par biko » Mer Juil 09, 2008 2:28 am
salam
Quelle place échoit à la femme et à l’homme noirs dans la société française contemporaine ? Quel regard portent sur eux les membres des autres communautés nationales ? Comment s’y prennent-ils pour exister dans un environnement politique, social et économique défavorable, voire hostile ?
Il y a comme une hiérarchie des races qui place le Noir au plus bas de l’échelle. C’est certainement la créature la plus discriminée et la plus honnie de l’espèce humaine. Et comment le nier, lorsque pendant de longues décennies a sévi la ségrégation raciale, contre laquelle ont combattu les Martin Luther King et Rosa Park aux Etats-Unis, les Nelson Mandela en Afrique du Sud ? Lorsque, dans les années 80, une femme ou un homme noir est interpellé par le terme « maïmouna » en Bulgarie, qui veut dire « singe » dans la langue de ce pays, pour ne citer que ces exemples ? Et en France donc, pays qui se définit comme celui où l’on respecte les droits de l’homme, les choses sont-elles différentes ?
La France pêche par excès d’outrecuidance en s’érigeant en modèle de tolérance raciale quand, sur son sol, il ne fait pas toujours bon être bronzé, notamment lorsqu’on a affaire à la police ou à la justice, ou qu’on est à la recherche d’un logement, d’un emploi ou d’une école pour son enfant. Jamais une race ne s’est autant reniée, abâtardie et prostituée culturellement que la nôtre. Et jamais sans doute les Négro-africains en particulier n’ont autant eu honte d’être noirs qu’en ces temps d’afropessimisme exacerbé et de mépris général pour l’Afrique .Il importe que les Noirs, qu’ils viennent d’Afrique ou des Caraïbes, se réveillent de leur léthargie pour faire changer les choses, et surtout qu’ils quittent les "masques blancs" dont ils s’affublent, car ce n’est pas ainsi qu’ils parviendront à être épanouis. J’entends dénoncer avec véhémence ceux qui, tant dans les sphères politiques que la société civile, faussent les règles du jeu social en instaurant une préférence raciale innomée en faveur des Français qui déclinent la couleur locale. Autrement dit sont blancs dans un pays qui, au mieux, a honte de ses Noirs, et au pire les renie. Tout autant, j’en appelle à la conscience des Noirs et assimilés pour ne pas subir docilement le destin misérabiliste que veulent leur imposer les ayatollahs d’un certain puritanisme racial. Il est urgent qu’ils se prennent en charge, et développent des solidarités communautaires à l’instar d’autres populations établies sur le sol français.La sagesse africaine dit que l’eau coule nécessairement de la montagne vers la rivière. Même si les obstacles restent nombreux et semblent insurmontables en l’état actuel des choses, ils ne sont guère rédhibitoires. Je garde donc l’espoir qu’un jour, les Noirs de ce pays trouvent leur place dans une société qui, à ce jour, leur donne rarement leur chance. Au mérite, car ils sont loin d’être moins intelligents, moins travailleurs et moins performants que ceux qui tirent outrageusement profit de leur peau blanche pour gravir les marches de la hiérarchie sociale.
Pris dans la nasse de la détresse matérielle, morale et identitaire, beaucoup trop de Noirs pensent que leur salut passe nécessairement par le rejet pur et simple de leur culture d’origine.On peut parfaitement s’intégrer dans la société d’accueil et s’y épanouir tout en restant fidèle aux fondements de son essence nègre et africaine. Voyez les Juifs de France. Ils pratiquent avec ferveur leur religion et des coutumes millénaires, que d’aucuns jugeraient archaïques et démodées, sans que cela nuise à leur intégration. Voyez la communauté asiatique. Ses membres vivent dans une quasi-autarcie culturelle, économique et intellectuelle, mais tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont plutôt bien intégrés. Enfin, quand l’élite et l’intelligentsia noires prêtent complaisamment le flanc à la molestation intellectuelle de leurs congénères plutôt que de s’en solidariser, je m’émeus et m’interroge.
Nous, Noirs de France et d’ailleurs, devons devenir les acteurs de notre propre développement social et économique. Nous aurions tort de compter sur les autres pour nous y aider, car notre mieux-être social et économique n’est pas forcément leur intérêt. Face à l’adversité ambiante, la solidarité doit être le maître mot.
On se bat pour les droits de l'Homme mais on oublie de se battre pour faire respécter ces droits entre nous.