[align=center]CALVAIRE DE FEMMES CELIBATAIRES : La solitude, compagnon pesant pour ces sans âmes-soeurs! [/align]
Le cœur des femmes seules a horreur de ce vide, les privant d'une vie conjugale. Aujourd'hui, les femmes célibataires supportent toutes sortes de difficultés de la vie allant des préjugés, de la recherche de moyens pour survivre, du harcèlement des chercheurs d'aventures, à la mise à l'écart de leur propre famille. Beaucoup d'entre elles estiment qu'elles sont confrontées quotidiennement à pas mal de difficultés que leur posent les hommes qui ne pensent qu'à leur plaisir.
« Je suis une femme, mère de trois enfants et sans mari. Mes trois gosses ne sont pas du même père. Vous savez, les difficultés de la vie peuvent pousser une femme sans protection à faire des choses qu'elle risque de regretter durant toute sa vie. Je suis obligée d'exercer le métier de lingère pour subvenir aux besoins de mes enfants » déclare avec tristesse N. Guèye, une célibataire à la quête d’une douce moitié. Cette mère de trois enfants est confrontée aux difficultés de survie et, son seul souci, c’est comment nourrir ses trois bouts de bois. Elle se dévoile : « Chaque jour que Dieu fait, il y a des hommes qui me font des propositions de mariage, mais une fois qu'ils gagnent ma confiance, ils disparaissent. Maintenant, les hommes nous prennent comme des objets. Comme je me retrouve avec trois enfants sans mari, la plupart d'entre eux viennent vers moi pour uniquement chercher des aventures et disparaître » note-elle sur un ton de regret.
Une autre femme du nom de Penda dont la forme généreuse pourrait même faire abjurer un saint avance : « Moi, ma famille m'a mise à l'écart lorsque je me suis retrouvée une seconde fois enceinte des œuvres d’un intrépide "boy town". Les membres de ma famille m'ont traitée de tous les noms d’oiseau. C'est ce qui m'a poussée à quitter la maison familiale pour louer une chambre et vivre seule. Mes deux gosses sont avec leur père. Actuellement, je parviens difficilement à subvenir à mes besoins et payer mon loyer ». Elle se laisse aller : « Même des hommes mariés qui habitent la même maison que moi, me font des avances pour avoir des relations sexuelles avec moi. Ils me proposent en retour de payer mensuellement mon loyer et de subvenir à certains de mes besoins dans la plus grande discrétion. Parfois, les difficultés de la vie peuvent te pousser à faire des choses que la morale réprime. Je ne bénéficie d'aucune aide provenant de ma famille ».
Une autre interlocutrice éprouve le besoin de révéler les avatars d’une femme veuve : « Depuis le décès de mon mari, après le veuvage, je ne cesse d'enregistrer des propositions de mariage de la part des hommes. La plupart d'entre eux viennent uniquement pour me découvrir », lâche-t-elle avant d’ajouter : « Je vis avec mes enfants et j'ai les moyens de subvenir à leur besoin car mon travail me le permet. Certes, il y a des hommes qui sont sérieux, ils viennent vers toi pour des choses concrètes. D'autres par contre ne sont qu’à la quête d’un plaisir charnel » À la question de savoir si elle résiste aux tentations qui l’assaillent, cette veuve reste évasive : «Vraiment, les femmes célibataires rencontrent toutes sortes de difficultés, allant même jusqu'au harcèlement sexuel.
Certaines femmes sont obligées de céder aux tentations de ces hommes qui ne cherchent que leur plaisir. Je les comprends, toutes, elles le font, pas parce qu'elles sont mauvaises mais parce qu'elles sont dans le besoin ».
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Ces femmes font l'objet de beaucoup de préjugés[/align]
La plupart d'entre elles font l'objet de mal de préjugés. La rumeur les fait coucher sur tous les lits de la société. L’une d’elles raconte les aléas d’une vie de célibat. Selon Ndèye Touty Samb : « Les gens racontent du n'importe quoi sur mon dos. Les hommes qui habitent avec moi le même quartier soutiennent que je suis habitée par un mauvais esprit. Et, c'est cet esprit-là qui fait que je ne peux pas avoir de mari, ni de petit copain ». Malgré cette rumeur qui la poursuit, elle ne désarme pas : « Sincèrement, j'aspire au mariage mais la plupart des hommes que je rencontre, ils sont tous des chercheurs d'aventure. De toute façon, je ne me presse pas, le jour où je vais rencontrer un homme sérieux, je vais me marier » martèle Ndèye Touty Samb, les poings fermés. À l’en croire, « Les mauvaises langues ne vont pas m'empêcher de mener correctement ma vie. Je remercie le bon Dieu car avec ce que je gagne mensuellement, je parviens à subvenir à mes besoins ». Et sa copine de se confier : « Moi, les hommes disent que je suis une féministe et que je me prends comme une occidentale. Et, c'est à cause de ce que j'incarne qu’ils ont peur de moi ».
Une autre témoigne, avec le cœur meurtri : « Depuis le décès de mon deuxième époux, les hommes n'osent plus s'approcher de moi. Ils disent que je suis habité par un mauvais esprit qui tue les hommes qui se marient avec moi. Les gens disent beaucoup de vilaines choses sur mon dos. Vous savez, les hommes, ils ne pensent qu’à satisfaire leur libido » lance-t-elle.
[align=center]Proies privilégiées des épicuriens[/align]
Ces femmes seules constituent les cibles privilégiées des chercheurs d'aventure. Elles reçoivent en longueur de temps des avances de cette caste d’épicuriens dont l'unique préoccupation est de satisfaire leur libido.
« Les femmes qui vivent seules avec leurs enfants sont faciles à gérer. Il suffit simplement de les aider à subvenir aux besoins de leur progéniture pour ensuite avoir tout ce que tu veux. Comme elles n'ont plus rien à préserver, on peut vivre de beaux moments inoubliables avec elles. Beaucoup d'entre elles se livrent aux hommes par manque de moyens. En tout cas, je ne peux pas entretenir une femme avec ses enfants sans en retour avoir quelque chose », souligne Pape Mody, un spécialiste de ces conquêtes. « Je suis obligée parfois de céder à certains hommes qui te donnent beaucoup d'argent en inondant de cadeaux mes enfants abandonnés par leur père », avoue Sokhna, habitant le quartier de Daroukhane. N’est-ce pas là une forme de prostitution déguisée ?
Non, déclare Sokhna qui soutient que « c’est un échange de bons procédés ». Soukeye, sa copine, reconnaît avoir été dupée : « J'avais un homme qui me fréquentait et il faisait tout pour mes enfants. À chaque fois, il me donnait de l'argent tout en me promettant de me prendre comme deuxième épouse. Cependant, depuis que nous avons eu des relations se......, je ne le vois plus ». Heureusement pour elle, elle ne s’en est pas sortie avec une grossesse. Dans tous les cas, les femmes célibataires continuent à naviguer quotidiennement dans une mare de difficultés, avec l’espoir de trouver un jour un mari providentiel.
Le Matin