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Douze jours après son agression, Nouredine Rachedi, 30 ans, porte encore les marques des coups reçus dans la nuit du 24 au 25 juillet à Guyancourt dans les Yvelines. Un oeil gonflé, des cicatrices sur le crâne et une démarche hésitante. Ce Français de confession musulmane, titulaire d'un bac + 5 en statistiques, chargé d'études en CDI dans une société de gestion clientèle, rentrait chez lui, peu avant 1 heure du matin, en coupant par un parc public.
Selon ses déclarations devant les policiers, deux hommes, "de type européen", sans tenue vestimentaire particulière, l'ont interpellé, à distance, pour lui demander une cigarette. "Je n'en avais plus que deux. Je leur ai dit que je ne pouvais pas leur en donner." Un des deux hommes se serait alors approché.
"NOUS SOMMES DES NAZIS"
"Il m'a demandé si j'étais musulman, a raconté Nouredine Rachedi devant les policiers. Je lui ai répondu "Oui". Il m'a ensuite demandé depuis combien de temps j'étais en France. Je lui ai répondu que j'étais né en France et que j'y avais toujours vécu. Après ces questions, j'ai demandé pourquoi il voulait savoir tout ça." Le second individu se serait alors approché et aurait déclaré : "Parce que nous sommes des nazis". Il lui aurait alors demandé ce que le jeune musulman pensait sur "l'état de la Yougoslavie" (les faits ont eu lieu quatre jours après l'annonce de l'arrestation de l'ancien leader serbe Radovan Karadzic). Nouredine Rachedi a répondu qu'il n'avait pas d'avis. A ce moment, le premier individu l'aurait frappé à la tête. "Je suis tombé à terre et j'ai reçu (...) plusieurs coups de pied sur l'ensemble du corps et de la tête."
Il dit s'être protégé comme il pouvait en se recroquevillant et en couvrant sa poitrine avec ses mains. "L'action a duré moins d'une minute. J'ai ensuite entendu l'un d'entre eux déclarer : "C'est bon, on se casse"." Nouredine Rachedi explique s'être relevé et avoir appelé les secours, qui l'ont ensuite pris en charge. L'unité médico-légale de Versailles lui a reconnu vingt et un jours d'incapacité totale de travail (ITT) en relevant plusieurs hématomes, un pneumothorax et des plaies au crâne nécessitant la pose d'agrafes.
Le jeune homme, qui n'avait jamais subi d'agression, apparaît très marqué. "Je n'arrête pas de repasser dans ma tête ce qui est arrivé." Il dit avoir très peur mais ne pas vouloir que "cette agression raciste, anti-musulman, reste impunie". Après son agression, M. Rachedi, qui a été délégué CFDT, s'est tourné vers les Indigènes de la République, association dont il est adhérent depuis avril, pour obtenir du soutien.
L'association l'a mis en contact avec deux avocats. "Je suis persuadé que mon cas n'est pas isolé mais que d'autres préfèrent se taire." Le parquet de Versailles indique que des "pistes" sont en cours d'exploitation. Un des auteurs présumés de l'agression, connu pour des faits similaires, aurait été identifié. La qualification pénale retenue par les policiers, lors du premier dépôt de plainte, est celle de violences volontaires commises "en réunion". "Les propos dont fait état la victime sont manifestement racistes", note le parquet en précisant que la qualification pourra évoluer en fonction des résultats de l'enquête.
On nous vacille avec les droits de l'homme en Chine,la démocratie en Afrique,l'immigration à la télé au journal de 20h mais que des choses comme ça, une violence gratuite passe sous silence,c'est honteux.
Je n'ai rien contre les juifs,les bouddhistes,les chrétiens,les protestants mais je suis sure que si un juif est victime de cette violence gratuite,le contexte médiatique aurais été différent
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On se bat pour les droits de l'Homme mais on oublie de se battre pour faire respécter ces droits entre nous.