Parmi les nombreuses définitions de la tradition orale, retenons la suivante: « La tradition orale est l’ensemble de tous les types de témoignages transmis verbalement par un peuple sur son passé » . C’est dans ce contexte que le pluriel est souvent utilisé : traditions orales.
Le contenu de la tradition orale
Le contenu de la tradition orale africaine se caractérise par une grande diversité : annoncer les genres qui suivent.
Le conte et la fable
Le conte est l’élément le plus connu de la tradition orale. Il est généralement défini comme un récit d’aventures imaginaires à vocation didactique.
Il est populaire, c’est-à-dire créé par et pour le peuple: il naît et vit de la collaboration entre le peuple auditeur et le conteur respectueux de son idéologie, de sa culture. Traditionnel, il se transmet oralement de génération en génération. Il dépend étroitement de la culture et de la géographie physique du peuple qui l’a produit.
Il est généralement dit aux jeunes par les anciens, à la tombée de la nuit. Parmi les nombreuses explications sur le moment d’énonciation du conte, retenons celle ci: « La nuit est plus propice au rêve et à l’imagination créatrice, et l’esprit est plus libre après les travaux et les soucis diurnes ».
La fable ne diffère pas tellement du conte. C’est un récit imaginaire ou mythologique destiné à illustrer un précepte. Le récit, souvent court et humouristique, peut être assimilé à une anecdote.
Le mythe
Le mythe est une longue narration qui est objet de solide croyance pour le peuple qui l’a produit. En effet, à la différence du conte dans lequel le partage du réél et de l’irréél tend à s’équilibrer, le mythe, lui, est intimement lié au surnaturel. Dans l’Afrique traditionnelle le mythe est considéré comme « la parole sérieuse » de laquelle on n’ose pas douter. Ainsi, dès que le mythe commence à se désacraliser, il peut être considéré comme une légende. Il a lontemps été réservé à des auditoires choisis, à des cercles d’initiés, jusqu’à la disparition des religions auquel il était lié.
L’épopée et les généalogies
L’épopée ou encore récit épique relate les exploits de héros qui ont rééllement existé et qui ont joué un rôle prépondérant dans l’histoire d’un peuple, d’une ethnie. Leurs aventures ont été embellies de façon à créer des modèles pleins d’enseignement (Samba Guéladio Diégui par exepmple).
Les généalogies sont l’histoire détaillée d’une dynastie, d’un peuple. Destinées à plaire, l’épopée et les généalogies sont souvent chantées par les griots ou dites au son d’un instrument de musique. Elles peuvent fournir des chiffres et des dates aux historiens, ainsi que des listes de noms.
Proverbes, devinettes et énigmes
Les proverbes sont des vérités imagées auxquelles le conte sert le plus souvent d’illustration. Certains conteurs disent le proverbe avant de le développer à l’aide du conte. Les proverbes sont souvent dits aux jeunes par les anciens, qui aiment de nos jours encore en orner leur discours : ils connotent l’éloquence et la sagesse.
Les devinettes et les énigmes sont du genre « jeu de cache-cache par la parole » auquel se livrent grands-parents et petits-enfants. Dans certaines sociétés, elles se pratiquent exclusivement entre jeunes.
Notons qu’il ne se crée plus de devinettes ni de proverbes.
Les chants
Les chants occupent une place importante dans le répertoire de la littérature orale africaine. Certains ont même défini le chant comme étant « la parure » du verbe. Les chants interviennent à tous les moments de la vie, surtout à l’occasion des cérémonies rituelles (moissons, circoncisions, etc). Décryptés, ils servent aujourd’hui aux ethnologues à situer des événements historiques ou sociaux dans un contexte donné.