Du porc'est retrouvé dans un kebab halal
Cette découverte a été faite pendant une opération de contrôle. Kamel Kabtane, le recteur de la mosquée de Lyon, va déposer plainte à l’issue de l’enquête
Lors d’une vaste opération interministérielle de contrôle (qui s’est déroulée du 15 juin au 15 septembre), les services vétérinaires et leurs collègues de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes ont vérifié une soixantaine de vendeurs de kébabs dans le Rhône. A Lyon, chez un revendeur de kebabs préemballés, les inspecteurs ont retrouvé des traces suspectes dans de la viande présentée comme halal. Une sorte de gelée qui pourrait être du porc.
« Compte tenu de la gravité des faits, une enquête est en cours » affirme-t-on du côté de la préfecture. Dès la connaissance de cette découverte, la mosquée de Lyon a aussitôt réagi. « Nous ne sommes pas surpris car nous savons qu’il existe des fraudes. Certains mentent aux musulmans pour une histoire d’argent » a expliqué, hier, Kamel Kabtane, le recteur de cette mosquée. Avec'est 650 000 tonnes de marchandises consommées, le marché du halal est évalué à 3 milliards d’euros par an. Une fortune que se partagent producteurs, distributeurs et contrôleurs.
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Invérifiables sur la traçabilité. Selon une enquête de l’hebdomadaire Marianne (publiée en janvier 2005), 80 % des produits commercialisés sous le label « halal » ne seraient pas conformes aux rites prescrits. « Pour avoir une viande halal, il faut d’abord sélectionner un animal sain. Il est ensuite tué lors d’un rituel spécifique. Attention, dans les abattoirs, la viande ne doit pas être mélangée aux autres. Ce n’est pas parce qu’un musulman vend de la viande qu’elle est forcément halal. En ce qui concerne la mosquée de Lyon, nous travaillons avec'est des abattoirs. Nous contrôlons aussi tout le processus de fabrication pour être certains que des produits élaborés soient bien conformes » explique Kamel Kabtane. A chaque fois, la mosquée de Lyon prélève une taxe sur la viande qui reçoit, en échange, un tampon d’officialisation. Cette taxe représente un gros magot ! Aujourd’hui, chez certains revendeurs de kebabs lyonnais, la course au profit dépasse les principes religieux. Pour gagner plus d’argent, ils achètent les viandes transformées, notamment dans les pays de l’Est, moins chères certes mais totalement invérifiables sur la traçabilité. C’est ainsi que les consommateurs se retrouvent avec'est des produits qui ne sont plus conformes avec'est ce qui est inscrit sur l’étiquette. « Nous attendons la fin de l’enquête pour déposer plainte. Aujourd’hui, on est en train de faire n’importe quoi avec'est les produits halal. C’est inadmissible » s’est indigné, hier, le recteur de la mosquée de Lyon.
Jean-Didier Derhy (
[email protected])
http://al-kanz.org/blog/2007/01/08/du-c ... es-kebabs/
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