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[Cheikh Anta Diop]

Ce qui m'a frappé, c'est la quasi ressemblence des contes en Afrique noire. Pourrions-nous voir dans cette ressemblence une origine culturelle unique ?
J'ai lu les contes de Bernard Bernard Dadié dans les aventures de Kakou Ananzé, Leuk-le-Lièvre et je connais certains contes Soninké.
Ils se différencient juste par les noms des acteurs, mais souvent on dirait même que c'est le même conte.
why ?

[La Négritude]

Parce que, avant l'arrivée des fauves, des sauvages, des sanguinaires, c'est-à-dire des colons européens, en Afrique, les populations se déplaçaient, se rencontraient, elles échangeaient, aussi bien culturellement que commercialement, ainsi on apprend des choses de la culture de l'autre africain et inversement.

Lis par exemple l'excellent et sublime livre de contes de Kélétigui Mariko Sur les rives du fleuve Niger, ou bien Izé-Gani de l'agréable Boubou Hama et puis compare ces derniers avec le délicieux et l'un des meilleurs livres de contes africains Les Contes du Crépuscule écrit sous la belle plume de l'auteur congolais Kama Kamanda, et tu verras que tous ces contes, à quelques variables près, ont une ressemblance commune : la savane (et donc la Nature), les animaux (et donc la Nature), les dieux des fleuves et des collines (toujours la présence de la Nature), le rire et le regard joyeux des enfants s'amusant à la belle étoile, quand la lune fait sa sieste du haut de son perchoir celeste,... on y voit clairement que l'africain a toujours vécu en harmonie dans la nature, car dans ces contes, elle est magnifiée, chantée, respectée, et le message est multiforme : éducation de base et éducation générale en société.

Voilà, selon moi, bien entendu.

Douce nuit !

[Pape]

Pour Jacques CHEVRIER, " L’oralité dominante en Afrique noire n’exclut pas certaines formes d’écriture. " Et ALEXANDRE de rajouter : " l’Afrique a des écritures, qui ont servi à la rédaction d’ouvrages littéraires. ". En réalité, les sociétés orales entretiennent toutes un rapport plus ou moins étroit avec l’écrit au sens large du terme. D’une part, elles ont toutes été en rapport avec des sociétés écrites, dès le VIIIeme siècle avec l’Islam, ensuite avec les explorateurs européens puis les missionnaires. Ces contacts avec l’écrit ont laissé des traces dans la société. On observe ainsi l’usage de plusieurs alphabets différents en Afrique. ALEXANDRE les répertorie en cinq catégories. L’alphabet latin, plus ou moins modifié, longtemps utilisé pour conserver les textes oraux et actuellement le mode de transcription de langues d’Afrique de l’Ouest et du Sud.