débouché sur la mobilisation médiatique et politique que l’on aurait constatée en d’autres circonstances.

Pour un accord minimal

Il y a également un deux poids, deux mesures vis-à-vis des dérapages verbaux. Peut-on stigmatiser le « dérapage » de Tariq Ramadan et ne rien dire lorsque Alexandre Adler se déclare « beaucoup plus choqué par des traîtres juifs comme les Brauman et autres » (19), lorsque Alain Finkielkraut, qui a parlé d’« Année de cristal » (sic) pour 2002, a taxé d’« antisémitisme juif » Eyal Sivan, soupçonné de vouloir « tuer », « liquider » et « faire disparaître » ses coreligionnaires (20). Lorsque Sylvain Attal accuse Dominique Vidal de défendre, sur les rapports entre juifs et Israël, une thèse « jumelle de celle du révisionniste Roger Garaudy (21) ». Une occasion de sortir de ce cercle vicieux a été perdue. L’ accord de Genève signé entre Abdel Radbo et Yossi Beilin a suscité une vague d’espoir sur place et en France. L’hebdomadaire Marianne a intelligemment lancé une pétition pour soutenir ces accords. Des responsables politiques, intellectuels de tous horizons, qui ne débattaient même plus les uns avec les autres l’ont signée ensemble. Même s’il ne permettait pas une paix immédiate au Proche-Orient, il ouvrait une respiration démocratique dans l’Hexagone. Hélas, cet élan commun a été brisé. Un meeting public a été organisé le 12 décembre 2003 qui devait réunir l’ensemble des signataires, mais qui n’a été ouvert qu’aux seuls considérés comme des « amis véritables » d’Israël, ceux qui, par exemple, ne critiquent pas la construction du « mur de sécurité ». Ceux qui avaient un jour ou l’autre critiqué Sharon en ont été exclus. Il y a eu là une possible dynamique qui a été cassée. Les intellectuels de ce pays n’ont guère de prise sur l’évolution du conflit du Proche- Orient. Leur responsabilité est en revanche réelle sur des répercussions en France. Ne pourrait-on pas se mettre d’accord sur quelques principes, propres à limiter la dégradation du débat public ? 1. Permettre tous les débats, condamner et interdire toutes les violences. 2. Condamner de façon équivalente tous les dérapages verbaux et agressions physiques. 3. Admettre que la force de l’argumentation est supérieure à la tentation de l’interdiction. 4. Reconnaître que le débat sur le Proche- Orient en France est légitime et nécessaire, et qu’il faut recréer un espace de dialogues y compris et avant tout entre ceux qui sont en désaccord.

PASCAL BONIFACE LA POLITIQUE FRANÇAISE ET ISRAËL
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Re: Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

Messagepar Fatoumata Camara » Mer Avr 23, 2008 5:09 pm

Tariq Ramadan réagit au film de Wilders au Journal télévisé néerlandais

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Re: Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

Messagepar Mame Diaara » Sam Avr 26, 2008 2:07 am

ils ont peur de lui parce que il est intelligent et un grand orateur.
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Re: Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

Messagepar Modou Mbacke » Lun Mai 19, 2008 12:49 am

Débat diffusé en octobre 2006, émission " Infrarouge" télévision suisse romande.

Petit précision, Yvan Perrin est un élu du parti U.D.C. le parti le plus plébiscité par les citoyens suisses et qui fait un carton pratiquement à chaque votation.


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Re: Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

Messagepar Dado » Lun Mai 19, 2008 1:27 am

les contradicteurs de Tariq viennent avec des caricatures alors que lui a des bases très solides en islamologie. de plus il connait bien l'occident pour y être né et y avoir grandi. dons ses adversaires ont peu de chances de le battre dans les débats.
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Re: Tariq Ramadan, la terreur du monde occidental

Messagepar Bathily Sempera » Dim Déc 21, 2008 12:07 am

http://www.tariqramadan.com/spip.php?pa ... icle=10484

60 ans de Droits Humains et La Liberté
mercredi 17 décembre 2008, par Tariq Ramadan

