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[coolmiss]

cherché à faire juger Augusto Pinochet pour atteintes aux droits de l'homme, a déclaré que la mort, sans avoir été jugé, de l'ancien dictateur, montre que la justice internationale doit être plus rapide.

"La justice internationale a tendance à être trop lente, mais je pense que si nous faisons tous un effort nous parviendrons (à l'accélérer). C'est absolument nécessaire", a déclaré le juge Garzon à la télévision espagnole.

"Sinon, les frustrations se multiplieront si les gens échappent (au jugement) en mourant avant."

Garzon a rappelé que l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic avait succombé en mars à une défaillance cardiaque alors que son procès pour crimes de guerre se poursuivait devant le Tribunal pénal international de La Haye.

Garzon avait déjà déclaré dimanche que le combat devait continuer après la mort de l'ancien dictateur pour traduire en justice ceux qui sont soupçonnés d'avoir violé les droits de l'homme au Chili.

"Ici et au Chili, les actions judiciaires doivent se poursuivre parce que Pinochet n'était pas le seul responsable", avait-il déclaré par téléphone à Reuters. "Il ne faut pas arrêter."

Les procédures en cours contre Pinochet en Espagne s'éteignent avec sa disparition, mais il reste encore des dossiers ouverts à l'encontre d'une cinquantaine de personnes, a précisé le juge.

Le magistrat s'est rendu célèbre en émettant en 1998 une demande d'extradition à l'encontre de l'ex-dictateur alors qu'il se trouvait à Londres pour y subir un traitement médical. La police britannique l'avait arrêté, puis assigné à résidence pendant 16 mois avant de le libérer pour état de santé défaillant.

LES MILLIONS DE PINOCHET

Baltasar Garzon avait accusé de crimes contre l'humanité, dont génocide et actes de torture, celui qui gouverna le Chili d'une main de fer pendant 17 ans.

Garzon rappelle que l'affaire de sa demande d'extradition a déclenché de nombreuses demandes de poursuites contre l'ex-dictateur ces huit dernières années, même si "la justice n'est pas arrivée à temps."

La fille de l'ancien président chilien Salvador Allende, mort durant le putsch du général Pinochet, en septembre 1973, a relevé que, jusqu'à la fin, Pinochet avait été entouré "d'avocats tentant de défendre l'indéfendable".

"J'aurais préféré que les tribunaux aient le temps de terminer leur travail. Qu'il y ait un jugement, qu'il soit condamné", a déclaré à la télévision espagnole Isabel Allende, cousine de la romancière à succès du même nom.

"Je crois qu'en quelque sorte cela aurait été plus sain et cela me fait mal (...) parce que en tant que pays, finalement (...) nous n'avons pas rendu la justice."

Plus de 3.000 personnes ont été tuées ou ont disparu et 28.000 personnes ont été torturées sous le régime de Pinochet.

"En ce moment, mes pensées vont à tant de nos morts, bien sûr à mon père, mais je pense à toutes les autres personnes qui ont disparu, ont été torturées, assassinées", a dit Isabel Allende.

Elle a réclamé que la justice chilienne bloque l'héritage de Pinochet et que ses biens soient rendus à l'Etat. "Il s'agit évidemment d'argent détourné. Je ne connais aucun commandant ni chef militaire qui puisse économiser 30 millions de dollars", a-t-elle dit