Né au Mali d’une mère sénégalaise, Lansana Samassa est arrivé en France à l’âge de 4 ans.La mode, il est tombé dedans tout petit comme Obelix, sa mère tout comme sa grand-mère est couturière. Dès son plus jeune âge il baigne dans les tissus et le bruit des machines à coudre.Jusqu’à son arrivée au collège, Lansana suit un cursus plutôt classique. D’une certaine manière sa vie a pris un tout nouveau tournant à ce moment là.
Une de ses profs a trouvé qu’il ’était plutôt doué en dessin et l’a inscrit à plusieurs concours pour des écoles d’art. Concours qu’il passe avec succès et c’est ainsi qu’il se lance dans un cursus artistique Tout laissait à penser que sa carrière tout tracée. C’était sans compter sur l’instinct ou plutôt l’héritage familial. Car bien qu’en école d’art tout le travail de Lansana gravite autour de la mode. Ses dessins, étaient toujours liés à cet univers : les femmes, les tissus… En plus depuis longtemps déjà il dessinait des modèles pour les clientes de ma mère.
Il ne lui restait plus qu’à franchir le pas.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans la création ?
J’ai débuté mes études dans les arts plastiques, suivis d’une école de communication graphique. Une fois mes diplômes obtenus, je me suis souvenu de mon enfance, où le dessin était déjà très présent. Sincèrement, malgré ce bagage dans le domaine des arts graphiques il y avait ce petit quelque chose qui me manquait.
Cet instinct donné par les femmes de ma vie, ce truc tellement présent qu’il était entré dans mes habitudes, comme de manger ou de regarder la télé. C’était toute mon éducation : la MODE !
Je dessinais déjà des silhouettes, je connaissais les tissus, les coupes, les formes. Ma mère et ma grand-mère sont couturières, la maison croulait sous les tissus et les étoffes, parfois je dormais dedans…
Comment délaisser mon mode de vie? Je ne pouvais visiblement pas y échapper. Il me restait donc qu’à m’inscrire dans une école de mode, et j’ai choisi Formamod à cause du feeling qu’il a eu entre le directeur et moi. Aujourd’hui, j’ai crée une signature: « Immortel by LassanaSamassa », un univers qui peut se résumer par le terme [i« Futuro-Ethnik »]. Un esprit qui transparait aussi bien sur mes tableaux que sur mes robes, je crée cet environnement conceptuel qui à mon sens devient indispensable.
Comment avez-vous choisi le nom de votre ligne de vêtements ?
Pourquoi ma marque s’appelle Immortel ? C’est à la fois simple et compliqué. Je suis allé pour la première fois en Afrique en 2000. J’avais l’intention d’ouvrir une galerie d’art et je cherchais un logo. J’ai sollicité un artisan afin qu’il écrive mon nom de famille, Samassa, à la manière des motifs du bogolan. Il l’a fait et m’a dit que mon nom signifiait « quête de l’éternité ». Ensuite j’ai vu le film d’Enki Bilal Immortel, il se trouve que je suis un grand fan de BD. Donc ce nom avait déjà commencé à me trotter dans la tête. Au départ je l’avais réservé pour une collection de BD et au final je l’ai adopté pour ma ligne de vêtements. Quand j’ai testé autour de moi les gens réagissaient positivement alors je me suis dit que j’avais fait le bon choix.
C’est à l’occasion de l’élection de Miss Soninké que GPE vous a découvert, comment êtes-vous devenu le styliste de l’évènement ?
Au départ, Miss Soninké je ne connaissais pas du tout. Une des filles qui participait à l’élection m’a appelée car elle voulait porter une de mes robes pour son audition. L’organisateur a flashé sur sa tenue et a pris mon contact.Par la suite il m’a demandé si ça m’intéresserait de participer de manière active à cette élection. L’idée m’a séduit et c’est ainsi que pour mon plus grand plaisir,j’ai habillé les candidates.
Quelles sont les matières que vous vous plaisez le plus à travailler ?
La seule matière appropriée au concept Futuro-Ethnik serait sans aucun doute le Basin (coton), car c’est une matière éthique qui allie la culture et la noblesse tout en étant intemporelle. C’est devenu la matière fétiche d’Immortel, elle peut être souple, rigide et avoir plusieurs aspects selon les traitements. Simple à travailler, le basin se soumet à l’expérimentation, c’est un tissu qui évolue sans cesse.
D’autres matières d’appellation noble s’intègrent dans les créations d’Immortel, tout comme le basin, ce sont des étoffes de voyage. Comme la soie ou encore le brocard.
Votre style en quelques phrases?
Une “luxury brand” qui vous transmet comme un sortilège, qui se caractérise par le mélange de pratiques de haute couture et le style original des modèles.
Je dirai qu’ Immortel ce sont “des vêtements couture, avec l’accessibilité du prêt à porter”. Immortel se situe à la frontière des interventions artistiques du peintre et la dextérité d’un architecte moderne.
Un style fusionnel, l’expression d’un luxe non conventionnel, qui allie l’avancée moderne à la puissante empreinte des origines. Un paradoxe qui fait l’identité et la force de la signature Immortel pour des robes aux couleurs du fétichisme, destinée une clientèle totalement féminine. Une ligne inspirée par les princesses, les stars et les jeunes mariées mais aussi vers celles qui aiment se distinguer,celles pour qui les vêtements ont un pouvoir magique.
L’élégance d’une femme selon vous c‘est?
‘élégance et la classe chez Immortel sont toujours deux critères totalement requis, j’essaye de fusionner l’aspect du vêtement au charme naturel de la femme pour former l’élégance.
Ce qui me permet de dire que toutes les femmes sont élégantes à partir de l’instant où elles sont femmes, il suffit juste de trouver le style qui leur convient.
S’il y avait un modèle que vous rêveriez de voir porter vos créations ce serait ?
A dire vrai, il y a bien plus d’un modèle que je rêverais de vois porter mes créations.
Notamment toutes ces belles chanteuses et actrices, comme Rihanna, Shy’m, Rosario Dawson, Noémie Lenoir etc… Mais il y’en a une qui m’attire constamment et je pense qu’elle pourrait parfaitement correspondre à l’esprit Immortel, c’est Sonia Rolland, une femme qui oeuvre pour le progrès et l’avancée des mentalités.
Les 5 dates les plus importantes de votre vie?
Vu mon jeune âge je vous avoue que je n’ai pas beaucoup de dates importantes, Mais je garde un merveilleux souvenir ému de juin 2000 car c’était la première fois que je voyais ma famille et mon pays le Mali. Et en 2002 j’ai pu rencontrer l’autre partie de ma famille au Sénégal. Professionnellement, toutes mes années d’études dans les arts et la mode.
Pour en savoir plus:
GPE a consacré une galerie photos à la collection Immortel et à l’élection Miss Soninké 2008 dont les miss ont été habillées par Lansana Samassa.
Site web: www.lassanasamassa.com
E-mail: [email protected]
Source: Grioo.com