[VIDEO] RUE89 DEVOILE LA BAVURE POLICIERE lors de l’interpel

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[VIDEO] RUE89 DEVOILE LA BAVURE POLICIERE lors de l’interpellation d’Abdoulaye Fofana

Messagepar fatou » Mar Oct 21, 2008 12:26 pm

Images à l'appui, Rue89 révèle des violences policières commises mardi en Seine-St-Denis et a enquêté sur leurs circonstances.


Mardi 14 octobre vers 22h00, la police a interpellé Abdoulaye Fofana à son domicile du 5, rue Picasso, cité des Bosquets à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Les circonstances de cette arrestation ont poussé le procureur de la République de Bobigny à demander jeudi une enquête de l'IGS, la police des polices.

La vidéo que révèle Rue89 montre deux policiers frappant à quatre reprises le jeune homme menotté, qui tombe au sol. Des témoignages recueillis sur place laissent à penser que les actes de violence commis par les policiers ont été beaucoup plus nombreux hors caméra.

Au final, il n'y a pas de blessé grave. Un policier, blessé à la main, a écopé d'un mois d'interruption temporaire de travail. Abdoulaye Fofana a eu deux jours et sa mère six jours. Le policier a porté plainte ; l'avocat de la famille Fofana en déposera six différentes lundi.

L'une des cités les plus « chaudes » de France, épicentre des émeutes de 2005

La cité des Bosquets est une des plus « chaudes » de France. C'est ici que Luc Besson tournait un film avec John Travolta avant de renoncer après des incendies de voitures, dimanche dernier.

La rue Picasso est à l'opposé de la cité, à l'épicentre des émeutes de 2005, à moins de 200 mètres de la limite avec Clichy-sous-Bois ; de l'autre côté, au sud, la même distance sépare les immeubles de Picasso de la villa du maire de Montfermeil, Xavier Lemoine (UMP).

Le contexte conflictuel et cette proximité avec le domicile de l'élu font de cette rue un endroit particulièrement surveillé par les forces de l'ordre. Jour et nuit, plusieurs unités de police se tiennent prêtes à intervenir en cas d'incident.

Mardi soir, vers 21h00, trois jeunes lancent un pavé sur une voiture de police

Mardi soir vers 21h00, trois jeunes lancent un pavé et tirent un mortier de feu d'artifice sur une voiture de police qui passe dans la rue. Environ une heure plus tard, une dizaine d'hommes du Groupe de sécurité de proximité du commissariat de Gagny entrent dans l'escalier du n°5. Ladj Ly, habitant de l'immeuble et membre du collectif Kourtrajmé, a déjà commencé à filmer les échauffourées.

Le jeune réalisateur, qui vient de faire parler de lui avec un canular présenté par Charles Villeneuve, a donné ces images à Rue89. Elles sont montées, la dizaine de minutes de rushes -que nous avons visionnée- étant ici réduite à ce reportage de 2'21. (Voir la vidéo)



Selon les déclarations d'Abdoulaye Fofana, confirmées par les témoignages d'habitants de l'immeuble que nous avons recueillis sur place, les quatre coups portés dans le hall de l'immeuble ne seraient que les derniers d'une longue série.

La police pense avoir reconnu en lui l'un des auteurs du caillassage de la voiture, en particulier à cause de ses baskets blanches. Selon lui, celles qu'il portait ce soir-là sont blanches, violettes et vertes.

« J'ai demandé pourquoi ils avaient cassé la porte [...]. L'un d'eux a dit : 'On l'embarque celui-là'. »

Le jeune Français d'origine guinéenne, âgé de 20 ans, étudiant en BTS de négociation-relation client, déclare qu'il n'a pas bougé de chez lui, au 5e étage, depuis le début de la soirée. A jouer sur sa console, puis à regarder le match France-Tunisie. Sa famille sur la télé du salon, lui avec des amis sur la télé de la chambre. La France marque le deuxième but, tout le monde crie de joie. « Juste à ce moment-là, des policiers sont entrés en défonçant la porte de l'appartement », raconte-t-il.

