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Le gouvernement déclare avoir repris Kismayo aux milices islamistes et ce malgré les démentis de la population.

Le Premier ministre somalien Ali Mohamed Gedi a confirmé lundi 1er janvier à Mogadiscio que le dernier bastion des combattants islamistes, Kismayo, dans le sud de la Somalie, était désormais "aux mains du gouvernement".
Il a déclaré : "Kismayo est déjà aux mains du gouvernement. Les islamistes se sont enfuis". L'aéroport et le port sont libres, il y a encore quelques opérations de nettoyage", a-t-il ajouté. Un commandant islamiste, Cheikh Yaqub Moalim Ishak, et des habitants de Kismayo ont par ailleurs confirmé le départ des miliciens islamistes de cette ville portuaire où ils s'étaient retranchés après leur fuite jeudi de la capitale devant l'avancée des troupes éthiopiennes et somaliennes.

"Personne ne contrôle la ville"

Démentant les déclarations du gouvernement somalien selon lesquelles il contrôle la ville, certains habitants qu'il n'y avait "pas de troupes somaliennes et éthiopiennes" à Kismayo, ville du sud de la Somalie, abandonnée par les miliciens islamistes.
"Nous attendons que les forces gouvernementales prennent le contrôle de la ville parce que les tribunaux islamiques sont partis", a déclaré un chef coutumier local, Mohamed Sheik Hussein.
"Personne ne contrôle la ville", a confirmé un autre habitant de Kismayo, Ali Mohamed Farhan, de Mogadiscio.
"On voit seulement des milices locales avec leurs armes prendre le contrôle de sites stratégiques comme le port et l'aéroport", a-t-il ajouté.

Deux personnes abattues

Selon des habitants de Kismayo, deux personnes qui manifestaient leur joie de voir partir les combattants islamistes de la ville somalienne ont été tuées par des islamistes qui fuyaient ce port du sud du pays, ont rapporté des habitants.
Leileila Sheik Adam, un résident, explique : "Les islamistes étaient très en colère contre la population qui criait "Nous n'avons pas besoin de vous", nous avons besoin du gouvernement (...). Ils ont ouvert le feu et tué deux personnes". Ce bilan a été confirmé par un autre habitant, Abdulahi Mohamed, qui a précisé que deux autres personnes avaient également été blessées.
De nombreux habitants de Kismayo se sont réjouis du départ, devant l'avancée des troupes somaliennes et éthiopiennes, des combattants islamistes qui contrôlaient cette ville portuaire stratégique depuis fin septembre.
"Des gens manifestent leur joie, la ville a évité la guerre. Tout le monde est content car les islamistes ont fait pression sur la population pendant les mois durant lesquels ils contrôlaient la ville", a expliqué un habitant, Ali Mohamed Farhan, de Mogadiscio.
"Des milliers de gens sont dans les rues et se réjouissent. Ils sont heureux de voir que le gouvernement a gagné et que les islamistes ont perdu la bataille", a raconté Bile Abdullah, un ancien membre de l'Alliance de la vallée de Juba, une milice qui contrôlait la région avant l'arrivée des islamistes.

Désarmement imminent

Ali Mohamed Gedi a également annoncé qu'il allait organiser dès mardi le désarmement à Mogadiscio, abandonnée par les combattants islamistes, "Tous les propriétaires (d'armes), les responsables de clans, les commerçants, tous les citoyens de Mogadiscio doivent rendre leurs armes", a déclaré Ali Mohamed Gedi lors d'une conférence de presse à Mogadiscio.
"Cette opération se fera sur trois jours, de mardi à jeudi (...), sur une base volontaire", a-t-il expliqué.
Expliquant avoir consulté la société civile et les autorités traditionnelles de la capitale avant de prendre cette décision , il ajoute : "Après, le gouvernement a le soutien de (la ville de) Mogadiscio pour collecter les armes par la force".