Modérateurs: Moderatrices du Forum des Filles Soninkara, Moderateurs Soninkara
ux indigènes, aux damnés sans voix, aux filles et fils de déportés africains en quête de réparations, à tous ceux et celles qui sont épris de justice et de solidarité, ce communiqué vous est adressé.
Nous sortons d’un marathon judiciaire inique contre des groupes haineux, organisés et dogmatiques bénéficiant encore de la mansuétude d'une loi à deux poids-deux mesures.
Nous sommes maintenant à la veille d’un procès contre Finkielkraut, dont l’audience de jugement est prévue le 7 novembre 2006 prochain.
Beaucoup d’entre vous s’étaient indignés, sinon interrogés sur les réelles motivations d’un groupe se qualifiant « sioniste de gauche » pour organiser une pétition appuyée par des personnalités de la vie politique et médiatique française.
Cette pétition, qui appelait ouvertement au lynchage des Noirs (nous rappelant les périodes obscures du Code Noir et des théories de Willy Lynch), avait reçu entre autres le parrainage de Bernard Kouchner (ancien ministre français, chargé de mission pour des compagnies pétrolières et des dictateurs africains) et d’Alain Finkielkraut (se définissant lui-même comme philosophe et se préparant probablement à frapper aux portes de l’académie française).
Le MNH et le COFFAD avaient alors intenté une action en justice avant que le Procureur de la République n’accorde un non-lieu sur la base de motivations qui ne nous avaient pas paru juridiquement et moralement pertinentes. D’où notre pourvoi en appel du mardi 24 octobre 2006 dernier.
Nous vous renvoyons à la lecture du mémoire annexé à ce communiqué et que notre avocat avait présenté à la Cour afin que vous forgiez votre opinion.
Nos familles, rongées par un long passé douloureux savamment occulté et dont nous subissons encore les conséquences, sont la cible permanente d’attaques des groupes communautaristes haineux.
Sans doute désinhibées par l’impunité dont elles jouissent en France, des personnalités telles qu’Alain Finkielkraut, Eric Zemmour et bien d’autres se sont lâchées à plusieurs reprises dans les média acquis à leur idéologie répugnante et fascisante. Les propos violents, outranciers et ouvertement racistes d’Alain Finkielkraut à l’encontre des Antillais et des Africains, ont choqué l’ensemble de nos concitoyens, sans que des représentants politiques n’expriment la moindre indignation.
M. Finkielkraut parlait notamment de l’assistanat des Antillais tout en oubliant de préciser que c’est la rente de la déportation et du commerce ignoble de nos parents qui a poussé les siens à immigrer en France dans l’espoir d’une vie meilleure.
Quand Finkielkraut parle d’une équipe de football « black-black-black », il passe sous silence l’hilarité du monde entier qui regarde cette France « blanc-blanc-blanc » comme un pays sans éthique où la diversité ethnique et sexuelle que l’on perçoit dans ses rues n’apparaît nulle part dans les institutions politiques, économiques et médiatiques. Nos voisins Européens n’hésitant même plus à qualifier notre pays de « country of decoration’s human rights ».
Quand la pensée du philosophe Finkielkraut se précise pour analyser les évènements des banlieues françaises, c’est encore pour stigmatiser les familles africaines et musulmanes, mais en taisant toute honte bue les vérités historiques qui auraient permis à son auditoire de comprendre que sans ces familles arrachées à leurs terres pour venir sauver l’Europe de la misère d’abord, puis du Nazisme ensuite, Finkielkraut et les siens seraient encore à faire le salut hitlérien et à se prosterner devant les symboles nazis.
Mardi 7 novembre 2006, notre pays devra non seulement sanctionner gravement les propos incitant à la haine raciale de M. Finkielkraut, mais les institutions républicaines devront aussi s’interroger sur leur responsabilité à faire oublier les pires horreurs que furent la traite négrière transatlantique et l’esclavage des déportés Africains, au profit d’un éclairage exclusif sur les crimes du Nazisme et de Vichy.
Pour notre part, le MNH poursuivra ses engagements de défense de la dignité du peuple Noir et des groupes de pression qui se font entendre ne découragéreront pas nos exigences de justice.
Les Antilles, l’Afrique et le reste du monde observent et jugeront notre pays à sa capacité de promouvoir la justice et l’équité sur son sol.
A ceux qui nous témoignent leur indéfectible soutien, nous leur adressons nos remerciements et leur donnons rendez-vous le mardi 7 novembre 2006 à 13h à la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris (Métro CITE).
Pour l’Association MNH,
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