« J'ai entendu le bruit, je suis allé dans l'entrée. Ils demandaient à ma mère si personne n'était entré ici. On a dit que non, et j'ai demandé pourquoi ils avaient cassé la porte. Ils ont répondu que non, qu'elle était ouverte, et l'un d'eux a dit : 'On l'embarque celui-là'. »

Des coups de poing, de pied, de flashball et de matraque

Selon ses déclarations, il est ensuite violemment projeté à l'autre bout du palier, tout en étant frappé par les policiers, au nombre d'« une dizaine ». Il est mis à terre puis menotté, pendant que sa famille est maintenue à l'intérieur de l'appartement. Les policiers l'emmènent ensuite par l'escalier. Il raconte avoir été frappé tout au long de la descente, à coups de poing, de pied, de flashball et de matraque. Ce que confirment des habitants de l'immeuble, interrogés par Rue89. Tous disent avoir été alertés par ses cris.

Au deuxième étage, Esma Elassy :

« Un policier le frappait sur la tête avec sa matraque pendant qu'un autre le tenait. Il l'a tapé tellement fort que sa tête a cogné le mur. C'était catastrophique, j'étais très choquée. Quoi qu'il ait fait, ce n'était pas la peine de le frapper puisqu'il était déjà menotté. »

Au premier, Nafissa Delai :

« Je les ai vus lui donner un coup de matraque sur la tête, à travers l'oeilleton de ma porte. J'ai commencé à l'ouvrir, mais un policier m'a demandé de la fermer. »

Le procureur : « S'il y a d'autres violences, l'IGS portera ses investigations sur elles. »

François Molins, procureur de la République de Bobigny, confirme avoir saisi l'Inspection générale des services (IGS) pour qu'elle établisse ou non la réalité de ces « violences illégitimes »:

« Il y a les violences qu'on voit dans la vidéo. S'il y en a d'autres, l'IGS portera aussi ses investigations sur elles. »

La police ayant vu Ladj Ly filmer pendant la soirée, elle lui a demandé de lui fournir copie des images, ce qu'il a fait. Le réalisateur est convoqué lundi à l'IGS, comme la victime des violences.

Légalement, pas d'interpellation à domicile entre 21h00 et 6h00

Selon le procureur Molins, les policiers ont interpellé Abdoulaye Fofana sans avoir enfoncé la porte du domicile familial. Conformément à la loi, puisque, sauf exception (terrorisme, grand banditisme, stupéfiants), la police n'a pas le droit d'entrer par la force dans un domicile entre 21h00 et 6h00. Le magistrat affirme donc que la porte était déjà ouverte :

« L'homme interpellé a reconnu sur procès verbal qu'il a donné un coup d'épaule dans la porte de l'appartement pour y rentrer, effrayé par les policiers qui couraient derrière lui. »

La version de la famille Fofana est différente (voir la vidéo).



Quand on lui signale qu'Abdoulaye n'a reconnu ce « coup d'épaule » qu'à la seconde des deux dépositions faites pendant sa garde à vue au commissariat, et pas à la première, et qu'il est ensuite revenu à ses premières déclarations face à une substitut du procureur, ce dernier se borne à réaffirmer la motivation des autorités:

« On se donne les moyens de faire la vérité et la part des choses dans cette affaire. L'IGS n'a pas pour consigne de s'autolimiter. »

Abdoulaye Fofana, qui a passé 48 heures en garde à vue avant d'être déféré vendredi au parquet, sera jugé le 10 décembre au tribunal correctionnel de Bobigny, pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, en raison du jet de pavé.

Le policier qui a porté plainte s'est-il blessé tout seul ou a-t-il été blessé?

Le policier qui a déposé plainte affirme que c'est le jeune homme qui l'a blessé lors de l'interpellation ; ce dernier assure qu'il n'était pas en mesure de se débattre, et que l'agent s'est blessé en le frappant.

Abdoulaye Fofana « est connu des services de polices », assure le procureur. Le jeune homme n'a en fait pas de casier judiciaire ; il a été brièvement entendu en 2005 dans une affaire de recel, ce qui lui a valu une inscription au fichier Stic. « Son nom est connu du parquet », insiste le magistrat.

La famille dépose six plaintes, avec neuf circonstances aggravantes

Me Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille Fofana, se refuse à tout commentaire. Il se borne à indiquer qu'il déposera lundi six plaintes, assorties d'un total de neuf circonstances aggravantes.

