ES POPULATIONS DE HOUNARÉ AFFRONTENT LES GENDARMES: Marche pour faire partir un enseignant.
Le village de Hamady Hounaré dans le département de Matam a vécu hier une chaude journée. Les populations qui exigent depuis huit mois le départ du directeur de l’école ont voulu le faire partir manu militari. Mais les autorités administratives locales au courant de la tentative avaient très tôt déployé un dispositif sécuritaire. Ce fut une véritable guérilla sanglante entre manifestants et éléments de la gendarmerie. Plusieurs blessés ont été dénombrés et vingt et une personnes interpellées.
A leur arrivée vers les coups de sept heures du matin, les populations de Hounaré n’avaient qu’un seul objectif : faire sortir le directeur de l’école de force. Ayant assez attendu pour le départ de celui qu’ils accusent d’avoir détourné les fonds envoyés par leurs fils émigrés, ils ont voulu en finir une bonne fois pour toutes. Mais, ils ne savaient pas que les forces de la gendarmerie étaient déjà sur place. L’école était sous haute surveillance. Mais, malgré les sommations des chefs, ils continueront leur marche vers l’établissement. Suffisant pour que les hommes de l’adjudant Diouf sortent les grenades lacrymogènes. Les villageois tentent de riposter à l’aide de projectiles. C’était parti pour une rude journée entre gendarmes et populations de Hounaré.
Hommes, femmes, et jeunes, tout le monde était de la partie. Avant l’arrivée du renfort venu de Waoundé et du camp militaire de Ourrossogui, les manifestants ont blessé légèrement deux gendarmes. Mais finalement, ils seront obligés de reculer. Les forces de l’ordre qui ont réagi avec force, sont parvenues à reprendre le contrôle de l’école où se trouvaient encore le directeur et les enseignants. A ce moment précis, le village de Hammady Hounaré était transformé en une véritable zone de combat. Les forces de sécurité reprenant les choses en main, commenceront les interpellations. Ils sont au total vingt et un manifestants à être pris dans les filets avant d’être conduits à la brigade de Matam. Au même moment, le préfet du département est arrivé sur les lieux, tentant une énième médiation pour faire revenir la paix. Au domicile du chef de village, les dirigeants opposent un refus, tant que M. Ndiaye ne quitte pas leur localité. Il réussira tout de même à calmer les esprits et arrêter les jets de projectiles. Malgré la forte canicule, les villageois se sont massés dans la rue, exigeant la libération de leurs camarades.
Pour le préfet de Kanel, «Nous n’acceptons pas les troubles à l’ordre public. Quels que soient les griefs retenus contre un fonctionnaire, il existe des voies et moyens pour les résoudre. Affronter les forces de sécurité n’est pas une solution. Nous avons pris toutes les dispositions par assurer la sécurité de l’école et de tout le village. Maintenant, des correspondances ont été envoyées à qui de droit pour étudier le cas. Mais d’ici là, aucune manifestation ne sera autorisée.» Les villageois, eux, restent intransigeants. «Nous ne baisserons les bras que lorsque Adama Ndiaye quittera notre école».
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