La sorcellerie en afrique noire
La sorcellerie existe t’elle ?
Que répondre à cette question, si ce n’est
Nous pauvres africains qui vivons dans ce monde de sciences occultes sommes persuadés que OUI Et ne cessons d’alimenter nos esprits par des faits plus ou moins vrais. Mais plus le temps passe et plus on oublie nos traditions et les " bonnes " vieilles histoires de notre pays. C’est pourquoi j’ai décidé d’y remédier en vous racontant cette petite histoire . A vous de me dire ce que vous en pensez.
En Afrique, les principales valeurs restent la famille et la tradition. Dans le cadre de la tradition, la sorcellerie, science occulte, tient parfois une place de choix dans la vie de la population. C’est le cas d’un petit village perdu dans les lointaines terres du Cameroun, (en bordure côtière ) appelé " metimbêlembé" , où à cause d’une grande présence mystique, la population est composée en majorité de vieillards. Ceux-ci se livrent chaque jour une véritable bataille spirituelle afin de s’approprier le maximum possible de terres, véritable signe de richesse. Le jeune EDIMO, fils unique de monsieur EYANGO , l’un des dignes notables du village , est admiré de tous. Travailleur acharné, il entretient alors les vastes plantations de son père , tout en faisant des études dans le lycée de la ville de DOUALA, à une centaine de kilomètres de là. Il est malheureusement envié par un petit groupe de trois vieillards, craints dans le village, à cause de leur pratique de la sorcellerie et qui convoitent par la même occasion, les terres familiales. Un jour, après les travaux matinaux du champ, EDIMO ,au cours d’une partie de football avec des amis comme à l’accoutumé, alla récupérer le ballon tombé au bord de la rivière. Lorsqu’il s’approcha du fleuve, il fût alors happé dans l’eau par une force étrange et invisible, sous les yeux ébahis de ses camarades. Voyant ce qui se passait, ses camarades accoururent alors pour lui porter secours, mais une fois dans l’eau, ils poussèrent des cris de douleurs qui alertèrent quelques pêcheurs du fleuve du WOURI. Les cinq enfants ressortirent alors de l’eau sans le jeune EDIMO, le dos en sang comme si ils avaient été battus.
Devant ce mystère, la population organisa très rapidement les recherches ; mais malheureusement, aucune trace du jeune EDIMO. Le chef du village était consterné ; une fois de plus, il se retrouvait impuissant face à la nouvelle disparition d’un jeune du village. La mère d’EDIMO était en pleurs, le père quant à lui demeurait calme et pensif. Quelques jours plus tard , l’air décidé, il alla se placer au centre du village, convoqua toute la population par tam-tam et dit : " 3 jours sont écoulés, mon fils n’est toujours pas revenu ; si dans 3 jours il ne reapparaît pas, alors vous, sorciers du village, vous qui convoitez mes terres, vous qui vous vous en prenez à ma famille , devrez répondre de vos actes. "
Le chef du village et quelques notables face à cette proclamation, essayèrent de le raisonner devant la tournure que prenaient les évènements ; les femmes elles ,poussèrent des cris, prédisant un terrible événement qui allait se produire dans le village. Seuls les 3 vieillards ne réagirent pas. La nuit tombée, ils se réunirent alors et tinrent conseil ; " La solution à cette menace est d’ anticiper et d ’ éliminer le vieux EYANGO avant qu’ il ne se venge". Tel fût la décision de nos trois compagnons. Un jour où EYANGO revenait de ses plantations, le vieillard MOTA-SI décida de l’ attendre dans une clairière et de l’ éliminer. Ce ne fût que bien plus tard , à la nuit tombée , que le père du jeune EYANGO y arriva ; qu’elle ne fut sa surprise lorsqu’il fût attaqué par un énorme serpent. Après un combat acharné, il put atteindre sa machette tombée par terre lors de l’assaut du reptile. Avec l’énergie du désespoir, il asséna un coup sec qui trancha la tête du serpent. EYANGO se libéra de l’étreinte du reptile et courut jusqu’au village. Lorsqu’il revint accompagné de quelques hommes du village, ils purent alors remarquer avec stupeur qu’ à la place où était le serpent , il y’ avait le corps inerte et décapité du vieux MOTA-SI . Tout le monde cria à la sorcellerie. Devant ce phénoméne, le vieux EYANGO decida alors d’ aller voir le célebre sorcier connu de tous PAPA MAWU , banni du village pour ses nombreuses participations dans de mystérieux décés dans le village. Après 3 jours de marche dans la forêt, risqué la mort une dizaine de fois, EYANGO arriva finalement dans la case du sorcier. PAPA MAWU lui dit alors, je ne peux te ramener ton fils, mais parcontre, je peux t’aider à retrouver ceux qui te l’ont pris. Pour cela, tu devras me donner ton terrain de nkombesek, 3 chevres, 2 poulets rouges et pour la potion, de la bave de serpent en rut. Le vieux EYANGO n’avait pas trop le choix et s’ éxecuta ; 2 jours après, il put tant bien que mal fournir le nécéssaire au sorcier, et rentra finalement chez lui. Quelque temps après, on apprit un nouveau décès dans le village, celui du second des trois sorciers, le vieux MOTA- MWENYA. Devant ce second décès, le 3éme vieillard décida de demander pardon à EYANGO, et de faire revenir le jeune EDIMO, disparu il ’y’a maintenant de cela 2 semaines. Quelques temps après, EDIMO ressortit de l’eau, avec le ballon de football, sans trop savoir ce qui se passait. Il retourna chez lui , sous l’ étonnement de toute la population .Sa mère sauta de joie , et son père organisa une grande fête pour célebrer le retour de son fils unique. Mais ce n’était pas terminé, car PAPA MAWU , fidèle à sa réputation , élimina malgré tout MOTA-NDOLO, le 3éme vieillard. Tout le village célébra le retour du jeune homme, qui ,lui, n’avait pas du tout conscience de ce qui s’était passé. EYANGO prit alors la décision d’envoyer son fils poursuivre ses études à l’ etranger très loin du village, à l’abri de la sorcellerie et de la convoitise de certains habitants du village, non pas sans une protection spirituelle au préalable.
Sources
http://www.bonaberi.com