Concernant Abdoulaye Fofana: violences volontaires commises par personnes dépositaires de l'autorité publique, en réunion, avec usage ou menace d'une arme, et sous l'emprise manifeste de produits stupéfiants (puisqu'un des policiers « sentait le cannabis », selon la victime); subornation de témoin (en raison de la deuxième déposition, jugée litigieuse) ; menaces de mort (émanant d'un policier, toujours selon la victime).

Concernant Mme Fofana, même plainte pour violences volontaires et mêmes circonstances, sauf les stupéfiants.

Concernant le neveu d'Abdoulaye, un bébé qui s'est blessé à la lèvre en courant parce qu'il avait peur, choc émotif pour un mineur de moins de quinze ans.

Enfin, dégradation d'un bien appartenant à autrui (l'appartement), avec effraction.

Vidéo : Ladj Ly/Kourtrajme.com..

http://www.rue89.com/2008/10/19/montfer ... gs-enquete
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Re: [VIDEO] RUE89 DEVOILE LA BAVURE POLICIERE lors de l’interpellation d’Abdoulaye Fofana

Messagepar khalid » Mar Oct 21, 2008 4:20 pm

J'espère que cette fois justice sera rendue, autrement faudra pas se demander pourquoi la Marseillaise est sifflée.
L'intelligence de la vie... Ce mélange si particulier de respect des convenances et de largeur d'esprit, cette faculté de comprendre avant de savoir.
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Re: [VIDEO] RUE89 DEVOILE LA BAVURE POLICIERE lors de l’interpellation d’Abdoulaye Fofana

Messagepar Rama Yade » Mar Oct 21, 2008 4:40 pm

Une bavure de plus de la part des forces de police dans les quartiers populaires. Ce n’est pas la première, ce ne sera pas la dernière. Après cela, nos « sympathiques policiers » viendront chialer qu’ils sont maltraités et déconsidérés dans les quartiers populaires. Quelle blague !!! Qu’ils commencent d’abord par y ‘avoir une police multi-ethnique qui ressemble au peuple français qui est multi-ethnique aujourd’hui et on en reparlera.
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« Pourquoi me ferais-je enterrer seule dans un cimetière des Hauts-de-Seine ? ». Ces propos sont signés de Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme en France. Rama Yade fait part de tout son écartellement entre deux cultures, deux pays, la France et le Sénégal.
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Re: [VIDEO] RUE89 DEVOILE LA BAVURE POLICIERE lors de l’interpellation d’Abdoulaye Fofana

Messagepar Rama Yade » Mar Oct 21, 2008 4:41 pm

Deux policiers de Seine-Saint-Denis en garde à vue à l'IGS


Deux policiers du commissariat de Gagny (Seine-Saint-Denis) ont été placés mardi en garde à vue à l'Inspection générale des services (IGS), la police des polices, a-t-on appris de sources policière et judiciaire. Ils sont soupçonnés d'avoir porté des coups de tonfa (matraque) injustifiés sur un jeune homme de 20 ans interpellé le 14 octobre 2008 à Montfermeil.

Selon les premiers éléments de l'enquête, des policiers qui patrouillaient dans la soirée du 14 octobre cité des Bosquets à Montfermeil avaient été la cible de différents projectiles, dont un pavé, lancés par des jeunes.

Peu après, une dizaine de policiers investissaient l'immeuble situé au 5, rue Pablo Picasso et interpellaient un étudiant de 20 ans dans un appartement situé au 5ème étage. Alors qu'ils le ramenaient vers leur véhicule, les policiers ont asséné des coups de tonfa et un coup de crosse de flash-ball sur la tête du suspect dans le hall. La scène a été filmée par un jeune réalisateur membre du collectif Kourtrajmé et les images diffusées par le site rue89.com.

L'habitant de Montfermeil bénéficie de deux jours d'interruption temporaire de travail (ITT) tandis qu'un policier, blessé au pouce lors de l'intervention, bénéficie d'un mois d'ITT.

Le parquet de Bobigny a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour "violences par dépositaire de l'autorité publique avec arme". D'autres policiers présents le soir des faits devraient être entendus mardi à titre de témoins. AP
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