Ca m'énerve tous ça: Plaisanterie Soninké Cissokho (Sissokho

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Ca m'énerve tous ça: Plaisanterie Soninké Cissokho (Sissokho) - Sacko (Sakho)

Messagepar Sacko » Ven Déc 22, 2006 11:21 am

Pouvez vous me dire si réellement les Sacko sont des esclaves des Cissokho..
J'ai un voisin qui ne cesse de me parler d'esclavagisme entre Sacko et Cissokho; même au milieu de qui que ce soit, il démontre que suis qu'un esclave pour lui.
Alors avant que je lui crache ses 236 vérités, j'aimerai avoir une idée là dessus avant de commettre une erreur.

Merci

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Ca m'énerve tous ça: Plaisanterie Soninké Cissokho (Sissokho) - Sacko (Sakho)

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Re: Ca m'énerve tous ça: Cissokho - Sacko

Messagepar hadamarémé » Ven Déc 22, 2006 1:04 pm

Sacko a écrit:Pouvez vous me dire si réellement les Sacko sont des esclaves des Cissokho..
J'ai un voisin qui ne cesse de me parler d'esclavagisme entre Sacko et Cissokho; même au milieu de qui que ce soit, il démontre que suis qu'un esclave pour lui.
Alors avant que je lui crache ses 236 vérités, j'aimerai avoir une idée là dessus avant de commettre une erreur.

Merci

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Salam! Sacko wallaye en te lisant j'ai failli avoir des crampes à l'éstomac :lol: :lol:
Ecoute, moi j'appelle ca de COUSINAGE A PLAISANTERIE

JE MET CET ARTICLE A TON APPRECIATION!

CHAPITRE V: LE CAPITAL SOCIAL COMME INSTRUMENT DE REGLEMENT


5.1. Dans la commune du Koussan (forêt de Diangoumérila) le capital social le plus quotidien, le plus manifeste est l'usage des relations traditionnelles pour chercher solution à toutes circonstances. Le “cousinage à plaisanterie” qui naît entre deux communautés (et même à l'origine entre deux individus), laisse la liberté à tous de s'assimiler à un groupe social afin d'user des larges facilités possibles. A la fois école de maîtrise de soi, de réthorique, de dépassement de soi, de bonne humeur, de conduite surveillée, le cousinage à plaisanterie est aussi un garde-fou pour la société qui la pratique: on y fait recours de façon directe ou indirecte mais efficace pour obtenir ce que l'on ne pourrait obtenir par des relations ordinaires.

Les hommes de castes sont dépositaires d'un certain nombre de secrets de toutes les familles de la communauté. Forgerons, ils ont circoncis tous les hommes et par conséquent ils ont versé le sang de chacun et de tous et, à ce titre, ont conclu un pacte entre eux et ceux qu'ils ont purifiés. Forgeronnes, elles ont excisé des jeunes filles. Griots, ils constituent la mémoire des hauts faits, mais aussi des bassesses passées des familles que les héritiers peuvent ignorer et surtout qu'ils ne voudraient pas voir étaler au grand jour. Or, dans la société africaine les castes sont considérées comme des objecteurs de conscience. Elles sont certes discrètes, mais personne ne prendrait le risque de les défier publiquement. Par ailleurs c'est grâce au talent des griots en particulier et aux hommes de castes qu'un homme noble se surpasse ou reste en deçà de ses pairs. Cette capacité de nuisance et ce talent de magnifier comparables à une capacité de faire chanter, font des hommes de castes des amis recherchés donc écoutés et obéis.

Un troisième élément du capital social dans le Koussan est la batterie de sanctions dissuasives et fonctionnelles pour pérenniser les solutions obtenues auprès du gwatigi et du conseil des Sages. En effet, après un accord suite au règlement d'un litige, les deux parties reconciliées paient chacune une amende dont l'utilisation est collective. C'est une façon de dire qu'il n'y a ni vainqueur ni vaincu. La conscience collective considère comme déshonorant d'en arriver à payer cette amende, d'où l'extrême rareté des conflits dans le Koussan.

5.2. Dans le Samori l'efficacité de la décentralisation exige de prendre en compte les institutions qui ont un rôle essentiel: celui de constituer la société civile et de jouer le jeu de négociation parce que la majorité des citoyens se reconnaissent dans ce type de valeur partagée. C'est pourquoi l'usage du capital social à travers ses composantes, peut calmer à tout moment les dérapages inévitables et nombreux au cours de l'application et de l'interprétation des textes.

Dans les relations économiques, on tisse des relations de “sinankuya” (cousinage à plaisanterie), afin de dédramatiser les futurs conflits d'intérêts: à la place de ce qui devrait être une violence armée, on prépare une violence verbale conventionnelle dans une réthorique “pimentée”.

