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Les deux pays intègrent ce 1er janvier l'Union européenne, qui comptera ainsi 27 Etats-membres.

Bucarest à minuit (AP)
Des milliers de Roumains et Bulgares ont fêté l'adhésion de leurs pays, jadis communistes, à l'Union européenne à minuit heure locale ce 1er janvier 2007, date à partir de laquelle l'Europe des "Vingt-Cinq" devient celle des "Vingt-Sept" tandis que leurs dirigeants rappelaient qu'il faudra encore faire des réformes.
Concerts pop et rock dans la capitale roumaine, spectacle gigantesque de son et lumière et des centaines de ballons marqués "Welcome Europe" lâchés dans le ciel de Sofia ont marqué cet "événement historique", terme employé par toutes les personnalités dans les deux pays.
"Avec la Roumanie et la Bulgarie qui nous rejoignent aujourd'hui, nous créons une Union de près d'un demi-milliard de citoyens", s'est réjoui le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, dans un message vidéo diffusé dans les deux capitales.
"En souhaitant la bienvenue de deux nouveaux membres dans notre famille, nous savons que notre culture, notre héritage sera plus riche et que cela favorisera nos relations mutuelles aussi bien que notre économie", a-t-il ajouté.
Dans un discours diffusé par la radio et la télévision, le président bulgare Géorgui Parvanov a qualifié ce 1er janvier 2007 de "l'une des dates les plus importantes de l'histoire nationale". Il a toutefois ajouté que les "futurs succès en tant que nation ne dépendront pas des fonds et des ressources donnés par l'UE mais de notre propre travail".

Méfiance

"C'est encore un peu du Mur de Berlin qui s'effondre", a estimé le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, dans la pittoresque cité roumaine de Sibiu, qui sera en 2007, avec Luxembourg, capitale européenne de la Culture. Ce nouvel élargissement fait suite à celui de 2004, quand dix pays - huit de l'ancien bloc de l'Est, plus Malte et Chypre - avaient rejoint l'Union européenne.
Certains en Europe de l'Ouest le voient d'un mauvais œil, craignant notamment une hausse de la criminalité - trafics de drogue et d'êtres humains sont en effet répandus tant en Roumanie qu'en Bulgarie - et l'arrivée d'une main d'œuvre bon marché. D'autres candidats à l'adhésion, comme d'anciens Etats yougoslaves, l'Albanie et la Turquie, devront attendre pour rejoindre l'UE.
"Maintenant, la porte va être fermée pour quelque temps. La Bulgarie et la Roumanie peuvent s'estimer très heureuses", déclare Gergana Noutcheva, du Centre européen d'études politiques de Bruxelles.

Trente millions de nouveaux européens

L'arrivée de la Roumanie, le plus grand des deux nouveaux Etats membres, et de la Bulgarie va faire croître la population de l'UE de trente millions d'habitants, à 490 millions, mais sa puissance économique de seulement 1%. "Ce soir nous écrivons l'Histoire", titrait dimanche le journal roumain Evenimentul Zilei, sur fond de drapeau européen, bleu avec des étoiles d'or, 17 ans après la révolution qui a chassé Ceausescu. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues cette nuit sur les grandes places de Bucarest et de Sofia, où des feux d'artifice seront tirés.
Les deux pays avaient raté le rendez-vous de 2004 mais une accélération des réformes, notamment dans la lutte contre la corruption, leur a finalement permis d'obtenir leur carte d'entrée. Leurs revenus, qui représentent seulement le tiers de la moyenne européenne, sont les plus faibles de l'UE et Bucarest comme Sofia devront rattraper leur retard, notamment dans le domaine technologique.
Leurs économies connaissent une forte croissance et l'adhésion à l'UE devrait être un atout de plus, malgré une bureaucratie souvent paralysante, la persistance de la corruption et le faible niveau de vie.
"Nous n'aurons plus à faire la queue dans les aéroports à côté de la file pour les ressortissants de l'Union... mais de toute façon nous n'avons pas d'argent pour voyager !", plaisante Maria Krasteva, une comptable bulgare de 33 ans.