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Super Diamono a écrit:Le Times of India, l'un des premiers journaux à avoir rendu publique l'affaire, évoquait, mardi 23 septembre, "l'un des pires exemples de violence industrielle de l'histoire récente". Lalit Kishore Chaudhary, directeur d'une filiale indienne de l'équipementier automobile italien Graziano Transmissioni, a été lynché par ses anciens employés, à Noida, une banlieue ouvrière de l'est de Delhi.
Selon le récit des événements établi par le quotidien The Hindu, ce père de famille de 44 ans avait invité, lundi, un groupe d'une centaine d'employés furieux d'avoir été renvoyés deux mois plus tôt. Les explications sur ce renvoi collectif divergent. Selon certains témoignages, il faisait suite à une première manifestation violente, en juillet. Graziano Transmissioni India propose une autre version : les licenciements auraient été motivés par les mauvaises performances des employés.
En milieu de journée, alors qu'ils attendaient d'être reçus pour une conciliation, des dizaines de salariés licenciés se sont engouffrés derrière une voiture qui entrait dans l'enceinte de l'usine et ont saccagé la vingtaine de véhicules garés dans la cour. Sorti pour ramener le calme, Lalit Kishore Chaudhary a alors été pris à partie par un groupe armé de barres de fer et de marteaux. Passé à tabac, l'homme a été déclaré mort à son arrivée à l'hôpital.
"LES POLITICIENS INCOMPÉTENTS DOIVENT-ILS ÊTRE LYNCHÉS ?"
Plus d'une vingtaine d'employés et de gardes de sécurité ont aussi été violemment agressés. Un consultant italien qui se trouvait dans l'usine a raconté au Times of India s'être "enfermé dans un bureau" et avoir "prié pour que personne n'entre". Selon les journaux indiens, la police a mis plus d'une heure à arriver, alors même qu'elle avait reçu plusieurs coups de téléphone. Une centaine de personnes ont alors été arrêtées.
L'épisode sanglant aurait pu s'arrêter là. Mais l'affaire a pris un tour nouveau, le lendemain des faits, avec les déclarations du ministre du travail indien. Loin de condamner ce très rare accès de violence, Oscar Fernandes a jugé que "cela devrait servir d'avertissement aux cadres dirigeants". "Les travailleurs doivent être traités avec compassion. Ils ne doivent pas être poussés à bout, au point qu'ils fassent ce qui s'est passé à Noida", a-t-il plaidé, cité par l'agence officielle Press Trust of India (PTI).
Cette réaction a immédiatement provoqué l'indignation en Inde. Inquiète des conséquences de l'affaire sur la réputation des entreprises italiennes, les entrepreneurs indiens ont immédiatement affirmé leur désaccord. "Un acte aussi odieux va salir la réputation de l'Inde auprès des investisseurs étrangers et mérite notre condamnation la plus forte", a dénoncé la Fédération indienne des chambres du commerce et de l'industrie, alors que, dans une réaction pleine d'ironie, la chambre de commerce franco-italienne s'interrogeait : "Les politiciens incompétents doivent-ils être lynchés ?" Pour la Confédération indienne de l'industrie, "rien dans le monde ne peut justifier le lynchage de qui que ce soit, et aucun conflit ne peut être réglé par le meurtre". Même tonalité du côté des internautes indiens, qui ont violemment reproché ses propos au ministre. Les proches de l'entrepreneur tué ont eux profité de ses funérailles pour dire leur colère.
Face au tollé suscité par ces déclarations, M. Fernandes a fini, jeudi, par s'excuser du bout des lèvres, assurant que ses propos avaient été "mal interprétés".
Benoît Vitkine
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/ar ... _3216.html
ibou a écrit:Je ne cautionne pas la violence mais je suis un adepte de la réciprocité.
Si ces manifestants ont été traités avec mépris, leur patron a droit au mépris.
Il est clair qu'ils sont allées trop loin mais au risque de choquer, je pose la question suivante: ces manifestants avaient-ils l'intention de tuer leur patron?
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