Dans le Samori, les sinankuya dénotent toute la portée des pactes de sang interlignagers dans le renforcement du caractère des ethnies. La plaisanterie prévient, atténue, module, gère les conflits de façon durable.

L'autorité coutumière recèle des capacités de négociation pour maintenir la cohésion sociale et protéger le cadre de vie rural. Cette dynamique positive hommes-ressources naturelles a été renforcée par l'entretien d'un cadre de concertation entre les institutions foncières coutumières et modernes grâce à la pratique de l'homologation des actes de médiation.


Voilà en quelque sorte un Cissokho jete son venin par pure plaisanterie à un Sakho, Konaté, Camara, Sylla, Diallo... et j'en passe.

J'espère avoir répondu alors calmoss Sacko :lol: :lol:
Maintiens le lien avec celui qui te fuit, sois bon avec celui qui t'a causé du tort, et dis la vérité même si elle est à ton détriment

L'opprobre n'est pas attaché à la personne insultée mais à celui qui se nourrit d'injures.

FRANCE= Force de Rapatriement des Africains Non Connus par l'Europe
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Messagepar Sacko » Ven Déc 22, 2006 4:58 pm

Merci hadamarémé

Là je peux souffler, donc il faut que j'accepte cela comme ça. Mais franchement ya des moments ça dépasse les nerfs 8) 8)
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Messagepar doudou » Ven Déc 22, 2006 5:54 pm

Sacko a écrit:Merci hadamarémé

Là je peux souffler, donc il faut que j'accepte cela comme ça. Mais franchement ya des moments ça dépasse les nerfs 8) 8)

Lol mon frere, les Cissokho sont nos Kaloungora c'est à dire une famille avec qui on a scellé un pacte il y a tres tres longtemps. Ce sont nos vrais Kaloungoras.

Cela signifie, qu'on peut presque tout se dire, se chambrer et aussi demander mutuellement des faveurs dans les reconcilliations. En général quand tu es en froid avec quelqu'un ou ta femme et que tu ne veux plus en démodre, on dit à un Cissokho d'aller te parler et en PRINCIPE, tu ne dois jamais dire non, car il t'ARRIVERAIT un truc, disent les gens.
Et c'est réciproque pour un Sakho aussi. Tu peux leur demander tout et les chambrer à loisir. C'est pourquoi je les chambre tout le temps sur le forum.

Les Sissokho disent que nous sommes leurs esclaves et les sakho aussi le disent, tout cela dans un climat bon enfant. Ces histoires de Kaloungora valent aussi pour les régions soninké. Une personne de Diafounou ou Karta va chambrer une autre de Gadiaga ou de Haïré voire Guidimakha. Les Soninké (enfin toutes les langues du groupe Mandé) ont tissé ces histoires de plaisanteries pour favoriser les rapports sociaux et trouver des moyens de resoudre des problèmes insolubles.

Remarque aussi que le Kaloungorakhou existe aussi entre certaines langues comme entre entre les Peuls et les Séréres ou aussi entre une langue et une caste comme entre entre le Peul et la caste des forgerons. Pour cela il faut lire Contes Initiatiques Peuls de Amadou Hampâté Bâ où le premier des forgerons a conclu un pacte avec Boytoring... Le peul est devenu Forgeron et le forgeron est devenu berger.

La Culture Soninké à l'instar de celle africaine est très subtil et tout a un sens. Seuls ceux qui ne le connaissent pas ou qu'ils ne veut le connaître descendent ces traditions sans en avoir compris le pourquoi du comment. Souvent, les anciens n'ont rien fait par hasard ...
Soro xooro diηa, Soke xooro koñore.
Soro xooro diηa, Selihe xooro manjare.
Soro xooro diηa, Yeliηe, xooro kardige.
Soro xooro diηa, Tumujo xooro boloone
Baañanke diηa, Taabonke diηa,
Woynanke diηa, Woytanke diηa,
Xirjonke diηa, Makkanke diηa
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Messagepar coolmiss » Sam Déc 23, 2006 1:31 am

J'ai trouvé un site dessus:

http://www.recherches-africaines.net/document.php?id=85

en espérant t'avoir aider.
Ne soyez pas trop gourmand:"on hasarde de perdre en voulant trop gagner"

à toi, papa: "un seul être vous manque, et tout est dépeuplé."

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Messagepar Moye » Sam Déc 23, 2006 5:53 am

c'est un tres bon site plein de ressources. doudou a tout résumé dans son post concernant la plaisanterie entre nom de famille et aussi entre certaines ethnies.
j'ajouterai juste l'existence de la plaisanterie dans une classe d'âge. il est de coutume que tous les garçons ou filles de la même classe d'âge font des plaisanteries et se chambrent mutuellement. et ce lien qui unit une même classe d'âge est très fort dans la société soninké voire africaine. ce sont des hommes qui ont subi la circoncision et sont entrés ensembles dans la case de l'homme...
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