A l’heure où nous fêtons les soixante ans de la Déclaration des Droits de l’Homme, les rencontres de commémoration se multiplient à travers l’Europe. L’Agence Européenne pour les Droits Fondamentaux organisait à Paris (les 8 et 9 décembre derniers) une conférence internationale sur les droits fondamentaux et la liberté d’expression sous le patronage de la ministre de la Justice, Rachida Dati, qui ouvrit les débats. Les exposés introductifs mettaient en évidence les nouvelles potentialités et les nouveaux dangers de l’expression libre, des impératifs de sécurité, des dangers d’internet, de la diffamation, etc. Pour rééquilibrer le propos, la journaliste française, qui avait été kidnappée en Irak, Florence Aubenas, est venue rappeler que la liberté d’expression est de plus en plus en danger et non pas seulement dans les dictatures et les pays du Tiers-Monde. Du meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, qui
avait couvert courageusement la guerre en Tchétchénie, aux intrusions du pouvoir politique en France avec un Président qui acquiert le droit de nommer le président de France-Télévisions (les chaînes publiques), Florence Aubenas tenait à relever que les journalistes voyaient jour après jour leur liberté se restreindre au nom de la guerre contre le terrorisme, la sécurité ou des raisons de politiques politiciennes. Le rapporteur des Nations Unies sur les questions relatives au racisme, Doudou Diene, ajouta qu’il ne fallait pas oublier la pression des grands groupes économiques de même que les questions relatives aux immigrés à qui, aux frontières de l’Europe et parqués dans des centres d’accueil, on refuse un semblant de liberté d’expression.

Le tableau est assez illustratif : la liberté d’expression n’est pas dans le meilleur état de santé et nos démocraties doivent s’engager dans un travail profond pour améliorer les choses. La lutte contre les dictatures, la libération des opposants politiques, la sécurité et le droit de la critique pour les journalistes sont autant de causes à défendre à travers le monde. Mais au cœur des sociétés démocratiques, il faut également s’engager à la responsabilisation des citoyens qui négligent les libertés qui leur sont offertes, défendre les droits des immigrés, protéger le service public des diktats de l’économie et de la politique. Sortir du régime de la peur qui nous transforme en victime trop souvent consentante pour nous engager avec volontarisme dans un processus de responsabilisation collective qui nous transformerait en « sujets », en citoyens libres et responsables connaissant leurs droits et en usant de façon
rationnelle et raisonnable. L’objectif est louable mais est-il seulement possible d’opérer cette réforme, cette révolution d’intelligence, qui nous permettent de nous réapproprier l’essence de la liberté et les moyens de son expression.

Au lieu de s’embourber dans des débats stériles qui stigmatisent les politiciens responsables des politiques sécuritaires d’une part ou l’impéritie des journalistes peu formés ou seulement avides de « scoop » d’autre part, il semble plus effectif de commencer par le commencement. Il faut bien sûr une approche critique et constructive des sociétés démocratiques, des politiques sécuritaires ou d’immigration, des médias et des pouvoirs, mais au bout du compte rien ne sera effectif si les citoyens ne sont pas mis en face de leurs responsabilités. Et cela commence sur les bancs de l’école. Comment protéger la liberté des femmes et des hommes si rien n’est dit à l’école sur les médias, leur fonctionnement, leur pouvoir et l’information en général (la télévision, les journaux, internet et les moyens alternatifs) ? Vis-à-vis des medias nous produisons et entretenons un analphabétisme en complète contradiction avec les
valeurs démocratiques que nous prônons. Voilà donc nos sociétés démocratiques formant des citoyens sans leur donner les outils pour comprendre la force, les moyens et le fonctionnement du pouvoir médiatique qui est devenu le premier pouvoir dans le façonnement des représentations dans l’espace public et la vie politique en général. Eduquer et instruire, c’est rendre un individu autonome, possédant les moyens de l’analyse et de la critique et donc les moyens de sa liberté : nos sociétés modernes travaillent contre elles-mêmes si elles ne se penchent pas de façon plus déterminée sur l’ « alphabétisation médiatique » dès le plus jeune âge, officiellement et de façon transdisciplinaire, dans les programmes des écoles publiques et privées. Il s’agit d’apprendre à recevoir une information, à l’analyser, à la comprendre et à la mettre en perspective (historique, géographique, contextuelle) : ce travail doit se
nourrir d’études sur l’image, le commentaire, le pouvoir de la langue (et par conséquent sa maîtrise).

Au moment de fêter les soixante ans de la Déclaration des Droits de l’Homme, nous sommes renvoyés aux fondamentaux de sa philosophie : il importe de donner aux femmes et aux hommes les moyens de leurs droits. La liberté, à l’évidence, mais également l’éducation, la conscience critique, la langue, la compréhension de l’environnement humain et social, la capacité d’analyse des pouvoirs (de tous les pouvoirs). Les droits fondamentaux, dont la liberté d’être et de s’exprimer, sont l’objet d’une quête permanente et c’est à l’école que l’on doit apprendre la lucidité de la critique autonome comme impératif à l’aliénation possible des libertés collectives.
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