Arte Cités, le tremplin pur les talents des cités
10/01/2007
Camille Bounama, un "sans-papiers" en France, initiateur du projet Arte Cités, après avoir initié d'autres projets notamment autour de sa ville natale de Tambacounda (Sénégal) vous présente Arte Cités, un projet organisé en partenariat avec'est la chaîne Arte
L'association le Monde des Actions et des Idées a conçu un projet de tremplin pour les jeunes des cités, Arte s'y est associé pour concrétiser les objectifs du mouvement : offrir une meilleure visibilité aux talents issus de quartiers populaires.
Diverses manifestations culturelles sont organisées :Les jeunes et la solidarité10 février 2007
Artistes : variété, rock, reggae.
Lieu : campus de l'ESSEC, Cergy Pontoise.
Femmes d'aujourd'hui8 mars 2007
Artistes : femmes célèbres issues des cités.
Lieu : Espace Pierre Cardin, Paris.
Journée pour le civisme7 avril 2007
Artistes : scène nationale uniquement
Lieu : 4 cités autour de Paris.
Fête de la Musique21 juin 2007
Artistes : Talents issus des banlieus et artistes renommés.
Lieu : Place de la Bastille.
Entretien avec'est le président de l'association, initiateur d'Arte cités :[align=center]
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À l’origine, vous souhaitiez organiser un événement autour de votre villenatale de Tambacounda au Sénégal, pourquoi n’a-t-il pas vu le jour ?Ma ville, Tamba, compte 600000 habitants ; 59 pour cent de la population ont moins de 21 ans, elle est limitrophe de cinq pays le Mali, la Mauritanie, la Gambie, et les Guinée d’où un métissage revendiqué entre le peulh ,le bambara le wolof et Soninké. C’est une belle ville, une vraie terre d’accueil.
Les raisons sont nombreuses mais deux sont essentielles : la première financière car c’est un projet qui nécessite une intendance importante : voyages, matériel de scène. Les moins onéreux dans cette initiative ce sont finalement les artistes qui sont prêts à venir presque gracieusement. La deuxième raison c’est les hésitations du gouvernement sénégalais.
Cela reste un de vos projets pour l’avenir ?C’est mon rêve depuis toujours, c’était d’organiser un grand festival, pour Tambacounda. Car à chaque fois que je quittais Tambacounda, je ne voyais que très peu d’activités. Je voulais notamment permettre l’ouverture d’un grand cyber café géré par les jeunes de Tamba et produire des cassettes audio dans les cinq langues que je parle Peul, Bambara, Soninké, Wolof sur la prévention du Sida et les distribuer gratuitement. Seulement, le rêve ne s’est pas réalisé. «Pour financer ce projet, faire connaître ma ville», nous avons sorti un Cd appelé AlloTamba et 50 artistes ce sont mobilisés pour Tambacounda». Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont soutenus, notamment les artistes.
Oui, oui cela reste bien sur mon projet prioritaire pour l’avenir, car tant qu’il y aura des enfants talibés, de la misère dans mon pays, je ne pourrai pas dormir tranquille sans avoir réalisé cette initiative
Pour votre nouveau projet, plusieurs communes de la banlieue parisienne ont voulu vous soutenir, ainsi que la chaîne de télévision Arte. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est Artecités ?La chaîne de télévision Arte a souhaité s’engager aux cotés de l’association le monde des idées et des actions en s’appuyant sur ses actions dans les cités pour aider les jeunes. Pour cela nous créons un tremplin pour les talents des cités. Ce tremplin est une plateforme ouverte aux artistes issus des cités et de la banlieue. L’association organise des manifestations culturelles.
Les autorités sénégalaises vous ont pour l’instant « laissé tomber », c’est en France que vous avez trouvé les appuis nécessaires pour concrétiser vos projets. Vous êtes sans papier et vous travaillez avec'est les jeunes de quartiers dits sensibles. Vous êtes ainsi au cœur de différents problèmes, j’imagine que vous avez un regard particulier sur la société française…J’espère que les autorités sénégalaises ne m’ont pas laissé tombé je pense qu’il y a un problème de timing et qu’elles m’aideront comme elles me l’avaient promis a développer ce grand projet allotamba qui serai évidemment positif pour le Sénégal. Et après nous mettrons en place allo Sénégal et allo Afrique.
C’est vrai que, oeuvrant à l’intérieur des cités je peux comprendre ce qu’il s’y passe mais mon action n’est en aucun cas politique, elle est avant tout associative mon but est d’aider ces jeunes des banlieues et des cités, à trouver une voix ce qui me prend suffisamment de temps pour ne pas rentrer dans les débats politiques.
Des milliers de jeunes veulent s’en sortir il faut les aider car les projets ne manquent pas.
Que pensez-vous du débat actuel sur les banlieues et l’insécurité, et sa place dans la campagne présidentielle ?Je ne veux pas me poser en donneur de leçons mais tant qu’il y aura des personnes qui me feront la morale parce que j’ai travaillé au noir alors qu’il fallait bien que je me nourrisse (et que le patron trouvait intéressant de ne pas payer de charges sociales), tant que les patrons mettront au panier les C.V. portant des noms d‘origine étrangère, des adresses de quartier difficiles, tant qu’il y aura des ghettos il me semble qu’il sera difficile de ne pas évoquer ce s problèmes dans une campagne présidentielle.
Votre point de vue sur l’expulsion de Cachan et plus globalement sur la politique d’immigration du gouvernement français ?J’ai vécu Cachan comme une douleur ravivée : je me suis souvenu de mon grand père Makhan qui était venu défendre la France qui est rentré avec'est un petit sac'est marqué armé française, je me suis souvenu du massacre de Thiaroye, des travailleurs que l’on allait chercher dans la brousse pour construire les H.L.M., les voitures, ….à cette époque ce n’était pas des mais des gens surexploités par des négriers du 20ème siècle, maintenant ils créent des lois pour nous expulser.
Concernant l’immigration justement que pensez-vous des accords passés entre nos deux pays par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy et du Président Wade ?En ce qui concerne l’immigration, notamment en ce qui concerne les accords passés entre nos 2 pays par l’intermédiaire de Nicolas sarkozy et du président Wade, je n’ai aucune clé et pas le recul nécessaire pour en connaître les conséquences et donc'est pour en juger.
Comme il se dit en Afrique anglophone : « wait and see »
Mais l’Afrique n’est pas démunie mais seulement désunie.
ContactLe Monde des Actions et des Idées, 5 rue Raspail, 92300 Levallois Perret, 01.47.37.52.35
Remerciements :Mokobé du 113 et Princess Aniès, Demba Dia, Fratry, Jalane, Oscar Sisto, Gaz Oumar Thiam, Akon,
Bouba-Booba Soninké de Boulogne, Doudou Masta, Fayad, Séty, Paul Touliére, ma marraine Sylvie Sassier, Véronique la Magnere, Isidore Gomis, Lamine Bengue, Samba Kanté, Thierry Sibieude, Benois Lombriere, Jean Luc'est Lantenois, la délégation permanente du Sénégal a l’UNESCO, Eugène Henry moré, Rokhaya Soumaré… Big up aux jeunes de ma ville, restez à l’écoute.
http://www.grioo.com/info8883.html